La Flor est un film argentin « en quatre parties et six épisodes », d’une durée totale de 13h30. Le terme « épisode » peut induire en erreur : en fait, il n’y a aucun lien entre ces six histoires si ce n’est que cinq d’entre elles sont jouées par les même quatre comédiennes, issue d’une même compagnie de théâtre. Les quatre premières histoires (symbolisées par les flèches qui partent vers le haut sur l’affiche du film) n’ont pas de fin, la cinquième est une histoire complète (le rond sur le schéma) et la sixième est la fin d’une histoire dont on ne connait pas le début (la tige de la fleur). L’intention du réalisateur est de rendre hommage au cinéma dans tous ses genres : « Je vois pour ma part le film comme un arbre de Noël. Il est un recommencement et un réagencement de ce que le cinéma nous a légué au cours du XXe siècle et qui est en train de disparaître. »
Tout cela me paraissait aussi louable qu’alléchant mais, hélas, mon enthousiasme est vite tombé et j’avoue avoir ressenti le besoin à mi-parcours d’aller lire interview du réalisateur et critiques dithyrambiques pour m’aider à détecter des qualités que je n’aurais pas su voir. Hélas, je n’ai rien trouvé qui puisse me convaincre. A mes yeux, l’histoire la plus intéressante est le début de la quatrième, qui est une mise en abyme du cinéma : un cinéaste délaisse ses comédiennes pour aller filmer des arbres. A l’opposé, la pire a été pour moi la troisième, une histoire d’espionnage qui dure plus de cinq heures (j’avoue en avoir sauté de larges passages). La cinquième se présente comme un remake de Partie de Campagne de Jean Renoir et de savoir que l’image floutée et salie de la sixième histoire « s’inspire des peintres Leonard de Vinci et Manet » apporte un peu de baume au terme d’une dure épreuve. La Flor était un beau projet…
Elle: –
Lui :
Acteurs: Elisa Carricajo, Valeria Correa, Pilar Gamboa, Laura Paredes
Voir la fiche du film et la filmographie de Mariano Llinás sur le site IMDB.
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Remarques :
* La Flor a bénéficié de nombreuses critiques élogieuses, mon avis ne semble donc pas majoritaire…
* Mariano Llinás a cosigné le scénario de El presidente (2017) de Santiago Mitre. On retrouve ici son attrait pour le fantastique et le paranormal dans les quatre premières histoires. Son précédent et premier long métrage de fiction, Historias extraordinarias (2008), donne également une large part au fantastique.
(de g. à d.) Pilar Gamboa, Elisa Carricajo, Valeria Correa et Laura Paredes dans La Flor de Mariano Llinás.