Titre original : « How the West was won »
Lui :
Film à grand spectacle avec une pléiade d’acteurs connus (24, annonce fièrement l’affiche ci-contre), La conquête de l’Ouest était surtout conçu pour promouvoir le procédé Cinerama, système qui utilise trois caméras et trois projecteurs pour produire une image géante et panoramique. L’histoire est une sorte de saga familiale en cinq grands épisodes de la conquête de l’Ouest : le voyage par bateau et radeau d’une famille, les grands convois de caravanes, la Guerre de Sécession, l’installation du chemin de fer, les hors-la-loi. Comme on peut s’y attendre, le film exalte les grandes valeurs américaines. Etonnamment, c’est l’épisode dirigé par John Ford qui est le plus faible : mal construit et confus, il semble bâclé, plutôt indigne de ce réalisateur. Hathaway, en revanche, signe trois épisodes efficaces et solides. Les personnages sont assez forts et l’histoire est prenante. L’épisode sur les trains, signé George Marshall, réalisateur habituellement assez inégal, est assez remarquable avec plusieurs scènes spectaculaires. Ce grand spectacle reste efficace sur écran classique : visuellement, la mise à plat de l’image Cinérama donne une impression de très grand angle (presque un effet de ‘fisheye’) et les jointures entre les trois parties d’écran sont souvent visibles, sans que ces défauts soient trop gênants. Cela donne juste une certaine étrangeté à l’ensemble.
Note :
Acteurs: James Stewart, Carroll Baker, Gregory Peck, Henry Fonda, Debbie Reynolds, Richard Widmark, George Peppard, Karl Malden, Robert Preston, Thelma Ritter
Voir la fiche du film et la filmographie de Henry Hathaway sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Henry Hathaway chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films de John Ford chroniqués sur ce blog…
Voir les autres films de George Marshall chroniqués sur ce blog…
Les cinq segments :
1. The Rivers (Les rivières) par Henry Hathaway
2. The Plains (Les plaines) par Henry Hathaway
3. The Civil War (La guerre civile) par John Ford
4. The Railroad (Le chemin de fer) par George Marshall
5. The Outlaws (Les hors-la-loi) par Henry Hathaway
Les 24 acteurs de premier plan :
Carroll Baker, Lee J. Cobb, Henry Fonda, Carolyn Jones, Karl Malden, Gregory Peck, George Peppard, Robert Preston, Debbie Reynolds, James Stewart, Eli Wallach, John Wayne, Richard Widmark, Brigid Bazlen, Walter Brennan, David Brian, Andy Devine, Raymond Massey, Agnes Moorehead, Harry Morgan, Thelma Ritter, Mickey Shaughnessy, Russ Tamblyn, Spencer Tracy.
(Certains comme John Wayne, Eli Wallach ou Raymond Massey ont un rôle extrêmement réduit et Spencer Tracy est le narrateur).
Remarque :
Le procédé Cinerama a commencé à être exploité en 1952. Il consistait à utiliser une triple caméra avec trois objectifs divergents et de projeter ces trois images sur un écran géant arrondi. Le champ de vision était de l’ordre de 146° (soit l’équivalent d’un objectif de 5mm environ). Le son utilisait six canaux.
(Cliquer sur l’image ci-contre)
Les deux principaux problèmes étaient :
– les jointures entre les images qui restaient visibles et que, bien souvent, on tentait de masquer en plaçant un objet comme un arbre, un coin de bâtiment, à cet endroit. Un personnage ne pouvait donc rester sur une jointure
– les problèmes de parallaxe : un personnage, regardant un endroit situé dans une autre image, donnait l’impression de regarder un peu au-dessus. Donc en pratique, pour le tournage de ce film, les acteurs devaient regarder un tiers en avant de leur interlocuteur et légèrement vers la caméra pour que le résultat soit satisfaisant!
Trop contraignant, le procédé ne perdura pas. Seuls dix films ont été tournés avec ce système, huit sont des documentaires destinés à promouvoir le procédé. Les deux seuls films tournés en Cinerama, tous deux de 1962, sont La conquête de l’Ouest et Les Amours Enchantées (The Wonderful World of the Brothers Grimm) de Henry Levin et Georges Pal.
Un autre problème du Cinérama concernait les spectateurs qui étaient placés sur les côtés de la salle. A cause de la forte incurvation de l’écran, ils voyaient les images des extrémités fortement étirées.
Un système similaire basé sur l’utilisation de plusieurs caméras a été expérimenté par les studios Disney, le Circarama. Les spectateurs étaient placés au centre d’une projection circulaire. Le procédé utilisait 11 caméras qui restituaient un panorama de 360° sur 11 écrans incurvés, placés côte à côte. Il n’y a jamais eu de films de fiction réalisés en Circarama, uniquement des documentaires sur les Etats-Unis.
Le cinéma americain est à mon avis plein de grands acteurs,directecteurs et filmes,malgré que la plus part soient des filmes infâmes,que l´Europe doit en acheter beaucoup á change de quelque bon film.
Les films europeens ont besoin d´une finance des gouberns.Pourtant,on peut dire que sans sa amitié,les acteurs ne travaillent pas.Ils doivent faire las déclarations ¨qu´il faut¨ et perdre leur indépendence.Ceux qui ne se vendent pas,sont margines.Et il y en a assez de grans directeurs et d´acteurs dans cette situation.Il faut le savoir.Les petits films amateurs sont béneficiés des aventages de la technique,mais ils manquent de la distribution.Voici ma dénonciation.
Film concept sans aucun doute visant à donner de quoi exploiter le procédé Cinérama autrement que pare des travelogues.
Le « succès » relatif du film vient sans doute des scènes d’action dirigées par George Marshall (en particulier le chemin de fer). Par contre les séquences tournées par Ford comme celle de l’hôpital de campagne (tables d’opération lavées à grande eau pour les rincer du sang des opérés à vif..) restent les plus belles par la qualité de la photo (pléonasme quand il s’agit de Ford)
L’exploitation en « plat », au format Cinémascope, est un paradoxe verbal puisqu’à l’époque le « plat » signifiait le format standard 1,33 pour l’opposer au format « écran large » du ‘Scope (2,66). Difficile à regarder à cause des déformations dues aux astuces de filmage citées dans la chronique. Que dire alors de l’exploitation du film à la télévision à une époque ou le 16/9 n’existait même pas en rêve (fallait « imaginer » les morceaux de plans situés sur les cotés coupés à la projection ou s’rmaer d’une loupe si le format scope était respécté).
De plus pour les malheureux spectateurs français nous n’avons eu droit qu’à la VF et à la voix chevrotante du doublage de James Stewart (invraisemblable dans son rôle de peid tendre du début de la saga).
Toute une époque!
Personnellement, je trouve que le procédé du cinérama impressionne pendant les cinq premières minutes puis assomme littéralement jusqu’à la fin du film. Procédé tape à l’oeil et sans aucun intérêt. Et puis, fausse bonne idée que celle qui consiste à réunir une pléiade de grandes vedettes. Avec trois francs six sous et un seul nom un peu connu (Arthur Kennedy), Edgar G. Ulmer parvenait à trousser un petit western autrement intéressant, en l’occurrence « Le Bandit », dont l’édition dvd est – enfin! – annoncée pour 2013.
Cette super production à direction tricéphale ne vaut à mes yeux pas grand chose. Reste le morceau de bravoure de l’attaque du train, très spectaculaire, voire celui du « stampede » des bisons. Pour le reste… Rien d’inoubliable.
j’ai été bluffé, la restauration DVD, déjà, est magnifique.
Ensuite, cette histoire sur plusieurs générations a su m’émouvoir, elle m’a rappelé des souvenirs familiaux personnels, mon arrière-grand-père revenant de la guerre et retrouvant sa femme mourante, de la grippe espagnole… (voir « épisode » de Ford). J’ai été très ému. Superbe ! On parle ici de valeurs transmises de génération en génération (la chanson « Greensleeve »), de continuité, d’enracinement, de volonté d’aller de l’avant… c’est beau ! Bref… excellente surprise, me concernant.
J’avais vu ce film il y a une quarantaine d’années au cinéma Eldorado ( bd de Strasbourg à Paris ), salle à l’écran gigantesque et incurvé donc l’idéal pour ce film. Je me souvenais surtout de l’aspect spectaculaire mais aussi hélas d’un peu de classicisme et d’ennui parfois ( mais j’avais à l’époque d’autres gouts ). J’ai revu ce monument il y a quelques années et ai été beaucoup plus sensible et ému par l’ épopée familiale rythmée au fil des générations par la chanson porte-bonheur transmise par les femmes ( Greensleve…Merci Fred ! ) .
Et même si les scènes à sensation ( la cascade, les bisons ) sont toujours impressionnantes je garderais aussi la prestation pleine d’humour d’un James Stewart en bonne forme.
Il y a surtout un plan que je ne suis pas prés d’oublier , le départ à la guerre de sécession de George Peppard : au milieu du plan la petite maison familiale, à gauche Caroll Baker , angoissée du départ de son fils et cherchant du réconfort sur la tombe de ses parents, à droite le chemin sur lequel nous voyons le jeune homme enthousiaste partant rejoindre son père à ce qu’il ne sait pas être encore une boucherie. Mettre autant de sentiments universels et en raconter autant en une seule image : la grande classe signée John Ford . Inoubliable et bouleversant.
Signalons aussi deux petits détails appartenant au futur du film et à un autre continent : c’est en se souvenant de sa prestation dans le film que Sergio Leone proposera le rôle de Tuco à Eli Wallach .Et , dans l’épisode des rapides, on reconnait en troisième couteau un Lee Van Cleef qui lui aussi prendra le chemin de l’Italie trois ans plus tard . La vingt cinquième vedette ?