Autre titre français : « Une nuit sur Terre »
Elle :
Film-voyage dans cinq taxis américains et européens. L’ambiance nocturne est très belle et bien restituée. Nos chauffeurs de taxi relativement bien dans leur peau rencontrent des personnages excentriques, solitaires ou malheureux qui vont leur confier leurs problèmes existentiels. Le sketch avec Gena Rowland et la gamine aux allures de garçon manqué est mon préféré. Le deuxième sketch avec ce chauffeur tchèque qui rencontre un client noir est aussi délicieux de loufoquerie. Benigni qui confesse sa luxure à son client curé moribond est hilarant. La scène avec Béatrice Dalle en aveugle est assez dérangeante. C’est toujours un plaisir de revoir ce film.
Note :
Lui :
Jarmush nous propose cinq étranges rencontres, passant avec brio de la description sociologique à la comédie puis au drame. Le ton général a beau être léger, le propos n’en est pas moins fort. Les personnages sont hauts en couleur mais sans tomber dans la caricature. Un des meilleurs films de Jim Jarmush.
Note :
Acteurs: Gena Rowlands, Winona Ryder, Armin Mueller-Stahl, Isaach De Bankolé, Béatrice Dalle, Roberto Benigni, Giancarlo Esposito
Voir la fiche du film et la filmographie de Jim Jarmusch sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Jim Jarmusch chroniqués sur ce blog…
« Un des meilleurs films de Jarmush »… oui si tous les sketchs étaient du niveau de celui avec Gena Rowland justement. Je vous recommande vivement « Mystery train ». Quand à « Stanger than paradise », c’est inutile puisque vous l’avez déjà vu, mais voilà selon moi les deux meilleurs.
Nous avons vu Mystery Train au moment de sa sortie.
Je me souviens que nous n’avions aimé que moyennement mais il faut dire que c’était juste après Down by Law, film qui avait fait l’effet d’une petite bombe à cette époque…
J’ai vraiment adoré ce film, je l’ai vu en cours et je remercie énormément mon professeur d’art pour me l’avoir fait découvrir, il vaut la peine d’être vu. REGARDEZ LE!
Ma scène préférée c’est avec le chauffeur tchèque et le noir, toute ma classe était pliée en deux. Et roberto benini est juste sublime.
Cinq histoires démarrent simultanément de nuit en cinq endroits de la planète d’Ouest en Est de Los Angeles à Helsinki en passant par New York, Paris et Rome.
L’outil thématique de ces cinq sites aux antipodes d’une luminosité touristique est identique. Un taxi au bord de l’effondrement transporte dans des lieux insolites une clientèle pour la plupart marginalisée.
Ces cinq parcours délivrent un message similaire. Une brève rencontre entre marginaux tisse quelques moments drôles et chaleureux. Tous ces personnages surgit de nulle part livrent le temps d’une course quelques parcelles de confessions atypiques avec comme toile de fond des rues tristes et enneigées.
De nuit visuellement la planète est à l’unisson, ceci dans quatre langages différents. La course vers le soleil levant ne délivre qu’une uniformité.
Etre pauvre à New York ou à Helsinki n’engendre que les mêmes états d’âmes.
La chaleur humaine est à l’intérieur des voitures, le rire est loin d’être rare, c’est un miracle tant l’aspect extérieur est à l’abandon. Une communication calquée à l’image de gens simples s’illumine grâce à la force de mots orduriers rapprochant bizarrement ces êtres pauvres mais sans contraintes.
On rentre dans son quartier insalubre ou l’on se fait déposer le long d’un canal. Tout est surprenant, inattendu. Les premiers contacts peu engageants se clôturent par un encouragement à entretenir sa marginalité.
Peu importe l’essentiel est de vivre à l’instar d’un système quelques contacts, de créer un fil conducteur conversationnel de base entre protagonistes de ces brefs moments passés en commun.
Chacun impose ses limites intellectuelles, apprend à se connaître en se quittant bons amis sauf dans certains cas ou malgré une conclusion dramatique l’humour l’emporte sur le tragique.
« Une nuit sur terre » est un ingénieux film concept sur cinq horloges terrestres n’activant qu’un seul message. La liberté d’être différent.
Une survie déconnectée d’un contexte diurne politiquement correct interdisant tout décalage.
La nuit tous les chats sont gris.