Lui :
Monsieur Dupont est mort (1). Dans le cortège funéraire, plusieurs de ses proches se remémorent l’homme qu’il était : son concierge, sa femme, sa maîtresse, ses enfants… Le bon Dieu sans confession a ainsi une construction originale, basée sur une série de flashbacks qui ne suivent pas toujours l’ordre chronologique (2). Peu à peu, nous cernons ainsi le caractère de ce Monsieur Dupont qui se dévoile à nous. Cette construction élaborée fonctionne à merveille. Le roman a été largement aménagé pour donner une très large place à Danielle Darrieux qui interprète ici une femme manipulatrice et machiavélique. Elle y est très convaincante mais c’est Henri Vilbert qui se fera surtout remarquer avec ce film : lui, qui est plus habitué aux rôles comiques avec son léger accent méridional, donne ici une vraie dimension dramatique complexe à son personnage (3). Le bon Dieu sans confession est un film bien fait qui se regarde encore aujourd’hui avec plaisir.
Note :
Acteurs: Danielle Darrieux, Henri Vilbert, Ivan Desny, Grégoire Aslan, Julien Carette, Claude Laydu, Claude Berri
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(1) Monsieur Dupont est mort est d’ailleurs le titre du roman de Paul Vialar qui a servi de base pour le scénario.
(2) Cette structure narrative fait inévitablement penser à La Comtesse aux pieds nus que Joseph Mankiewicz tournera un an plus tard. Mankiewicz aurait-il vu le film d’Autant-Lara ?
(3) Henri Vilbert eut le prix d’interprétation à Venise pour son rôle dans Le bon Dieu sans confession. A noter également, la toute première apparition au cinéma du jeune Claude Berri (que l’on a un peu de mal à reconnaître d’ailleurs, c’est le jeune homme amoureux de Denise Dupont, la fille). Le futur réalisateur avait alors 18 ans.