Titre original : « Two weeks in another town »
Elle :
(pas vu)
Lui :
Minnelli tourne Quinze jours ailleurs dix ans après Les Ensorcelés et il est difficile de ne pas faire un parallèle entre les deux films. Un acteur déchu, sortant d’une grave dépression, part retrouver à Rome un réalisateur sur le déclin pour tenter de faire repartir sa carrière. Minnelli se penche donc à nouveau sur le monde du cinéma, avec un regard certainement encore plus dur cette fois : pour tourner, le cinéaste vieillissant de son histoire est contraint d’aller à Rome et de se mettre à la merci de producteurs aux vues bassement mercantiles. Et l’on retrouve toujours ces querelles, ces haines et luttes d’influence et aussi une pléthore d’imbéciles. Le tableau que dresse Minnelli est donc assez sombre, lugubre même. Un beau sujet. Mais Quinze jours ailleurs semble globalement manquer de cohérence, les personnages principaux ont des motivations pas toujours très claires, les seconds rôles sont peu précis, ils se contentent d’être odieux. Le personnage de l’ex-femme (Cyd Charisse) est étonnamment peu présent alors qu’il s’agit du troisième rôle. Le film aurait beaucoup souffert d’un montage fait à la hussarde par la MGM, ce qui expliquerait beaucoup de choses. La scène finale où Kirk Douglas et Cyd Charisse foncent en décapotable pour tenter d’aller s’écraser sur un mur est restée célèbre (elle est toutefois suivie d’une courte scène de happy-end simplet, très hollywoodien).
Note :
Acteurs: Kirk Douglas, Edward G. Robinson, Cyd Charisse, George Hamilton, Daliah Lavi, Claire Trevor
Voir la fiche du film et la filmographie de Vincente Minnelli sur le site IMDB.
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Charité, stress, caprices, colères, névroses, banqueroutes, somnifères, drogues, alcool, orgueil, manipulations sont au menu contemplatif d’un acteur en décomposition tentant de se ressourcer dans une ville festive remplie d’enfants.
« Quinze jours ailleurs » établi un constat réaliste autant qu’alarmant sur un milieu dont la finalité se nomme déstabilisation, oubli et dépression. Des métiers d’ensorcelés ou le copinage n’est bien souvent qu’une bouée jetée sur une épave ayant visitée toutes les pièces d’un environnement manquant totalement de structures morales sécurisantes.
Du vieux metteur en scène au jeune comédien parano tout un système de façade est scanné de manière déprimante sur fond de ville éternelle imprégnée de nuits reposantes et joyeuses.
Toutes les facettes thématiques de ce milieu bien particulier perdent pied ou surnagent dans un contexte ou quelques révélations porteuses d’espoirs montrent un léger puzzle d’humanité.
Il y a par moments un peu de Doc Holliday dans l’interprétation de Kirk Douglas pour qui ce rôle semble être une aire de repos ou le comédien ne fait que restaurer un jeu d’acteur collant le mieux possible aux contraintes du scénario.
Le cheminement un peu trop classique de la globalité de ce film moyen attise l’appétit d’une vision des ensorcelés dont quelques images judicieusement choisies apparaissent dans cet opus manquant un peu d’électricité. Par contre la toile de fond Romaine vivifiante et indisciplinée est la bienvenue