Elle :
Portrait ambigu et non dénué d’humour du sinistre Landru qui brûla en 1917 onze femmes après les avoir dépouillées de leurs biens. Chabrol ne prend pas vraiment position et s’interroge sur la réelle responsabilité de l’assassin et les atrocités de la guerre 14-18 générées par la société bien pensante de l’époque. La mise en scène est très stylisée et théâtrale avec des décors intérieurs peints. Malgré certaines longueurs, il faut noter l’excellente prestation de Charles Denner.
Note :
Lui :
Ce film est plutôt décevant ; dans la carrière de Chabrol, il semble que ce soit une sorte de commande. Le scénario est globalement traité assez platement et, côté acteur, Charles Denner force son jeu. La seule originalité est de présenter un Landru plutôt sympathique et pittoresque, et de sous-entendre que la violence de la société était à cette époque (guerre de 14) beaucoup plus forte. Mais, si ce genre de parti pris provocateur était suffisant en 1962 pour remarquer un film, ce n’est plus le cas actuellement et, avec le recul, ce film paraît moins intéressant.
Note :
Acteurs: Charles Denner, Michèle Morgan, Danielle Darrieux, Stéphane Audran, Hildegard Knef
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Chabrol sur le site IMDB.
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J’ai commandé ce film en dvd aujourd’hui principalement pour le jeu de Charles Denner. Comédien assez malconnu, sachant qu’il a été découvert par Dullin et Vilar, ce n’est pas peu. Truffaud disait que c’était le comédien poétique par excellence.
Je vous trouve bien sévère pour ce film que je viens de revoir. Ce n’est pas, bien entendu, une biographie rigoureuse et Chabrol semble avoir choisi le parti-pris de la comédie. Quant à Charles Denner, je crois que son jeu était assez proche de ce que devait être le vrai Landru. Il suffit de relire les compte-rendus de son procès et la presse de l’époque pour se rendre compte que c’était un personnage qui maniait fort bien l’humour et qui lui aussi « surjouait »… Certes le film a vieilli et ne répond plus guère aux canons actuels. Je le trouve cependant très supérieur au téléfilm « sérieux » de Pierre Boutron et où Patrick Timsit campe un Landru totalement incrédible.
Comme toujours, Chabrol, ayant cela en commun avec son maître Hitchcock, adore ajouter dans ses films, des petites références, des petites « touches » d’originalité auquel Landru n’échappe pas. C’est encore le prof d’histoire et le passionné de Clemenceau qui s’exprime, car, quelle ne fut pas ma surprise de voir deux figures historiques apparaître dans deux séquences du film : Georges Clemenceau et son secrétaire de cabinet Georges Mandel, tous deux très ressemblants aux originaux. Mais la cerise sur le gâteau vient du nom des deux « acteurs » : Clemenceau est joué par Raymond Queneau, romancier et poète, auteur, entre autres de « Zazie dans le métro ». quant à Mandel, c’est le grand réalisateur Jean-Pierre Melville qui l’interprète. INCROYABLE! sauf que c’est du Chabrol tout craché! J’adore ce genre de petit cadeau fait au public!……