Titre original : « Der blaue Engel »
Dans une petite ville d’Allemagne, un professeur âgé découvre que ses élèves fréquentent le cabaret L’ange bleu où se produit la fameuse Lola. Il décide d’aller sur place pour se plaindre mais tombe sous le charme de la chanteuse… Adapté d’un roman d’Heinrich Mann, L’Ange bleu est le premier film de Josef von Sternberg avec Marlene Dietrich. C’est aussi le premier film allemand parlant. Cette histoire de déchéance sociale par attirance sexuelle est superbement mise en images par von Sternberg qui transforme le cabaret en un monde à part, assez tourbillonnant, avec de nombreux personnages secondaires. Eclairages et décors génèrent une atmosphère prenante, très allemande, proche du Kammerspiel (1). Si le film est bien entendu connu pour avoir lancé Marlene Dietrich à la face du monde, il est aussi illuminé par la performance d’Emil Jannings, très grand acteur alors très connu et que Sternberg avait déjà dirigé à Hollywood (2). Son jeu très expressif peut dérouter le spectateur moderne mais il a une forte présence et une belle palette de sentiments. Il personnifie à lui seul la petite bourgeoisie sous toutes ses formes. Face à lui, Marlene Dietrich se montre enjôleuse et même aguicheuse avec, elle aussi, une très forte présence à l’écran. Sa pose sur le tonneau attirant sa jambe vers elle est devenue une icône qui a traversé le temps. L’Ange bleu n’a pas la sophistication des films suivants de von Sternberg avec Marlene Dietrich, mais ce caractère un peu brut lui permet justement de conserver presque toute sa force évocatrice aujourd’hui.
Elle:
Lui :
Acteurs: Emil Jannings, Marlene Dietrich, Kurt Gerron
Voir la fiche du film et la filmographie de Josef von Sternberg sur le site IMDB.
Voir les autres films de Josef von Sternberg chroniqués sur ce blog…
Voir les livres sur Josef von Sternberg…
(1) Le Kammerspiel (ou Kammerspiel film, en français film de chambre) est un courant de l’histoire du théâtre et du cinéma allemand des années 1920. Issu des travaux du metteur en scène de théâtre Max Reinhardt, le Kammerspiel respecte le principe des trois unités : unité de lieu, unité de temps, unité d’action. Le Kammerspiel est un naturalisme intimiste et social qui s’oppose seulement en partie à l’expressionnisme.
(2) Après une belle carrière en Allemagne (sous la direction notamment de Lubitsch, Murnau, Wiene, Paul Leni, Arthur Robison), Emil Jannings avait traversé l’Atlantique pour poursuivre sa carrière à Hollywood où il fut oscarisé (pour The Last Command de Josef von Sternberg, 1928 et pour The Way of All Flesh de Victor Fleming, 1927) mais l’avènement du parlant l’obligea à renter en Allemagne car son accent germanique était trop prononcé. Il termina sa carrière en Allemagne, tournant plusieurs films (notamment historiques) sous le régime nazi.
Marlene Dietrich dans L’Ange bleu de Josef von Sternberg chantant son célèbre « Ich bin von Kopf bis Fuss auf Liebe eingestellt… » (De la tête aux pieds, je suis faite pour l’amour, c’est là mon univers sinon il n’y a rien.)
Marlene Dietrich et Emil Jannings dans L’Ange bleu de Josef von Sternberg.
Josef von Sternberg et Emil Jannings sur le tournage de L’Ange bleu de Josef von Sternberg.
Le Pr Rath est tyrannique, ses élèves de le respectent pas, à l’exception d’Angst son meilleurs élève. Trois eleves notamment le moquent méchamment. Il est néanmoins obéi , craint, et ses cours se font correctement. Il pense qu’en répétant à l’ange bleu qu’il est professeur au lycée de la ville , il trouvera le respect qu’il n’a pas au lycée. C’est à leurre, les trois élèves qui le moquent se rendent à l’ange bleu, le raillent méchamment, et il perd de sa superbe auprès des employés de l’ange bleu. Il y cherche néanmoins du reconfort, de la compréhension qu’il y trouvera un temps. Puis tout se dégrade, c’est le déchéance complète, et il retourne mourir dans ce lycée ou finalement il avait une fonction sociale élevée.