Titre original : « The Assassination of Jesse James by the coward Robert Ford »
Jesse James est une légende aux Etats Unis. Ce Robin des Bois de la seconde moitié du XIXe siècle, qui attaquait banques et trains avec son frère Frank, fut très populaire, y compris de son vivant ; il est ancré durablement dans les esprits que Robert Ford, son assassin, est un misérable lâche particulièrement méprisable. Le film d’Andrew Dominik tente de réhabiliter Robert Ford ou du moins d’expliquer son geste dont les circonstances restent toujours si mystérieuses (1). Le Jesse James qu’il nous montre n’est à aucun moment glorifié, son altruisme n’étant qu’à peine évoqué. En revanche, il nous le décrit comme un homme traqué, ayant perdu tout idéal, sans ami, condamné à chercher le moindre indice de traitrise chez ses proches. Son assassinat devient ainsi un aboutissement logique, même espéré. Dans sa forme, L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford se déroule avec une langueur envoûtante, assez beau dans ses images, avec de belles scènes nocturnes. Casey Affleck fait une belle prestation.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Brad Pitt, Casey Affleck, Sam Shepard, Sam Rockwell, Jeremy Renner, Garret Dillahunt, Paul Schneider
Voir la fiche du film et la filmographie de Andrew Dominik sur le site IMDB.
Remarques :
* Un film avait préalablement tenté d’expliquer le geste de Robert Ford (une histoire d’amour étant supposée être le moteur de cet assassinat) : J’ai tué Jessie James (I shot Jesse James) de Samuel Fuller (1949) avec John Ireland et Reed Hadley.
* La chanson traditionelle Jesse James est apparue peu après l’assassinat. Cette chanson a grandement contribué à marquer durablement Robert Ford comme étant un « dirty little coward ». Ce morceau est toujours vivace : Bruce Springsteen l’a récemment repris.
Principaux autres films sur Jesse James :
– Jesse James as the Outlaw de Franklin B. Coates (1921) avec Jesse James Jr (son fils)
– Le brigand bien aimé (Jesse James) d’Henry King (1939) avec Tyrone Power et Henry Fonda
– Adventures of Frank and Jesse James de Fred C. Brannon et Yakima Canutt (1948) avec Clayton Moore
– J’ai tué Jessie James (I shot Jesse James) de Samuel Fuller (1949) avec John Ireland et Reed Hadley.
– Jesse James, le brigand bien-aimé (The True Story of Jesse James) de Nicholas Ray (1957) avec Robert Wagner
A noter en outre, qu’IMDB liste 80 films où apparaît le personnage de Jesse James.
(1) Le fait que Jesse James ait oté ses armes pour aller épousseter un tableau est un fait historique, du moins est-ce ainsi que les frères Ford ont rapporté la scène aux autorités.