Elle :
Un film sensible, pudique et dépouillé sur un sujet tabou pas facile à aborder au cinéma. Pas de voyeurisme dans le regard que porte Lucia Puenzo sur cette jeune adolescente hermaphrodite. Pas un mot de trop dans ce décor de bord de mer agité dans lequel deux adolescents sont en plein questionnement sur leur identité et leurs amours réciproques. Les adultes parents sont à l’écoute eux aussi et doutent sur la conduite à adopter. Faut-il laisser les penchants de leur fille en pleine souffrance s’exprimer en liberté ou faire intervenir la médecine pour retrouver la normalité et échapper ainsi aux regards et comportements désapprobateurs? La mise en scène sombre est ponctuée de moments fugaces qui expriment le déséquilibre et l’intensité des sentiments intérieurs. Lucia Puenzo montre une belle maîtrise pour un premier film et révèle une véritable écriture filmique.
Note :
Lui :
Le personnage central de ce film argentin est une jeune adolescente de 15 ans qui est hermaphrodite, c’est-à-dire qu’elle possède certains attributs des deux sexes. La mère invite un couple ami de la famille à passer quelques jours dans leur maison isolée sur la côte uruguayenne. L’homme étant chirurgien et accompagné de son fils, la question des choix va ressurgir de façon pressante. Le film de Lucia Puenzo a l’intelligence de n’apporter aucune réponse toute faite, les questionnements sont nombreux mais les réponses peu évidentes et le regard des autres tend à dramatiser une situation déjà déroutante. Si les acteurs, à commencer par les deux adolescents, savent tous trouver le ton juste, le film est un peu victime de cette volonté de traiter le sujet avec grande délicatesse et le récit semble s’étirer quelque peu en longueur. Il a toutefois cette qualité d’aborder le sujet sans dramatisation inutile et sans voyeurisme.
Note :
Acteurs: Ricardo Darín, Valeria Bertuccelli, Germán Palacios, Carolina Pelleritti
Voir la fiche du film et la filmographie de Lucía Puenzo sur le site imdb.com.
merci pour ce commentaire nuancé sur un sujet souvent traité dans ce qu’il pourrait avoir de scabreux. On en parle à propos de « laurence anyways ».
quant à Lucia puenzo, ses films font l’unanimité http://bit.ly/OdwNfl