Titre original : « The namesake »
Elle :
Avec Un nom pour un autre, Mira Nair nous livre une nouvelle fois un beau film sur l’exil, empreint d’une grande beauté et d’une grande douceur : beauté des images de l’Inde au quotidien avec ses rues grouillantes, ses couleurs chatoyantes, douceur de la musique indienne, des visages et des regards malgré des destins parfois difficiles. Mira Nair confronte le monde de la vie colorée en Inde, composée de rites et de traditions à celui de la vie grisâtre de New-York ouverte sur d’autres possibles. Coup de chance pour ce couple marié par arrangement qui part pour l’Amérique, fonde une famille et finit par s’aimer vraiment. Emotion et tendresse de ces parents qui donnent tant pour leurs enfants et les voient s’envoler avec regrets. Le fils porte le même prénom que l’écrivain Gogol ; il rejette son père et ses origines pour se rendre compte peu à peu de la richesse de l’héritage transmis par ses parents.
Note :
Lui :
A la suite de son mariage arrangé, une jeune indienne de Calcutta va vivre au Etats-Unis avec son mari. Ensemble, ils auront deux enfants. Mira Nair puise son inspiration d’un roman mais aussi de son histoire personnelle. Un nom pour un autre nous parle du parcours simple mais assez représentatif d’émigrants, comment bâtir une nouvelle vie avec toujours ce sentiment de déracinement, comment garder une certaine fidélité à sa culture, comment se positionne la seconde génération. C’est une histoire simple qui se déroule sans grands bouleversements mais que Mira Nair filme admirablement, avec beaucoup de douceur et aussi d’émotions. La photographie est remarquable, que ce soit dans les scènes situées à Calcutta ou à New-York. Comme souvent avec ce genre d’histoires simples et touchantes, Un nom pour un autre n’a pas été bien traité par les critiques professionnels qui trouvent le film trop convenu, trop classique. Il mérite pourtant très largement d’être vu.
Note :
Acteurs: Kal Penn, Tabu, Irrfan Khan, Jacinda Barrett
Voir la fiche du film et la filmographie de Mira Nair sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Mira Nair chroniqués sur ce blog…
Très beau dossier sur Namesake (un nom pour un autre) à http://www.indeaparis.com/index.php?option=com_content&task=view&id=616
Le film a été très mal lancé en France avec un avant-première confidentielle à Créteil et un plan média digne du plus mauvais Laurel et Hardy… Il serait temps de prendre Mira Nair au sérieux.
Peu l’auront remarqué dans ce beau film mélodramatique, vers la fin, quand on évoque le souvenir du père disparu et qu’on retrouve le livre « Le Manteau » de Gogol, il y a là sur le mur une photo apparemment anodine mais assez visisble : celle de Shubhash Chandra Bose ce nationaliste indien qui fit allégeance à Hitler…
Pour mémoire : Bose est élu président du Congrès national indien pour deux mandats consécutifs. Il doit cependant démissionner face à une motion de défiance, motivée par un conflit idéologique face au Mahatma Gandhi. Il estimait que la tactique de non-violence de Gandhi serait insuffisante pour obtenir l’indépendance de l’Inde et prônait la résistance armée. Il crée un parti, le Bloc pour l’avenir de toute l’Inde, militant pour l’indépendance complète et immédiate de l’Inde. Son discours ne change pas à la déclaration de guerre en 1939, qu’il voit comme une occasion de renverser le pouvoir britannique.
Il est emprisonné onze fois par les Britanniques.
Rencontre entre Subhash Chandra Bose et Heinrich Himmler en 1943.Au début de la Seconde Guerre mondiale, il part en Allemagne, afin de former une alliance avec les nazis, dans le but d’attaquer les forces britanniques en Inde par le nord-ouest. Il fonde le corps indien de la Waffen SS, destiné à l’origine à lutter contre les britanniques.
Mais l’invasion de l’URSS retarde l’exécution de ce plan. Il se tourne alors vers l’Empire du Japon. Il devient en 1943 le chef du Gouvernement provisoire de l’Inde libre, basé à Singapour, et de l’Armée nationale indienne, composée de prisonniers de guerre indiens et de travailleurs de Singapour et du Sud-Est asiatique, qui participe aux combats contre les Alliés durant la Campagne de Birmanie. Il contribue à convaincre les Japonais de mener une offensive sur le sol indien, avec la participation de ses troupes : débutée en mars 1944, l’Opération U-Go se solde cependant par un échec total.
Le 18 août 1945, selon la version officielle, Subhash Chandra Bose mourut dans un accident d’avion quand son appareil s’écrasa à Taïwan, alors qu’il fuyait pour le Japon. Son corps ne fut cependant jamais retrouvé et des théories alternatives ont été émises, certains postulant qu’il aurait pu être capturé par l’Union soviétique, et serait mort en captivité en Sibérie, d’autres qu’il se serait caché sous une fausse identité. Des investigations menées par l’Inde, sur la base d’informations fournies par le gouvernement de Taïwan, n’ont pas permis de trouver trace de son accident d’avion.
Bien que reconnu comme une figure de proue de l’indépendantisme indien, Subhash Chandra Bose demeure un personnage controversé du fait de son alliance avec l’Axe.
Dans le film, cela doit bien avoir un sens, mais lequel ? Cela m’a laissé dubitatif !
JLD