23 septembre 2024

Les Trafiquants du Dunbar (1951) de Basil Dearden

Titre original : « Pool of London »

Les trafiquants du Dunbar (Pool of London)Port de Londres, 1950. Dan, un Américain, et Johnny, un Jamaïcain, débarquent du navire marchand Dunbar, où ils sont marins. Dan fait de la petite contrebande, bas et cigarettes ; il utilise parfois Johnny pour passer des choses à la douane. Cette fois, Dan va être recruté par des malfrats pour quelque chose de bien plus important…
Les Trafiquants du Dunbar est un film britannique réalisé par Basil Dearden et produit par Ealing Studios. Il s’agit d’un film policier à suspense, le second du réalisateur après le succès de The Blue Lamp (1950), mais Basil Dearden y montre un penchant encore plus net vers le thème du social. Il prend le temps d’approfondir ses personnages, de laisser se développer une romance entre le marin jamaïcain et une jeune vendeuse de tickets. C’est ainsi le premier film britannique à montrer un amour interracial (s’il reste platonique et sans lendemain, il n’est est pas moins bien réel). Le suspense intervient dans la dernière partie du film qui se montre assez intense. Les nombreuses séquences nocturnes montrent un certain travail sur les lumières. Le film est aujourd’hui peu connu. Un excellent polar à connotation sociale. Une fois encore, on se demande pourquoi Basil Dearden est si méconnu.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Bonar Colleano, Susan Shaw, Renée Asherson, Earl Cameron
Voir la fiche du film et la filmographie de Basil Dearden sur le site IMDB.

Voir les autres films de Basil Dearden chroniqués sur ce blog…

Remarque :
• Explication du titre original : La Pool of London (en français : « bassin de Londres ») est la partie de la Tamise située entre le London Bridge et Rotherhithe. C’est l’endroit où les grands navires (qui ne pouvaient aller au-delà du London Bridge) accostaient pour décharger leurs marchandises. Avec la généralisation des containers, les années 1960 verront la fermeture de tous les quais et les années 1980 le début de la gentrification des quartiers avoisinants.

Bonar Colleano et Earl Cameron dans Les Trafiquants du Dunbar (Pool of London) de Basil Dearden.
Earl Cameron et Susan Shaw dans Les Trafiquants du Dunbar (Pool of London) de Basil Dearden.

3 réflexions sur « Les Trafiquants du Dunbar (1951) de Basil Dearden »

  1. « une fois encore, on se demande pourquoi Basil Dearden est si méconnu ». Oui, c’est une question que je me pose chaque fois que je vois un film (généralement bon) de Basil Dearden. Il lui aura manqué d’être parti à Hollywood comme nombreux de ses compatriotes qui ont fait carrière. Il n’a pas non plus fait partie d’un mouvement comme le free cinéma. Et puis ajoutons aussi une certaine paresse de la critique française…

  2. Basil Dearden n’est pas le seul réalisateur britannique à être méconnu en francophonie: je pense en particulier à Bryan Forbes, qui a réalisé plusieurs métrages très sensibles, dont son premier, chef-d’œuvre évoquant magnifiquement la perte de l’innocence de l’enfance, avec un touchant Alan Bates dans son premier rôle.
    J’ai souvent eu l’impression que le cinéma a beaucoup plus de peine à traverser la Manche que l’Atlantique nord: de nombreux films britanniques de valeur n’ont jamais été doublés en français, souvent même les sous-titres n’existent pas; il faut se contorsionner pour les visionner.
    « Une certaine paresse de la critique française »… sûrement. Peut-être aussi que le style british souvent tout en finesse, correspond moins au tempérament français (par ex. le Splendid vs Monty Python…)

  3. Oui, il est vrai que ce manque de considération peut s’appliquer à tout le cinéma britannique classique. On aurait même envie de parler de mépris : je lisais récemment, dans un dictionnaire des cinéastes, une présentation de Basil Dearden ainsi formulée : « cinéaste qui a joui d’une certaine popularité dans son pays »…
    Il n’y a d’ailleurs que très peu d’ouvrages consacrés au cinéma britannique, le sujet n’est pas considéré comme assez noble sans doute. Et les rares cinéastes anglais qui sont un sujet d’études le sont toujours dans leur individualité créatrice et non en les incluant dans une histoire ou un courant plus large.

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