1 mars 2024

USS Greyhound: La bataille de l’Atlantique (2020) de Aaron Schneider

Titre original : « Greyhound »

USS Greyhound: La bataille de l'Atlantique (Greyhound)En février 1942, peu après l’entrée des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale, un convoi international de 37 navires alliés, mené par le commandant Ernest Krause de l’United States Navy, traverse le « Trou Noir » au nord de l’Atlantique, un secteur à risque hors de portée des couvertures aériennes américaines et britanniques, terrain de chasse des sous-marins allemands…
USS Greyhound : La Bataille de l’Atlantique est un film américain réalisé par Aaron Schneider. Le scénario a été écrit par Tom Hanks, adaptation cinématographique du roman Bergers sur la mer (The Good Shepherd, 1955) de C. S. Forester. Très réaliste, le film se déroule presque entièrement dans le poste de commandement du destroyer. La tension s’installe très rapidement et ne faiblit à aucun moment. Le cinéma nous a déjà offert de nombreux films sur ce terrible jeu du chat et de la souris entre sous-marins et navires et on ne peut dire que celui-ci se distingue vraiment. Il est juste correctement réalisé. Tom Hanks est de tous les plans. Sa sortie dans les salles ayant été repoussée en raison de la pandémie de Covid-19, il fut finalement diffusé en streaming.
Elle:
Lui : 3 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Elisabeth Shue
Voir la fiche du film et la filmographie de Aaron Schneider sur le site IMDB.
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Tom Hanks dans USS Greyhound: La bataille de l’Atlantique (Greyhound) de Aaron Schneider.

4 réflexions sur « USS Greyhound: La bataille de l’Atlantique (2020) de Aaron Schneider »

  1. Indépendamment de la recherche du spectacle et du suspens d’un film de guerre (qui n’ont jamais été ma tasse de thé, la guerre ne devrait jamais être un spectacle pour le spectacle), je trouve ce genre de projet cinématographique extrêmement malsain. En effet, malgré une prétention à être « inspiré de faits réels », il se trouve qu’en fait ce film est une pure fiction : cette opération n’a jamais existé, pas plus que les combats et manœuvres qui y sont « relatés ».

    Il n’y a rien d’innocent, mais vraiment rien d’innocent, à réécrire l’histoire. Jamais. Quand un acteur-star étatsunien écrit un scénario mettant en scène une (fausse) victoire étatsunienne, plaçant (mensongèrement) les États-Unis une fois de plus en leaders du monde (puisque c’est, oh ben ça alors !, un Étatsunien qui dirige la flotte alliée, quelle coïncidence !) et en vainqueurs, cela s’appelle de la propagande et du révisionnisme. C’est malsain.

    Je peux comprendre l’intérêt des films de propagande en temps de guerre, qui étaient destinés à mobiliser l’opinion étatsunienne à accepter et soutenir une intervention à laquelle ladite opinion était initialement hostile : ils avaient un rôle politique sain car explicite et défendable, et une utilité argumentable. Mais ici, réécrire l’histoire a-posteriori en attribuant aux Étatsuniens des exploits qu’ils n’ont pas accomplis, c’est juste malsain.

  2. Je n’ai pas trop envie de prendre la défense de ce film que je trouve regardable mais très peu remarquable… mais juste une précision : le film est déclaré « inspiré de faits réels ». C’est à dire que si ce convoi précis n’a pas existé, il y a bien eu de nombreuses situations similaires, c’est à dire des convois de transports de troupes américaines qui étaient une cible prioritaires pour les sous-marins ennemis. Et globalement, les confrontations se déroulaient ainsi. Donc, cela me semble plus être du domaine du « réel romancé » que d’une « ré-écriture de l’histoire ».

    D’autre part, je partage votre aversion de faire de la guerre un spectacle. Mais, dans ce film comme dans la très grande majorité des films de guerre, ce n’est pas la guerre qui est un spectacle. Ce sont les hommes. On retrouve ici l’image (maintes fois exploitée par le cinéma) du « héros ordinaire », c’est à dire un homme ordinaire qui va avoir un comportement héroïque dans une situation à haut risque. C’est un grand classique (cinéma et littérature d’ailleurs)… Ceci étant dit, le genre « film de guerre » n’est pas mon préféré, loin de là.

  3. Le problème que je soulevais est précisément que cette prétention à être « inspiré de faits réels » est une imposture. J’avoue avoir la flemme de rechercher les réactions d’historiens de la seconde guerre mondiale que j’avais vu passer, mais manifestement non, justement non, ces épisodes militaires n’ont pas existé. Le scénario amalgame des faits très distincts, des détails du quotidien de la guerre navale, qui n’impliquaient pas spécialement des navires étatsuniens et qui n’ont jamais impliqué successivement la même flotte. Créer artificiellement une continuité et une relation entre des faits (certes « réels ») qui n’ont aucun rapport, n’impliquaient pas les mêmes personnes et ne se sont pas succédés ainsi (et ne pouvaient pas se succéder ainsi), c’est très strictement une falsification.

    C’est comme si vous preniez quelques-uns des faits de résistance les plus marquants qui se sont déroulés en France (réels certes, mais sans aucun rapport les uns avec les autres et n’ayant absolument pas impliqué les mêmes personnes ni les mêmes enchaînements, et échelonnés en réalité sur 4 ans, des lieux différents, des groupes de résistants différents et des unités allemandes différentes) pour les regrouper dans une aventure extraordinaire où un Étatsunien gèrerait avec maîtrise (et malgré ses états d’âmes) toutes ces situations successives en battant formidablement les Nazis plein de fois de suite dans un merveilleux enchaînement de maîtrise militaire. Les vrais résistants français impliqués dans les vrais « faits réels » ainsi transformés et regroupés ne seraient certainement pas d’accord, et dénonceraient une insulte à leur mémoire et une falsification de l’Histoire.

    Le prétexte de la mise en évidence des états d’âme de ce formidable résitant étatsunien ne tiendrait pas une seconde face à la falsification historique que cela représenterait. Prétendre que des évènements militaires disjoints se seraient succédés et auraient été résolus par le même groupe d’hommes = mensonge historique. Prétendre que ce groupe d’hommes était dirigé par un Étatsunien alors que les évènements disjoints réels mettaient en jeu des militaires de plusieurs pays = mensonge historique. Et ces mensonges convergent vers un fait précis, qui s’appelle du révisionnisme de propagande.

    Peu m’importe en fait que ce film soit techniquement réussi ou pas. C’est une entreprise malhonnête, politique — et malsaine.

  4. Le commentateur précédent a explicité de manière magnifique la perversité de très nombreux films de guerre, américains ou autres; certains étant considérés comme « antimilitaristes » comme s’il suffisait de montrer que la guerre est sale pour être antimilitariste… le sommet étant atteint dans ce genre de manipulation de l’Histoire expliqué dans les commentaires précédents.
    Les seuls films de guerre que je respecte ou que j’admire, ce sont ceux dont le message est fondamentalement antimilitariste. Trois exemples:
    – l’absurdité de la guerre démontrée de manière magistrale dans « Le pont » (film allemand, Bernhard Wicki, 1959);
    – les dégâts physiques et psychiques de la guerre sur les hommes (« Le retour », Hal Ashby, 1978, film sans un seul coup de feu, qui lancera la mode des films sur le traumatisme post-Viet-Nam);
    – un vrai film de propagande, lui aussi sans un seul coup de feu: « Lifeboat », génial huis-clos d’Hitchcock, qui a réussi à faire d’un film de commande une œuvre personnelle en 1944.
    On est bien loin avec ces œuvres de « USS Greyhound » ou des « 12 salopards ».

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