Titre original : « Lagaan: Once Upon a Time in India »
Elle :
Grosse production indienne à succès qui suinte le trop beau, le trop bien coiffé, la musique de variétés sirupeuse sur vague fond historique puisqu’il s’agit de l’occupation britannique en Inde à la fin du XIXe siècle. (Abandon)
Note :
Lui :
Evidemment la forme surprend, on n’est pas vraiment habitué à voir ce genre de film, mais en fin de compte on se laisse assez rapidement gagner par son charme, car il n’en est pas dénué. Comme on le sait, Lagaan est un peu l’exemple amélioré du film indien-type (Bollywood), genre particulièrement prolixe et populaire en Inde. Le scénario est extrêmement simpliste : on ne perd pas de temps à identifier les gentils et les méchants, mais son charme est ailleurs, du côté de la féerie des scènes, de l’univers recréé, un monde à la fois grandiose et magique alors qu’il ne s’agit ici que d’un village de pauvres paysans. Et il y a les parties musicales, chantées, chorégraphiées à la perfection, extrêmement riches et belles. La voix de l’actrice/chanteuse, très haute et très pure, est presque envoutante. Quand on voit comment ce cinéma parvient à nous servir sur un plateau la « magie du cinéma », on comprend aisément le succès que peut avoir ce genre de film en Inde. Bien entendu, je ne regarderais pas un film comme cela tous les jours, car le genre doit lasser assez vite du fait de la simplicité manichéenne du scénario et aussi de la longueur : 3h40, la durée standard des films en Inde (un entracte est prévu…)
Note :
Acteurs: Aamir Khan, Gracy Singh, Rachel Shelley
Voir la fiche du film et la filmographie de Ashutosh Gowariker sur le site IMDB.
Avant on detestait des films de Bollywood en disant que c’etait de la merde.
Depuis quand la France a-t-elle commence a en manger ?
Si vous aviez regardé Lagaan avec plus d’attention, et en laissant de côté peut-être certains critères ethnocentristes qui empêchent parfois de comprendre que chaque civilisation, voire chaque peuple, a une manière différente de raconter des histoires (je vis moi-même en Allemagne et j’ai pu constater qu’ici, le film français est souvent perçu comme une curiosité qui lasse assez vite), il ne vous aurait pas échappé que le manichéisme du film est non seulement relatif, mais encore un prétexte aux buts politiques du réalisateur. Passons sur l’opposition Indiens-Britaniques, que même un enfant de six ans aurait eu l’intelligence de prendre au second degré. Ce qui est plus grave, c’est que la complexité des rapports entre Indiens, les relations ambigües entre les 3 religions (sikh, musulmane et hindoue) ainsi que le problème de la différenciation sociale, qui ont été thématisés par le film de manière exhaustive, vous aient échappés. Je n’ose même pas évoquer la critique de Madame. Qui à mon avis ne mérite pas d’en porter le nom, tant elle relève d’une ignorance crâsse des techniques d’approche du cinéma (étrange pour une cinéphile) aussi bien qu’un refus buté et dangereux de comprendre (pas d’aimer, non non, de comprendre seulement) une culture autre que la sienne. Bon vent.
Qu’à nos yeux d’occidentaux, certaines facettes nous échappent est une chose que je suis tout à fait prêt à accepter et je ne vois pas d’ailleurs en quoi cela mériterait tant de mépris. Je ne connais pas le cinéma indien, je ne connais pas la civilisation indienne et je considère donc ne pas avoir les clés pour déterminer à quel degré apprécier la vision des britanniques par exemple.
Quant au terme « cinéphile » employé par le commentateur précédent : nous ne prétendons pas être cinéphiles et la lecture de tels commentaires me conforte dans ma détermination à ne pas le (re)devenir… 😉
Bonjour,
je suis tombée sur votre blog par hasard en faisant des recherches sur le Film Lagaan que je viens de voir ( et d’adorer)
Autant vous le dire tout de suite, je defend cherement le cinema indien, mais je suis aussi capable d’en connaitre les defauts!
Pour en venir a lagaan, le comentaire de Madame m’a surprise et Choquée!J’avoue avoir été envouté par ce film (qui aurait mérité son oscar !!!) et ne comprend pas trop son avis !
C’est un film a mon avis tres recherché qui essaye d’eviter les facilités des autres films indiens.Comme le dit (pourtant !) madame,ce film est un cran au dessus des films indiens moyens ( ou en tout cas Bollywoodiens) meme s’il respecte les carastéristiques du genre.Mais elle n’a mis qu’une etoile, C’est a n’y rien comprendre!
J’ai d’ailleurs l’impression de sentir un certain mepris dans son comentaire ( j’espere qu’elle me contredira).Il me semble réellement qu’elle est passée a coté du film tout entier ( point que je ne developerai pas car le Commentaire precedent le fait tres bien)
De meme que traité la BO de « chanson de variétés » m’a une fois de plus choquée, Etant donné que cette BO est compodé par le tres Grand A.R. Rahman, tres grand compositeur indien de ces 20 dernieres années ( ecouter donc DIL SE ou YUVA)
Soit disant, je trouve cela encourageant que des personnes comme vous face l’effort d’aller vers le cinema indien et je peux tout a fait comprendre ( du moins j’essaye) que ce style de film ne peuvent pas plaire a tout le monde.
Cepedant, j’insisterai sur le fait que parmi les 4 films que vous avez vu, seul celui la et le mariage des moussons sont des films conns et « cultes » ( oui lagaan est considéré comme un chef d’oeuvre du cinema BOllywoodien!!)Les autres, je n’en ai jamais entendu parlé.
Je souhaiterais egalement vous faire part du peu que je sais sur le cinema Bollywoodien ( le cinema du nord de l’inde) et qui peut etre vous feront comprendre certaines choses.
C’est un cinema qui se veut populaires qiu doit etre compris par tout le monde meme par ceux qui ne comprennent pas le hindi. De ce fait, le film indien « moyen » a souvent des dialogues peu developpés, avec un intrigque faible et l’utilisation de « grosses ficelles ». ( nous sommes d’accord que Lagaan et le mariage des moussons ne font pas partie de cette catégorie de film)Il ne faut donc pas oublier ca, et egalement que c’est un cinema pour rever!Mais cela commence a changer avec la transformation de la société indienne ( sans oublier qu’il y a toujours eu des films d’auteurs)Mais malgres parfois cetaines faiblesses scenaristique qui peuvent choqué le public occidental, Ce cinema est un vrai plaisir pour les yeux et les oreilles notamment grace aux chansons qui font vraiment du commerce cinématographique en inde! Et franchement, moi je m’evade vraiment de la réalité avec les films indiens 😉
J’aimerais bien vous conseillez quelques films, mais c’est selon vos envies. il me semble que les films d’auteurs ( comme le mariage des moussons) ou semi commerciaux vous conviendraient plus que les vrais classique du genre ( Hors devdas bien sur qui est absolument a voir !)Il me semble egalement que les films de l’inde du sud vous plairaient plus ( car plus réalistes et socials)
Quoi qu’il en soit, ca fait toujours plaisir de voir que des gens essayent d’aller plus loin que le cinema US ( je vois que vous regardez plein de cinema d’autre pays ! J’aimerais en faire autant que vous)
Merci
Merci pour ce commentaire.
Mais, surtout, ne cherchez pas du mépris là où il n’y en a pas : on peut ne pas apprécier une chose, ce n’est pas pour cela que l’on méprise ceux qui l’aiment ou ceux qui l’ont créée. Ce qui serait du mépris, ce serait de refuser à priori quelque chose parce que cela vient d’ailleurs, ce qui n’est pas notre cas, je crois que vous l’avez compris…
Sinon, ce que vous dites sur l’aspect « Cinéma pour rêver » est intéressant. C’est cela que j’ai trouvé remarquable dans Lagaan, ce côté « magie du cinéma » qui n’existe plus beaucoup dans le cinéma dit « occidental ». En regardant un tel film, on a l’impression d’être émerveillé comme un enfant.
N’avez-vous pas été choqués par la portée politique de ce film avec cette dimension pacifique et fairplay typiquement indienne de se révolter contre l’injustice et la colonisation ?
Bien-sûr c’est une autre culture et une autre façon d’aborder le cinéma mais le message est universel : » la résistance contre toute forme d’oppression »…par le sport et pas par les armes ! C’est cela qui est admirable et qui m’a laissé marquée par ce film qu’il soit indien n’a en fait ,dans ce cas précis, pas d’importance.
J’ai vu un film admirable ! Se battre contre l’injustice par la danse et sans haine !! C’est Gandhi, la marche du sel !!
6 ans après, je m’en souviens encore…le message est resté !
Je pensais cela évident et vos remarques m’ont appris qu’on a tous vu Lagaan mais ce n’était pas le même film. je l’ai vu avec ma personnalité et ma culture et vous avec la votre.
La façon dont vous appréciez un film est donc le reflet de votre personnalité et personne m’imagine qu’une critique puisse être objective.
Bonjour,
Je viens de visionner ce film et comme je cherchais sur le net des infos pour savoir si l’histoire et les personnages avaient une (légère) authenticité historique, je suis tombé sur ce blog. Donc, j’ai envie de donner ma petite critique.
Personnellement, je suis encore un peu sous le charme de cet atmosphère, ces chants, ces regards, ces couleurs etc.
Contrairement à ce que dit « Elle », il n’est pas nécessaire d’avoir de quelconques clés pour se laisser entraîné par n’importe quelle histoire de n’importe quel pays. C’est à la charge du spectateur, de l’auditeur ou du lecteur de faire marcher un peu son imagination. En tout cas pour moi cela a bien marché.
« Lui » est beaucoup plus enthousiaste que « Elle », mais il trouve que le scénario est d’une simplicité manichéenne. A vrai dire, je ne sais pas parfois ce que les gens entendent vraiment dans « manichéisme » : est-ce le fait de voir trop les choses en « blanc » (bien) ou « noir » (mal)? Ou est-ce plutôt le fait de ranger de manière trop disparate ou radicale les choses ou les gens dans ce « bien » et dans ce « mal »?
Parfois, j’ai l’impression que l’on présente le « manichéisme » comme une chose qui est le fruit d’esprits primaires qui ne voient les choses que de manière binaire. Dans cette acception, je n’ai en tout cas pas vu le film « Lagaan » ainsi. Je n’ai pas non plus senti que le film rangeait réellement tous les personnages dans cette forme de manichéisme, à part peut être au niveau seulement des héros qui sont toujours dans les films pour ce genre de public (trop) purs et moralement irréprochables.
Quoi qu’il en soit, étant donné justement que Lui et Elle ont bien perçu une sorte de « manichéisme » dans la dépeinte des personnages principaux, cela veut dire qu’ils avaient bien toutes les clés pour comprendre au niveau qu’il fallait ce très beau film.
Personnellement, je suis tout aussi client de films comme celui-ci que par exemple « les Valseuses » (qui lui, est un film beaucoup moins universellement exportable et qui nécessite peut être quelques « clés » pour arriver à suivre les personnages principaux).
Lagaan est un film familial qui peut parler à n’importe quel enfant et de très belle manière. Et même en devenant adulte et en ayant vu des films où les personnages sont plus difficiles à cerner, je m’aperçois au fond qu’on reste tout de même globalement et dans tous les pays sur les mêmes repères (ou définition) du « bien » et du « mal » (à part peut être Nietzsche, et encore…) au moins pour ce qui est des bases (morales) primaires. C’est juste que, chacun de son point de vue, on ne place pas forcément tel ou tel personnage au même endroit dans le repère (et c’est plus difficile dans la vraie vie qu’au cinéma). Après tout, si on n’avait pas des repères en « bien » et « mal », on ne se demanderait même pas en quoi cela serait-il gênant (ou mal) d’être manichéen, non ?
Je me dis, c’est sûr, les héros sont trop beaux. Tout est magnifique. On croirait les chanteuses indiennes descendues du Paradis. Ça donnerait presque envie de prier. On sait malheureusement aussi plus prosaïquement que l’Inde rencontre des inégalités qui sont beaucoup moins magiques. D’un point de vue marxiste, on pourrait même voir dans le cinéma une forme d’opium du peuple. D’ailleurs, Lui écrit : « je ne regarderais pas un film comme cela tous les jours ». Ben quelque part, regarder un film (tout court) tous les jours, c’est déjà pas mal !
A la rigueur, moi, quitte à aller au cinéma 3 à 4 fois par an seulement, j’aime y trouver ce genre de spectacle qui n’oublie pas néanmoins de présenter justement au passage les dissensions internes d’un peuple (quoi que mon dernier film au cinéma, c’est « Into the wild » que j’ai adoré aussi).
On a beau reprocher (à juste titre souvent) à certains films de tomber dans des poncifs, mais en tout cas, un film sans histoire d’amour, c’est super fade. Donc il nous faut une histoire d’amour (ou à défaut, du sexe). Il y a des choses qu’on ne peut pas enlever d’une recette (quoi qu’en repensant à Into the wild, ce film a réussi à me plaire sans qu’il y ait eu une vraie histoire d’amour concluante). Donc, même quand on sait qu’il va y avoir une histoire d’amour dans un film (ou des chansons ou des méchants pas beaux), ce qui va compter, c’est la manière dont cela va être amené et comment on va être en empathie avec les personnages.
Donc, bon, c’est sûr que si l’on est lassé de voir des films où l’on voit des amants se tordre d’amour en écartant les bras, plein de promesses, puis en rabattant les mains sur le coeur à la fin de chaque couplet et à chaque chanson, c’est pas la peine d’aller voir Lagaan.
C’est juste un peu dommage à mon avis.
Ou c’est qu’on regarde trop de films en général.