Lui :
(Muet, 21 minutes) Un jeune homme a gagné l’amour de la fille d’un riche sultan mais ne peut l’épouser car il est sans le sou. Un bon génie accepte de le guider vers un fabuleux trésor mais il devra d’abord prouver sa vaillance et son courage… Le Palais des Mille et une Nuits est assez remarquable par la richesse de ses décors aux multiples détails. Les passages les mieux conservés sont de toute beauté en couleurs. Le film utilise d’importantes mises en scène : décors qui coulissent, montent ou pivotent avec une bonne utilisation de la profondeur des plans. On peut supposer que le film a été tourné dans le second studio de Georges Méliès, beaucoup plus grand que le premier et plus riche en mécanismes. Les apparitions et disparitions sont nombreuses, certaines sont très réussies car très progressives (par exemple la première apparition de la déesse au sommet de son piédestal). Sur l’histoire proprement dite, Le palais des mille et une nuits est toutefois beaucoup moins prenant et convaincant que Le Royaume des Fées. La projection du Palais des Mille et Une Nuits était accompagnée d’un commentaire dit en direct par un bonimenteur. Il est essentiel de regarder une version avec ce commentaire qui permet de bien comprendre l’action.
Note :
Acteurs:
Voir la fiche du film et la filmographie de Georges Méliès sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Georges Méliès chroniqués sur ce blog…
Remarques:
Christie a récemment vendu aux enchères le script (4 pages) écrit de la main de Georges Méliès. Voici ce que l’on pouvait lire sur la première page visible sur internet :
– Le Palais des Mille et une Nuits –
Grande féérie cinématographique
de Georges Méliès
1ere partie : Le prince Sourire, qui est sans fortune, aime la princesse Indigo, fille d’un Radjah, et est aimé d’elle. Il la demande en mariage mais la demande est repoussée, car elle est promise à un vieil usurier, fort riche, nommé Sakaram, lequel est d’une avarice sordide (ainsi que le Radjah).
2e partie : Le prince est désespéré de ce refus mais grâce à l’aide du sorcier Kalafar qui compatit à son infortune et qui lui fait avoir le concours de diverses puissances magiques, il part à la conquête d’un trésor dont il s’empare après de nombreuses péripéties.
3e partie : Le prince revient au palais du Radjah qui, le voyant désormais plus riche que le vieil usurier, reprend sa parole à ce dernier, le fait chasser du palais, et accorde sa fille à celui qu’elle n’a jamais cessé d’aimer.
Les 30 tableaux :
1. L’audience du Radjah
2. La demande en mariage
3. La chambre du Prince
4. Le sorcier Kalafar et l’épée enchantée
5. Le temple de Siva, cérémonique bouddhique. Les Vestales.
6. Le miracle de Siva
7. Les bateliers du fleuve sacré
8. Le Nain bleu
9. Les rives du fleuve sacré
10. La gondole du Nain bleu
11. Cortège du Grand Prêtre et des Gardiennes de la forêt magique
12. La forêt enchantée, grand décor extraordinaire à transformations multiples
13. L’entrée des Cavernes Merveilleuses. La Fée de l’Or.
14. Descente dans la Grotte de Cristal.
15. La Grotte de Cristal
16. Les génies du feu, gardiens des trésors
17. Les feux follets.
18. Les spectres, combat fantomatique.
19. Les caves miraculeuses
20. Le dragon et les crapauds fantastiques
21. Les monstres de pierre
22. Les feuilles de lotus merveilleuses
23. Les déesses souterraines
24. La fontaine de feu
25. Le temple d’Or
26. Le Palais des mille et une nuits
27. La Fée de l’Or et le coffre-fort féérique
28. La conquête des trésors
29. Grand défilé des richesses
30. Retour au palais du Radjah et mariage du prince.
La portion visible s’arrête ici, hélas. Les deux autres pages décrivent le contenu de chaque tableau. On remarque que, pour Méliès, la notion de tableau est liée à la mise en place. Deux scènes se deroulant dans le même décor avec une substitution d’objet sont pour lui deux tableaux différents.
On notera aussi que le découpage en trois parties n’est pas représentatif car les première et dernière parties sont excessivement courtes par rapport à la deuxième.