Titre original : « Land of Plenty »
Elle :
Wim Wenders nous fait vivre la paranoïa de l’après 11 septembre au coeur de Los Angeles au travers des yeux d’un vétéran du Vietnam déjanté qui se croit investi d’une mission anti-terroriste. Il surveille tout le monde dans sa camionnette truffée de micros et s’invente des ennemis et des angoisses. Sa jeune nièce entre dans son jeu pour tenter de le retrouver. Land of Plenty est une plongée terrifiante dans les rues jonchées de sans abris, recherche et dénonciations de personnes suspectes, on erre dans un monde disloqué. Comme d’habitude, la mise en scène est belle, les acteurs sont talentueux et les musiques sont somptueuses. En revanche, le film est trop long et le scénario manque d’épaisseur. Wenders a du mal à nous tenir en haleine jusqu’à la fin car il reste trop cantonné dans les élucubrations du vétéran qui n’aboutissent sur rien. On est bien loin de ses meilleurs films.
Note :
Lui :
Voulant traiter du traumatisme américain du 11 septembre, Wenders met en opposition deux personnages, un vétéran du Vietnam franchement paranoïaque, qui passe ses journées à traquer d’hypothétiques suspects, et une jeune fille idéaliste et bénévole, prête à aimer et aider tout le monde. Ces personnages sont trop extrêmes pour que Wenders puisse nous montrer quoi que ce soit. Le film donne d’ailleurs un peu l’impression d’être bâclé sur le plan du scénario qui s’étire en longueur sans parvenir à nous donner une certaine vision de l’Amérique, si ce n’est l’importance des laissés pour compte. La réalisation reste parfaite, avec une belle photographie mais le film dans son ensemble est largement en dessous de ce que l’on peut attendre de Wim Wenders.
Note :
Acteurs: Michelle Williams, John Diehl
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Le problème de ce film est symptomatique de la difficulté que rencontrent les réalisateurs étrangers quand ils abordent des questions purement (ou presque) américaines. J’ai repensé à Land of Plenty en sortant de Manderlay, le dernier Lars van Triers, traitant de l’esclavage d’une manière finalement assez douteuse..Néanmoins, Wim Wenders connaît très bien, lui, les Etats Unis et son approche de la mythique LA est authentique et percutante malgré les défauts du film que vous avez bien soulignés!