Elle :
Je suis allée jusqu’au bout mais avec grande difficulté. Impossible de m’immerger dans l’univers brouillon et grouillant de Kechiche malgré l’histoire touchante de cet homme licencié. C’est un cinéma très réaliste, peut-être un peu trop, dans lequel on a l’impression d’être un peu voyeur tant nous sommes plongés physiquement au cœur de la vie de ses personnages. Et puis j’ai ressenti tout le long du film de très grandes longueurs durant lesquelles il ne se passe rien si ce n’est qu’on observe les gens vivre et parler de tout et de rien pendant très longtemps. On assiste vraiment à tout.
Note :
Lui :
La Graine et le mulet est un film qui engendre des réactions assez opposées suivant les personnes. Il faut avouer que le cinéma d’Abdellatif Kechiche est, ici plus que jamais, assez difficile d’accès, à l’image du premier tiers du film (soit tout de même 50 minutes) qui paraît bien long, avec notamment une scène de repas particulièrement interminable et éprouvante. Kechiche filme de plus en plus près de ses personnages, trop près ; les scènes se déroulent en temps réel. Plus que sur le fond de l’histoire, qui est traitée à coup d’ellipses brutales, Kechiche semble s’intéresser aux rapports entre ses personnages, entre familles, entre générations, entre communautés ou face aux administrations. Les sujets de discussions sont soit futiles soit fortement conflictuels. Le caractère « vie réelle » est tellement prononcé qu’il donne parfois une désagréable impression de voyeurisme. L’ensemble paraît fort long…
Note :
Acteurs: Habib Boufares, Hafsia Herzi, Bruno Lochet
Voir la fiche du film et la filmographie de Abdel Kechiche sur le site IMDB.
Voir les autres films de Abdel Kechiche chroniqués sur ce blog…
Tiens c’est la première fois que je lis une critique négative qui oublie de parler des acteurs (et actrices).
Comme tous les films qui ont un rapport avec la nourriture (Festin de Babette, Salé Sucré, Tampopo,…) il vaut mieux le voir avant de manger qu’après.
Les longueurs sont voulues et la tension aussi, le film ne laisse pas le spectateur à l’extérieur et il est normal que ça soit une épreuve, pourtant il me semble qu’il y a des personnages et des situations suffisamment attachantes pour que ce qui est éprouvant pass palgré tout.
Ah, une double chronique ! Chic ! Lui, vous avez terminé votre poncho ? 😉
J’ai évidemment beaucoup entendu parler de ce film. Un de mes collègues de travail connaît bien Kechiche. Mes parents, comme vous, ont trouvé le film trop long et, d’après eux, moins réussi que l’Esquive, le précédent du même réalisateur. Je vois que, sur ce point, vous êtes assez d’accord.
Bref. Je m’étais dit que je lui donnerai sa chance, mais aussi que d’autres la méritaient sans doute avant lui. Ce qu’on peut dire, en tout cas, c’est que les films de Kechiche rencontrent en général le succès de la critique professionnelle.
J’ai trouvé ce film, captivant.
Une justesse dans le ton, et puis les femmes magrebines qui pour une fois ne sont pas montrés comme des victimes, voilées, carecaturés.
Ce sont des femmes fortes, rebelles, douces et qui n’ont pas peur de l’erotisme( revoir la dernière scène du film).
Je n’ai trouvé aucune longueur dans ce film, je crois que les gens disent cela dès qu’un film dépasse 1h30, parce qu’ils sont formatés.
Les personnages sont vrais et ce n’est jamais surjoué.
Il ya a même des scènes qui peuvent rappeler Pagnol.
C’est un film frais et qui nous fait connaitre une communauté sous un autre angle, on ne s’appitoie pas, le regard est sans concession mais on send que les acteurs sont aimés.
Seuls les notables sont carecaturés peut etre pour mieux montrer quils ne font pas parti du même monde.
Voilà, j’ai passé un excellent moment et jusqu’à la fin, le film s’arrete sur des points de suspension…
J’aime voir les films dont on parle beaucoup à leur sortie, un ou deux ans après.J’ai presque oublié le bien ou le mal qu’en ont dit les critiques.
Je découvre un film délicieusement tragique ou les femmes ont le beau rôle, même la banquière. Un contraste entre l’exubérance des magrhébines et le quasi mutisme de Slimane. J’ai beaucoup aimé.