6 octobre 2008

Nuages flottants (1955) de Mikio Naruse

Titre original : « Ukigumo »

Nuages FlottantsElle :
Une histoire forte pleine d’intensité dramatique et une femme au visage de porcelaine qui est victime de la muflerie des hommes. Naruse nous invite comme souvent à entrer dans un scénario construit autour de flash back. On remonte ici dans la vie d’une jeune femme qui tombe amoureuse pour toujours d’un homme qui profite d’elle quand il en a besoin et l’abandonne quand il va bien. Elle se sacrifie totalement pour lui. Le cinéaste dénonce la lâcheté et l’égoïsme des hommes. Il nous fait également découvrir la vie des petites rues, l’atmosphère de pauvreté qui règne en cette année 1946. Un film riche et poignant d’une grande beauté visuelle.
Note : 4 étoiles

Lui :
Juste après la fin de la guerre, une jeune femme tente de revoir un homme dont elle s’est éprise alors qu’elle était secrétaire. Cet homme marié lui avait alors promis de vivre avec elle. Nuages Flottants nous montre la vie d’une femme qui ne recherche qu’une chose : vivre avec l’homme qu’elle aime. Hélas, elle se heurtera à son égoïsme. Hideko Takamine est assez bouleversante dans ce rôle, avec ce mélange de candeur et de détermination qui rend son personnage attachant. Beaucoup de résignation aussi et ce, dans tous les personnages féminins. Les hommes, eux, ne sont guère à la fête, lâches, manipulateurs ou pire encore. Sans insister, Mikio Naruse aborde de nombreux sujets difficiles : le viol, la prostitution, l’avortement, les difficultés de l’après-guerre. Très belle (et intense) scène finale.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Hideko Takamine, Masayuki Mori, Mariko Okada, Isao Yamagata
Voir la fiche du film et la filmographie de Mikio Naruse sur le site IMDB.

Voir les autres films de Mikio Naruse chroniqués sur ce blog…

2 réflexions sur « Nuages flottants (1955) de Mikio Naruse »

  1. Grâce à vous, j’ai découvert l’ensemble de l’oeuvre de Mikio Naruse, difficile d’accès au premier abord en raison du décalage culturel (France/Japon) et temporel (immédiat après guerre dans un Japon à terre).

    On y retrouver les fondamentaux de la société Japonaise dans son entier, sous l’angle des « petites gens », rarement montré, et qui rappelle les meilleurs mangas contemporains de société.

    Nécessite un effort, mais on est récompensé. Encore bravo pour cette ouverture au cinéma Japonais !

  2. RATAGE DE LA VIE
    Dernier du premier carré d’as japonais découvert tardivement en France, Mikio Naruse, sorte de Sirk nippon (90 films au compteur) prend du galon et de l’ampleur avec le temps. Ce film de 1955, pris au hasard dans sa filmo, adaptant un best-seller de la péninsule, se déroule dix ans auparavant lorsque le Japon défait et vaincu par la guerre se relève péniblement des décombres sur les images d’un Tokyo méconnaissable où les gens essaient de vivre comme ils peuvent (on peut penser à Allemagne année zéro de Rosselllni). C’est le cadre de ce film qui conte la trajectoire d’un « faux » couple qui n’en finit plus de marcher l’un près de l’autre sans jamais être l’un contre (ou avec) l’autre. Deux parallèles ne se rejoignant ni ne se touchant jamais. Soit un homme marié et une jeune femme amoureuse qui songeant plusieurs fois au double suicide amoureux comme le veut une certaine culture traditionnelle du pays.
    Dans des images volontairement plates et grises à l’unisson du récit, le film progresse par ellipses, rebonds, flash-backs et séquences courtes jusqu’à son dénouement inéluctable qu’on sent poindre, ce qui nous vaut le plus beau plan (final) du film, tableau à la Ozu, où enfin les corps et âmes meurtris n’en font presque plus qu’un
    Hideko Takamine (elle) et Masayuki Mori (lui) aux visages troublants l’une et l’autre dans ce film, à peu d’années près, pré-antonionien

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