Titre original : « The Man Who Wasn’t There »
Elle :
Dans le plus pur style des films noirs des années 40, les frères Coen nous invitent à partager la vie très ordinaire d’un américain moyen qui n’aime pas sa vie et se fait happer sans résistance dans une sombre affaire de chantage qui le mène droit vers la mort. Scénario somme toute assez classique sauf qu’ici la patte des frères Coen imprime au film un style particulier grâce à ses somptueux éclairages noir et blanc, les sonates de Beethoven, la chaude voix off et le visage buriné de Billy Bob Thornton. Cet homme ordinaire n’existe pas ; il observe son entourage, subit les évènements et ne cherche pas à sauver sa peau. Malgré quelques petites longueurs, on se laisse gagner par cette ambiance étrange et sereine qui mène ce coiffeur impassible vers la chaise électrique.
Note :
Lui :
L’atmosphère de The Barber, l’homme qui n’était pas là des frères Coen fait bien entendu énormément penser à celle des grands films noirs, mais ce n’est pas un simple hommage ou un simple film de genre : tout le film tourne autour de son personnage principal, un homme à l’impassibilité quasi statuaire, qui subit les évènements avec un calme lisse et uniforme, telle cette sonate de Beethoven qui revient comme une ritournelle dans le film. Sa seule tentative pour prendre les évènements en main sera non seulement maladroite mais disproportionnée et aura de graves conséquences. Le noir et blanc est un délice à l’oeil, un festival de contrastes et d’ombres, certains plans sont de vrais tableaux. La mise en scène est souvent époustouflante avec une utilisation de la caméra étonnante. Du grand art.
Note :
Acteurs: Billy Bob Thornton, Frances McDormand, Michael Badalucco, James Gandolfini
Voir la fiche du film et la filmographie de Joel Coen sur le site IMDB.
Voir les autres films de Joel Coen chroniqués sur ce blog…
Magnifique en effet !
Vos commentaires m’ont donné envie de le revoir.
Outre un Billy Bob Thornton époustouflant de réalisme (cet acteur sait tout jouer, il suffit de le voir dans Bandits ou Monster’s Ball pour s’en rendre compte), on retrouve l’excellent James Gandolfini (aka Tony Soprano dans la série du même nom).
Ah ! la puisssance du noir et blanc ! J’ai vu quelques extraits de la version couleur sur le dvd, et franchement le film y perd beaucoup.
J’ignorais qu’une version colorisée était sortie en DVD !
Au moins, nous avons le choix puisqu’il s’agit d’un coffret avec les 2 versions. Alors qu’apparamment, aux Etats-Unis, seule la version colorisée est disponible en DVD…
Je vous crois sans peine quand vous dites que le film perd beaucoup quand il est vu en couleurs.
Etonnament, j’ai ressenti un véritable ennui devant ce film. L’esthétique m’a paru outrancière, et de ce fait, les personnages un peu tièdes. Je trouve que pour un film de genre, hommage aux films noirs, Miller’s crossing est plus réussi, plus intrigant, plus nerveux, moins rectiligne.
On rete époustouflé par ce film neutre aux couleurs (noir et blanc) somptueuses, avec cette inconscience de ce barbier qui vous pénètre peu à peu grâce au jeu statique de l’acteur, grâce aussi à la musique de Beethoven, et à la présence de la toute jeune Scarlett Johansson qui n’a pas d’âme, elle non plus.
Un no man’s land fascinant.
J’ai eu l’occasion de voir ce film dans le cadre de mon cours de photo. Chaque instant apporte une image fascinante, un univers de lumière, de contrastes. J’ai adoré cette ambiance. Regret qu’il n’existe un livre des photos du film, mais il manquerait peut-être alors la musique et la voix envoûtante du personnage principal
Merci pour votre blog que je découvre et que je compte bien visiter encore.