Elle :
Je n’ai pas du tout accroché à cette adaptation du livre de Donald Westlake que j’ai trouvée assez ennuyeuse, à la limite du remplissage. A mi-chemin entre le thriller et le cinéma social, cette histoire de cadre au chômage qui supprime ses concurrents à l’emploi ne m’a pas convaincue ni touchée. Les prestations de José Garcia et de Karine Viard ne sont pas très probantes et le scénario nage dans les excès. Quant à la fin, elle est des plus nébuleuses. Costa-Gavras nous a habitué à mieux.
Note :
Lui :
Désirant certainement dénoncer la déshumanisation du monde du travail et les relocalisations, Costa-Gavras charge un peu trop sa barque avec une histoire peu crédible d’un homme prêt à tout pour ne pas perdre son statut social. Le film est entre deux chaises, voire trois, policier, social et psychologique, sans qu’aucun de ces aspects ne soit vraiment réussi. Le fond du propos reste trop simple et assez convenu. Le jeu des acteurs n’est pas vraiment convaincant et le film paraît beaucoup trop long.
Note :
Acteurs: José Garcia, Karin Viard, Olivier Gourmet
Voir la fiche du film et la filmographie de Costa-Gavras sur le site imdb.com.
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Je ne suis pas d’accord avec vous.
J’ai trouvé ce film plutôt fort et les interprètes vraiment impliqués dans leurs rôles.
quant à la fin nébuleuse..
ai-je manqué quelque chose…C’est « qui » cette femme à la fin? Elle va le dénoncer? le tuer? pour prendre sa place?
personnellement, j’ai bien aimé le film.
La fin, c’est un peu le thème de l’arroseur arrosé :
Lui qui était prédateur va se retrouver face à un autre prédateur (prédatrice en l’occurence) probablement plus fort(e) que lui.
je me suis également posé cette question concernant la fin du film avec cette mysterieuse femme.., on ne sait quoi penser et je dois dire que c’est assez frustrant, en revanche je trouve le jeu de garcia redoutable dans une ambiance de film assez glauque plutôt réussie, le personnage de josé garcia est à cheval entre le psycopathe et l’être humain » trop humain » aurait dit nietzche..
Un film de chômeurs, mais pas ici de déclassés et de largage social sinon, en guise de damné de la terre , un cadre sup bien décidé à retravailler dans son domaine et à un bon niveau de salaire .
Et comme le film est adapté d’un maitre du polar, la stratégie de José Garcia pour retrouver du boulot va plus ressembler à un plan de gangster calculant un gros coup qu’à un programme de Pôle Emploi. Pas plus de morale chez notre homme que chez les casseurs habituels de Westlake, sinon que ses objectifs sont plus ordinaires . Il s’agit pour lui d’assurer l’aisance de sa vie et l’avenir de ses gosses . Ce qui est fort dans le personnage est qu’il ne fait pas çà par gaité de coeur mais ne se fait pas d’illusions sur les chances qu’il a de retrouver du bon poste . Il ne devient pas une machine à tuer , garde de la jugeotte en épargnant les rivaux qu’il ne juge pas dangereux . Même si, à l’instar de Parker et Dortmunder ( autres héros de Westlake et truands chevronnés ), il fait preuve d’une étonnante capacité de réaction et d’adaptation ( par exemple quand il tire son fils d’un mauvais pas ) , c’est plutôt le type ordinaire, pas forcément sympathique, et qui dérape parce que sa vie matérielle se trouve chamboulée .
Il y a bien sûr un aspect policier et critique de civilisation , mais j’ai plus vu de l’humour noir assez caustique , une mécanique de l’absurde et un suspense qui m’ont bien accroché . Et ou , de Japrisot à Romain Gary, en passant par Arthur London, Costa Gavras confirme son grand talent à adapter et restituer l’esprit d’écrivains bien différents .