Autre titre : L’étrange aventure de David Gray
Le jeune David Gray passe la nuit dans l’auberge du petit village de Courtempierre. Il va assister et participer à de biens étranges évènements… Vampyr est le premier film parlant de Dreyer. C’est, avec le Nosferatu de Murnau et le Dracula de Browning, l’un des films fondateurs du genre fantastique, rayon vampires. Dreyer est partisan de la suggestion, il ne montre pas, persuadé que « l’effroyable ne se trouve pas dans les choses autour de nous mais dans notre propre subconscient ». Ayant opté au départ pour une image très contrastée, le réalisateur fut agréablement surpris lorsqu’un grave problème technique donnât aux premières bobines une atmosphère grise et brumeuse. Judicieusement, il choisit de la garder ; cette image grise un peu confuse renforce le sentiment d’irréalité et d’étrangeté, elle décuple les effets de transparence qu’il utilise largement. Vampyr est un film d’atmosphère, à la fois fantastique et poétique. Plusieurs scènes sont assez remarquables mais on retient plus particulièrement celles où le héro se dédouble et la vision subjective lorsqu’il est transporté dans un cercueil. Malgré un petit succès d’estime, l’échec commercial du film fut tel que Dreyer retournât au Danemark exercer son ancien métier de chroniqueur judiciaire. Il ne recommencera à tourner que dix ans plus tard. Vampyr jouit aujourd’hui d’une très grande réputation (que l’on peut trouver légèrement surestimée), il reste l’un films majeurs sur le plan de la suggestion, il est celui qui sait montrer l’invisible.
Elle: –
Lui :
Acteurs: Julian West, Maurice Schutz, Rena Mandel, Sybille Schmitz
Voir la fiche du film et la filmographie de Carl Theodor Dreyer sur le site IMDB.
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Remarques :
* L’acteur principal, Julian West n’est autre que le producteur du film. Ce sera son unique film. Le fait qu’il ne soit pas acteur professionnel donne à son personnage une allure somnambulique qui ajoute encore à l’étrangeté et au mystère.
* Le film est adapté d’un roman de Sheridan Le Fanu.
* L’orthographe du titre ne correspond à aucune langue. On pense qu’il s’agit d’une erreur du distributeur qui aurait oublié le « e » final.
* Assez paradoxalement, le film parlant Vampyr est moins « bavard » que le film précédent de Dreyer, muet celui-là, La Passion de Jeanne d’Arc. Le fait que le film soit tourné simultanément en trois langues (allemand, français et anglais) a forcé le réalisateur à réduire considérablement les dialogues pour limiter les coûts.