Lui :
The Red Ensign est un autre de ces « quota-quickies » (1), ces petits films réalisés par le tout jeune Michael Powell. Pour tenter de retrouver le succès du film précédent, The Fire Raisers, les deux mêmes acteurs principaux sont conservés : Leslie Banks et l’américaine Carol Goodner. Le thème est tout autre mais toujours basé sur un article lu dans la presse : The Red Ensign relate les efforts personnels d’un audacieux constructeur de navires marchands pour maintenir à flot l’industrie navale écossaise. Le film a un petit côté documentaire car il montre le fonctionnement d’un chantier de cette époque. Il a aussi un côté social que ne renierait pas le cinéma anglais d’aujourd’hui. Leslie Banks met probablement un peu trop d’emphase et de rigidité dans son jeu, il marque trop le caractère fonceur et obstiné de son personnage. Le film est moins convaincant que son prédécesseur.
Note :
Acteurs: Leslie Banks, Carol Goodner, Frank Vosper, Alfred Drayton, Donald Calthrop
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell sur le site IMDB.
Voir les autres films de Michael Powell chroniqués sur ce blog…
Remarques :
« Red Ensign » (littéralement : pavillon rouge) est le nom du drapeau qui flotte à la poupe des navires anglais.
(1) « Quota » parce que les compagnies de cinéma en Angleterre devaient respecter un quota de 10% de films anglais (l’industrie cinématographique anglaise avait alors bien du mal à résister à la déferlante hollywoodienne après l’avènement du parlant) et « quickies » parce ces films devaient être réalisés très rapidement, le budget standard étant défini au mètre de pellicule (1 livre par pied, soit environ 6000 livres pour un film de 75 mn). Pour le jeune réalisateur Michael Powell qui n’avait pas encore trente ans, ces films lui permirent de se faire la main.
Un très bon film. J’admire la ténacité et le courage du personnage principal BARR qui se mobilise pour défendre son projet auprès du conseil d’administration, il ne s’agit pas simplement d’un projet personnel mais également d’un projet qui peut faire revivre une ville et une région pendant la grande dépression. J’admire son courage devant les ouvriers une masse qui pourrait le lyncher car pour l’instant ils ne touchent pas les salaires promis. Manipulation par une parole forte….. La fin est très émouvante Je regrette simplement que l’acteur principal ne soit jamais filmé en gros plan, il reste humble en dépit de son succès