Titre original : « Kiss me deadly »
Elle :
Cette adaptation d’un roman de Mickey Spillane introduit une touche de nouveauté dans la forme du film noir. Dans un climat de guerre froide, En Quatrième Vitesse évoque la menace nucléaire. Le détective tombeur de femmes, Mike Hammer, mène l’enquête sur la mort d’une jeune femme qui le conduit sur des chemins qui dépassent son imagination. Il n’hésite pas à cogner et à faire souffrir les gens pour obtenir des révélations. Je pense à la scène où il coince cruellement les doigts d’un employé de la morgue dans un tiroir. Un brin de sadisme, de folie et de violence anime son comportement et traverse le film. On est bien loin de la froide placidité d’un Bogart. Les personnages ont le regard un peu hagard et sont mus par une force intérieure qui les dépasse. La forme novatrice du film a tendance à prendre un peu le dessus sur le fond si bien que par moment, on trouve le temps un peu long. Il n’en reste pas moins que la mise scène est superbe, et que l’atmosphère angoissante est très bien recréée. Une prouesse quand on pense que le scénario a été écrit en trois semaines et que le film a été tourné en très peu de temps aussi. Un classique du genre.
Note :
Lui :
Très libre adaptation d’un roman de Mickey Spillane, En Quatrième Vitesse est un film noir complètement hors normes. Il casse les lois du genre. Tout d’abord, le héros, Mike Hammer, est assez éloigné du personnage classique du détective privé : il cogne, n’hésite pas à employer les mêmes méthodes que ses adversaires ; « un fasciste » aurait dit de lui Robert Aldrich à l’époque. Ensuite, le scénario dépasse par sa portée les histoires de trafics ou de crime organisé puisque, sans en avoir l’air, il traite d’un sujet on ne peut plus risqué en plein maccarthysme. Aldrich fut toutefois suffisamment habile pour ne pas être inquiété. Plus tard, il présentera même son film comme un pamphlet dénonçant plus le maccarthysme que la bombe atomique. Le film dans son déroulement est assez rapide, enchaînant les unes après les autres des situations de guet-apens, de traîtrises diverses et variées. Le film soufre un peu de la précipitation du tournage (21 jours), il est assez brut, sans fioritures. On pourrait presque y voir là la signification du titre français qui n’a autrement pas grand-chose à voir avec le film.
Note :
Acteurs: Ralph Meeker, Wesley Addy, Cloris Leachman
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Aldrich sur le site IMDB.
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incroyable comme ce film n’a pas pris une ride plus d’un demi-siècle plus tard. Pas tout à fait d’accord avec Lui sur l’impression de précipitation, les plans et la photos sont extrêmement travaillés au contraire. Le plus étonnant, c’est le regard plein de mépris que pose Aldrich son « héros » (et la sous-littérature de Spillane en général). Vroum vroum!