Titre original : « Gold Diggers of 1933 »
Lui :
Précisons d’emblée que Chercheuses d’Or n’a rien à voir avec la ruée vers l’or… Non, le terme Gold Digger désigne familièrement une aventurière. Trois jeunes femmes artistes de music-hall trouvent enfin du travail dans un nouveau show. Un concours de circonstances va les faire rencontrer des hommes de la haute société. Chercheuses d’Or s’inscrit dans la lignée de 42e Rue (où Mervyn LeRoy, malade, fut remplacé par Lloyd Bacon) c’est-à-dire de comédies musicales d’un nouveau genre : dans une Amérique ébranlée par la Grande Dépression, le public désirait voir des comédies avec un contenu plus ancré dans la réalité. Chercheuses d’Or n’est pas une comédie musicale à part entière (il n’y a que 4 numéros musicaux) mais plutôt une comédie avec les difficultés économiques de la Dépression en toile de fond. Le dernier numéro musical, « Remember my forgotten man » traite même sans équivoque et de manière très directe de la guerre et du chômage. Même si elle ne semble pas totalement aboutie, la satire sociale est aussi bien présente dans ce face à face entre haute et basse société. Mais l’ensemble reste (ou semble rester) dans une tonalité légère et libre, voire libertine : cet équilibre subtil est la grande réussite de Chercheuses d’Or qui est un film très facile et plaisant. Encore plus nettement que dans 42e Rue, Busby Berkeley montre son inventivité dans la chorégraphie des ballets, franchement époustouflants, s’inscrivant parmi les meilleurs du genre.
Note :
Acteurs: Warren William, Joan Blondell, Aline MacMahon, Ruby Keeler, Dick Powell, Ginger Rogers
Voir la fiche du film et la filmographie de Mervyn LeRoy sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Mervyn Leroy chroniqués sur ce blog…
Les 4 ballets musicaux de Chercheuses d’Or 1933 signés Busby Berkeley :
We’re in the money (chanté par Ginger Rogers) en ouverture, très beau jeu avec de grosses pièces d’or,
Pettin’ in the park, étonnamment audacieux et érotique (nous sommes juste avant la généralisation du Code Hays et de sa censure) avec une fantastique scène avec les ballons,
The Shadow Waltz, l’un des ballets les plus célèbres de Busby Berkeley, avec ses violons blancs lumineux, une merveille…
Remember my forgotten man, le plus sombre et réaliste mais aussi le plus puissant, parlant du chômage des soldats de retour de la Grande Guerre.
Du fait du grand succès du film, il y eut également :
Gold Diggers of 1935 par Busby Berkeley (1935)
Gold Diggers of 1937 de Lloyd Bacon et Buby Berkeley (1936)
Gold Diggers in Paris de Ray Enright (1938)
mais le Gold Diggers of 1933 reste le plus réussi et le plus marquant.
Le décès récent de Cyd Charisse me donne envie de m’essayer aux comédies musicales américaines. Vous tombez donc à pic !
Je suis toujours épaté par l’extrême diversité des films que vous nous proposez. Et content de vous retrouver après neuf jours de silence !
Bon(s) film(s) !
Merci pour ce petit mot. Oui, nous avons pris de petites vacances… 😉
En matière de comédie musicale, Busby Berkeley est le grand maître, extraordinairement inventif. Ce n’est bien entendu pas le côté musical qui est le plus intéressant, c’est le côté graphique des ballets. Busby Berkeley n’a pas son pareil pour mettre en scène des dizaines, des centaines de girls.
C’est vrai que ça m’a toujours étonné ces ballets qui dépassent complètement le cadre théâtral. Alors je sais pas si je vais bien m’expliquer : mais les scènes démesurées (avec leur cadrage) c’est un peu comme si Busby Berkeley voulait nous faire une traduction de l’imaginaire que l’on éprouve lorsque l’on regarde un pièce de théâtre.