Titre original : « An angel at my table »
Elle :
Réalisé juste avant la célèbre Leçon de Piano, Un Ange à ma Table est adapté de trois nouvelles autobiographiques de l’écrivain néo-zélandaise Janet Frame. C’est un film de presque trois heures très abouti qui parvient à maintenir constant notre intérêt. Jane Campion raconte le difficile parcours de cette jeune femme rousse habitée par la poésie et le désir d’écrire. Timide et issue d’un milieu modeste, sa vie sera réellement jonchée d’embûches. Les conventions, les croyances et les préjugés font d’elle un souffre-douleur. Devenir écrivain est pour elle un véritable parcours du combattant. Elle se retrouve en asile psychiatrique et échappe de peu à une lobotomie. Le personnage est émouvant, doux, attachant et toujours imprégné d’une candeur naturelle même après avoir subi les pires humiliations et blessures. Jane Campion n’a pas son pareil pour filmer sans forcer le trait les femmes en marge qui bravent les conventions. Elle l’immerge dans les sublimes paysages verts de Nouvelle Zélande de bord de mer comme pour rendre un hommage à son pays.
Note :
Lui :
Un Ange à ma Table est en fait le titre du second tome des trois romans autobiographiques de Janet Frame. Le film de Jane Campion couvre néanmoins les trois volumes de ce triptyque, depuis son enfance jusqu’à sa pleine reconnaissance en tant qu’écrivain. Connaissant particulièrement bien ses livres, Jane Campion parvient à insuffler beaucoup d’émotions dans le récit du parcours difficile de cette femme et son film est assez fort, sans spectaculaire. Un Ange à ma Table était initialement prévu pour la télévision, en 3 épisodes de 55 minutes.
Note :
Acteurs: Kerry Fox, Alexia Keogh, Karen Fergusson, Kevin J. Wilson
Voir la fiche du film et la filmographie de Jane Campion sur le site imdb.com.
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Il est rare qu’un biopic soit aussi réussi sans avoir à passer par toutes les grosses ficelles que l’on nous sert d’ordinaire. De la première à la dernière scène le film est passionnant, prenant, intelligent. Sans complaisance pour aucun personnage et pourtant tous sont attachant, un film qui se détache de la réalité, son thème n’est-il pas la vie d’une écrivain?, pour mieux nous la présenter. La vie comme une mise en scène dans laquelle certains ne trouvent pas leur rôle. A ce titre, la scène durant laquelle Janet enchausse les souliers de son père est magnifique.