Elle :
Tiré d’un roman de José Giovanni, voici un très beau film en noir et blanc sur la trahison et les liens d’amitié qui se tissent entre quatre prisonniers désireux de s’évader et un nouveau compagnon de cellule issu d’un milieu bourgeois. La mise scène sobre et minutieuse est très efficace pour dépeindre les relations psychologiques entre ces cinq personnages. Jean Becker filme le plan d’évasion méthodiquement et implique fortement le spectateur dans les joies et déboires de cette entreprise risquée. Les acteurs sont excellents de par leur sobriété et sincérité. Le Trou est un film que l’on revoit avec grand plaisir.
Note :
Lui :
Le huis-clos carcéral n’est pas un thème affriolant à priori… Pourtant, Le Trou est certainement l’un des films les plus prenant de l’histoire du cinéma. L’histoire est relativement simple (cinq détenus veulent s’évader), elle n’est pas particulièrement riche en soi et pourtant elle nous captive totalement et les quelques petites incohérences ne gênent en rien. Jacques Becker réussit parfaitement à faire monter le suspense, en s’appuyant sur une mise en scène assez dépouillée, très près du réel, insistant par de longs gros plans, par exemple sur les coups pour percer le sol en ciment. Sans s’attarder à dresser un portrait des cinq personnages principaux, Jacques Becker donne une énorme dimension humaine, se gardant de tout manichéisme (prisonnier / gardiens par exemple). Il est toutefois indéniable que le côté sympathique des personnages n’est pas pour rien dans l’alchimie qui fait la réussite de ce film.
Note :
Acteurs: Marc Michel, Jean Keraudy, Philippe Leroy, Raymond Meunier, Michel Constantin
Voir la fiche du film et la filmographie de Jacques Becker sur le site IMDB.
Voir les autres films de Jacques Becker chroniqués sur ce blog…
on peut voir aussi dans le trou un film sur le cinéma français de l’époque, plus précisément sur la nouvelle vague. C’est poétique et totalement insensé ce que je vais dire, mais pour moi les 5 prisonniers du trou sont les 5 grands cinéastes de la NV. Godard, Truffaut, Rohmer, Rivette et Chabrol, qui cherchent absolument à sortir du studio, à casser les murs, et à aller dehors. Malheureusement, un traitre (Truffaut ? Chabrol ?) les empêchera de venir à leur fin et la NV en mourra. C’est la lecture que j’ai envie d’avoir de ce film de 1959 sorti en mars 60, presque en même temps qu’à bout de souffle.
Ce film est un immense chef d’oeuvre.
Grosses Bises.
Dommage qu’on ne le passe pas plus souvent en salles ou à la TL. Rien d’impudique, tout en règle des 3 unités : lieu, temps, action, comme un classique du XVII° siècle
Bien vu, Pich , ta vision du film par rapport à la Nouvelle Vague ! Cà me donne envie de revoir ce film que j’avais vu enfant à la télé un dimanche soir et qui m’avait tenu en haleine.
Le meilleur film français à égalité avec Le Deuxième Souffle de Melville ! note: 19.5 sur 20