Titre original : « X2 »
Lui :
Autant je suis parfois épouvantablement bon public face aux films de science-fiction, autant je n’accroche absolument pas aux histoires aux mutants (peut-être parce que je ne fais pas partie de la génération « comix »). Je vois donc une histoire avec des personnages très froids, assez semblables (mis à part la « particularité » de chacun), le tout étant entrecoupé par les inévitables scènes de combats parfaitement chorégraphiés. L’ensemble est trop glacé à mes yeux, sophistiqué mais sans âme (abandon à mi-parcours).
Note :
Acteurs: Patrick Stewart, Hugh Jackman
Voir la fiche du film et la filmographie de Bryan Singer sur le site IMDB.
Autant j’avais bien aimé le premier du nom,autant celui là m’a plu aussi. 🙂
J’avoue même que je serais bien content de voir le volet suivant (qui n’est pas réalisé par Bryan Singer d’ailleurs).
On retrouve, dans l’évolution de cette saga, le même phénomène que pour « Spider-Man » et sa suite « Spider-Man 2 ». Le volet précédent (« X-Men ») constituait un hors-d’oeuvre tout à fait intéressant. Mais, avec cette suite, nous sommes devant un plat de résistance d’une richesse passionnante ! Tout ce qui s’annonçait sous formes de prémisses trouve ici un couronnement royal. Ce qui pouvait, aux yeux de certains, passer pour des péripéties primaires, se transforme en compositions haletantes, débordantes d’ingéniosité, dans lesquelles le spectaculaire a toujours sa place, mais sublimée par une subtilité scénaristique permanente. Les événements se diversifient, la réflexion philosophique sous-tend constamment la narration, l’équilibre humain-surnaturel est magistral, les relations s’approfondissent, le mystère gagne en intensité, le suspense et le drame habitent quasiment toutes les séquences, l’inventivité est redoutable… Et, cerise sur le gâteau, la recomposition des « bons » et des « méchants », alliée à la manipulation visuelle incessante du spectateur, procure une excitation intellectuelle qui décuple le plaisir purement physique. On retrouve la patte du créateur de « Usual Suspects » et son goût pour l’illusion savamment distillée. Les nouveaux arrivants sont parfaitement intégrés à l’histoire, ouvrant des perspectives nouvelles sur la relation humains-mutants. Quant à Rogue/Marie D’Ancanto, son rôle est quelque peu atténué, ce qui n’est pas pour mécontenter les (rares ?) allergiques à Anna Paquin (dont je suis…) ! Bref, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes mutants…
Hautement excitant et génialement construit !
Il est assez étonnant de vous voir parler de cette « suite » sans avoir parlé du X-Men premier volet… et j’en arrive à me demander si vous l’aviez vu ? Ce n’est pas pour critiquer, juste parce que cela pourrait expliquer votre difficulté à apprécier ce deuxième volet, qui n’a de sens qu’en prolongement du premier (et dont les personnages n’ont d’épaisseur qu’à condition qu’on les connaisse déjà et qu’on les voie évoluer).
Contrairement aux deux commentateurs précédents (et anciens), j’ai moins aimé ce 2 que le 1. Ce film-ci est un peu trop long, un peu trop blockbuster, s’appuie sur un méchant trop classique et manichéen, en fait un peu trop sans toujours que ce soit justifié.
Mais le premier film (tout comme le premier de la « trilogie préquel » qui est sortie ensuite : X-Men le commencement) est très intéressant dans sa mise en place des personnages, avec la référence à l’ancienne amitié et à la vraie tendresse qui demeure entre les deux ennemis jurés Magneto et Xavier (laquelle est précisément exposée dans « le commencement »), avec des méchants ambivalents (Magneto qui a de bonnes raisons de se battre même s’il n’a aucun scrupule, le sénateur haineux qui va devenir victime), avec des moments inattendus (quand les acolytes de Magneto s’opposent à lui… et qu’il comprend avant nous que c’est parce qu’ils sont manipulés mentalement par Xavier). Le premier film se met en place tranquillement, laisse le temps aux personnages, et ne dure pas trop longtemps (juste 1h30). Il aurait, bien plus que le 2, mérité d’être présenté ici.
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Quoi qu’il en soit, je vous invite à faire le rapprochement entre X-Men et le roman À la poursuite des Slans d’A.E. Van Vogt. Il est évident que le chef-d’œuvre de Van Vogt (publié en 1940 puis en 1948) a directement et très profondément inspiré le comic X-Men (créé en 1963). Il est probable qu’un amateur de SF comme vous a déjà lu ce « classique », que je vous conseille dans le cas contraire.
Comme dans le roman de Van Vogt, une question primordiale se pose : les mutants sont-ils un stade ultérieur de l’évolution humaine, ou le résultat d’expériences secrètes ayant dégénéré ? [Cette question, présente dans le comic, ne l’est pas explicitement dans le film, mais elle est abordée indirectement par la « machine à fabriquer des mutants » inventée par Magneto dans le premier film]
Comme dans le roman de Van Vogt, les mutants sont l’objet de la haine des humains « normaux », et le roman comme le comic ou les films traitent clairement du racisme, de la peur de la différence, de la violence à laquelle cette peur peut conduire les foules. Sur un plan sociologique et psychologique, on est bien (y compris dans les films) sur un terrain habituel de la SF, l’allégorie sociale et politique.
Et comme dans le roman de Van Vogt, les mutants sont traqués, haïs, crains, doivent se cacher (référence initiale aux Juifs persécutés lorsque Van Vogt a écrit son roman, puis au racisme et à la ségrégation, voire aux communistes poursuivis par le MacCarthysme).
Comme dans le roman de Van Vogt, les mutants se séparent en deux camps : ceux qui voudraient s’associer aux humains et apprendre à vivre ensemble (malgré la haine qu’ils en reçoivent) ; ceux qui ont été braqués par la haine reçue et qui ont développé une haine en retour et un désir de suprématie sur les humains. C’est toujours ce ressort fondamental de la série : la peur de la différence conduit à des comportement de haine qui, en retour, peuvent conduire à des retours de bâton de la part des persécutés cherchant à retrouver une juste place (c’est hélas toujours d’actualité !).
Comme dans le roman de Van Vogt, il y a des pouvoirs mentaux (mais qui ne sont présents ici que chez quelques uns) et des mystères.
Bon, il y a aussi des différences, bien sûr, en premier lieu le fait que les mutations soient diverses et les « pouvoirs » variés, dans la logique des super-héros, alors que les Slans portent tous la même mutation et les mêmes nouvelles facultés. Cette différence est de taille, car elle fait basculer les X-Men dans des histoires de super-héros, ce qui n’est pas du tout le propos de Van Vogt. Mais la source d’inspiration est claire, et j’ai pris plaisir à retrouver dans ces films (surtout le tout-premier puis le premier de la trilogie-préquel) une partie des situations et des réflexions politiques qui figuraient chez Van Vogt.
[NB : une partie des films sont vraiment ratés et à éviter, tel le 3e volet et telle la série dérivée sur Wolverine].
Merci pour ce commentaire et de cette proposition d’approche.
Pour être honnête, je n’ai aucun souvenir de tout cela, je ne saurais dire si j’ai vu le premier volet ou pas (sans regarder mon blog, j’aurais d’ailleurs affirmé n’avoir jamais vu le 2…)
J’ai plus de souvenirs du livre de Van Vogt que j’ai pourtant lu il y a bien plus longtemps de cela !
😉
Je dois dire que je n’avais pas des souvenirs très précis non plus des films X-Men (c’est parce que j’ai récemment revu les meilleurs d’entre eux que j’ai pu donner ces détails dans mon commentaire) alors que le roman À la poursuite des Slans m’a marqué :-), sans que j’aie besoin de le relire pour en garder des détails en tête. Mais dès la première vision j’avais retrouvé dans les X-Men bien des approches et situations du roman, à un point qui confine parfois au plagiat.
Bon, cela n’en fait pas non plus des chefs-d’œuvre. Autant je vous recommandais en commentaire à d’autres « séries » de voir Men in Black III (qui est un film d’action SF intéressant, quoique assez différent des deux premiers volets) ou Gardiens de la galaxie – volume II (qui est vraiment aussi bon que le premier et qui développe précisément certains personnages que vous trouviez insuffisamment développés dans le « volume I »), autant je ne suis pas sûr que vous apprécieriez les différents X-Men même après avoir eu l’attention attirée sur ces dimensions. Cette série avec préquels et dérivés (une dizaine de films en tout, je crois – et je ne les ai pas tous vus) reste très inégale et quand même plus « super-héros » que vraiment SF. S’il faut en voir deux, je recommande X-Men (tout-court : le premier) et X-Men : le commencement (retour 50 ans avant).