Titre original : « Angel »
Lui :
Sans dévoiler son identité, la femme d’un diplomate anglais fait la rencontre à Paris d’un homme qui tombe amoureux d’elle. Il fait tout pour la retrouver. Angel repose donc sur un classique triangle amoureux mais le ton de Lubitsch est cette fois beaucoup plus grave, sans les grands traits d’humour dans les dialogues ni le rythme très vif qui lui sont coutumiers. L’approche est ici plus subtile, mesurée, tout en retenue. Même s’il semble que Lubitsch n’ait pu parvenir au résultat qu’il souhaitait du fait de dissensions sur le tournage (1), il est tout de même probable que cette approche soit volontaire de sa part. Angel prit tout le monde à contre-pied et même l’incroyable robe toute incrustée de diamants de Marlene Dietrich ne put empêcher le film d’être un échec retentissant. La carrière de Marlene fut sérieusement ébranlée (2). Vu avec le recul, c’est un film qui ne manque pas de charme, il juste savoir qu’il est différent des autres films de Lubitsch, moins spectaculaire certes, mais empreint d’une certaine douceur subtile.
Note :
Acteurs: Marlene Dietrich, Herbert Marshall, Melvyn Douglas, Edward Everett Horton, Ernest Cossart
Voir la fiche du film et la filmographie de Ernst Lubitsch sur le site IMDB.
Voir les autres films de Ernst Lubitsch chroniqués sur ce blog…
(1) D’après le livre de sa fille Maria Riva, Marlene Dietrich n’avait dès le départ aucune envie de tourner pour Lubitsch. A la fin du tournage, le réalisateur et l’actrice ne s’adressaient même plus la parole…
(2) En 1938, un sondage auprès des exploitants de salles de cinéma donnait la liste des « épouvantails du Box Office » (Box Office poison). Figuraient en tête de liste Joan Crawford, Bette Davis, Marlene Dietrich, Greta Garbo et Katharine Hepburn. Cette liste fait bien entendu sourire aujourd’hui car c’est pratiquement la liste des cinq plus grandes actrices hollywoodiennes des années trente…
Paramount fit savoir à Marlene Dietrich que son contrat ne serait pas renouvelé. Dépitée, Marlene quitta Hollywood pour plus d’un an.
Homonymes :
Angel de François Ozon (2007) avec Romola Garai et Sam Neill
A propos de cette liste des « Box Office poison », il faut noter que cette liste était aussi celle des acteurs les plus payés. C’est la fin des grandes stars.
A la fin des années trente, le cinéma hollywoodien était arrivé au bout de quelque chose, au bout d’un système. Les années quarante seront différentes.