26 mai 2006

Seul au monde (2000) de Robert Zemeckis

Titre original : « Cast Away »

Seul au Monde Elle :
Seul au monde est porté par la remarquable prestation de Tom Hanks en naufragé sur une île déserte. Le spectaculaire crash d’avion et la survie de cet employé de FedEx toujours obsédé par les horaires sont les parties les plus intéressantes et émouvantes. La mise en scène est sobre, sans musique avec peu de dialogues. Zemeckis nous montre que survivre peut être plus facile que vivre. Dommage que l’introduction et l’épilogue du film soient beaucoup plus conventionnels et maladroits. Il semble que Zemeckis n’a pas vraiment su gérer l’issue de ce retour à la vie normale.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est la partie située sur l’île deserte qui est la plus intéressante, le prologue (assez long) et l’épilogue (assez long aussi) sont plus insignifiants. Sans tomber dans le côté scoutisme ou McGyver, le réalisateur a su trouver le bon équilibre pour nous faire partager le désir de survie de son héros. Il se dégage une sensation de réalisme. La scène du crash d’avion est des plus prenantes qui soient.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Tom Hanks, Helen Hunt, Nick Searcy
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Zemeckis sur le site IMDB.

5 réflexions sur « Seul au monde (2000) de Robert Zemeckis »

  1. J’ai bien aimé ce film,le prologue ne m’a pas du tout dérangé le moins du monde.
    Son périple sur l’île est vraiment réaliste. 🙂
    Mais j’aurais tant voulu que son retour à la « vie normale » ne se fasse pas si soudainement..assez déçu sur ce coup là.

  2. Bonjour à tous!

    Le film « Seul au monde » de Robert Zemeckis est pour moi une ode à la volonté de survivre qui ne m’a pas laissé indifférent.

    Il comporte plusieurs aspects qui m’ont donné à réfléchir et que j’ai intégré depuis à ma vie.

    Notamment quant à la nécéssité pour le héros de se créer un ami imaginaire (Wilson, le ballon de volley) pour garder un minimum de santé mentale. Ca m’a rappelé les amis imaginaires que se créent parfois les enfants vers deux-trois ans pour se protèger un peu du monde des adultes. Le héros, lui, a besoin de parler à quelqu’un et il se crée cet ami au bout de quelques jours de solitude sur cette île déserte. C’est une attitude très humaine et très juste à mon goût. Ce ballon compte à tel point pour lui qu’il le fera renaître lors de sa réinsertion dans la vie « normale ». Ce qui montre (dans ce film) pour tout être humain la nécéssité de créer et d’entretenir des liens affectifs. Cela fait raisonner en moi la pensée que l’on ne peut vivre totalement seul.

    Le deuxième aspect qui m’a interpellé est le paquet qu’il n’ouvre pas et livre à la fin du film à la « dame à la victoire ». Ce paquet était personnalisé sur l’emballage, peut être est-ce cela qui lui a fait l’épargner? Le fait est qu’il ne l’ouvre pas alors qu’il avait défait tous les autres et bien qu’il manque cruellement de moyens. Non, il laisse à ce paquet tout son mystère et lui même, de ce fait, garde un fil avec son rôle premier qui est de livrer des colis. Il préserve ainsi un lien avec sa vie établie à l’autre bout de la planète mais surtout garde à l’esprit qu’il a une mission! Elle est dérisoire, il est vrai, mais ainsi, à mon sens, il augmente ses chances de survie car il lui « reste quelque chose à faire avant de mourir ». On peut imaginer que ce reste d’utilité au monde est une des raisons qui l’ont empêché de se suicider lors de sa troisième année sur l’île. Car même s’il avait répèté son suicide en pendant une grosse branche à sa place, il n’est jamais passé lui-même à l’acte, il a fait en sorte de rater son suicide, ce qui, par définition, pour moi, exprime un désir de survivre. Ca me fait penser que parfois, à l’extrême limite, la vie ne tient qu’à un fil, mais qu’elle tient.

    Le dernier aspect du film qui m’a marqué est sa dernière image: Le héros, à la croisée des chemins qui vont dans les directions des quatre points cardinaux regarde autours de lui et finalement regarde la caméra, donc le spectateur. Cela évoque plusieurs choses pour moi. Le héros a le choix entre les quatre directions, donc il semble totalement libre d’aller où il veut, ce qui contraste avec son cantonnement sur l’île pendant la majeure partie du film. Il est libre de choisir, il ne semble pas avoir de souçi immédiat de subsistance mais il semble un peu perdu. Devant l’étendu de sa liberté, il est démuni, comme il était démuni face à son isolement total. Le nouveau Wilson est sur le siège passager, ce qui paraît être une force ou tout au moins une sécurité mentale pour le héros. Il semble en vacances ou tout au moins en « convalescence de survie » mais la course de l’heure qui passe et qui était très présente au début du film paraît avoir disparue. Le héros, à mon sens, s’est recentré sur la course du temps et non plus celle des secondes (tic-tac tic-tac) qui amène les évenements de la vie comme la marée avait amené cette voile sur la plage. Plus avant il en parlait ainsi à son ami (humain cette fois-ci) « Je vais continuer à respirer et voir ce que la marée apporte ». Il semble dire que sa vie « normale » n’est pas plus facile et qu’elle ne vaut pas mieux que sa vie sur l’île, c’en est juste le prolongement.
    Le fait qu’il regarde le spectateur à la dernière image semble vouloir dire que c’est un homme comme un autre et que c’est un glissement entre le film, donc la fiction, et une question qu’il nous pose dans la réalité en entrant ainsi en contact avec nous: « Seras tu ce que la marée m’apportera aujourd’hui? »

    Comme je l’ai écris, ce film m’a marqué et j’ai intégré depuis dans mon existence plusieurs de ses aspects et de ses questions liées à la survie. Je l’ai bien aimé car il traite de la volonté de survivre, sujet cher à mon coeur. Non seulement, dans ce film j’ai trouvé des clefs, mais aussi des questions pour l’avenir.

    Je remercie les créateurs de ce site de m’offrir un endroit où m’exprimer sur des sujets qui m’intéressent.

    Bonne journée à tous!

    Boudhi’s Friend

  3. D’accord avec vous pour apprécier le crash et la partie sur l’île… et moins le prologue et l’épilogue.

    Une chose m’a fait rire : l’obsession de Zemeckis à frimer, à mettre un « truc de mise en scène » dans le générique ou le début du film. Ici, une caméra subjective sur un colis FedEx, qui n’est même pas une vraie caméra subjective car on voit le colis, donc c’est une pseudo-caméra-subjective-collée-au-colis. C’est inutile, frimeur et idiot. Ça n’a, vraiment, aucune utilité artistique ou narrative. C’est Zemeckis, quoi. Mais bon, pas grave, c’est anecdotique, ça m’a vraiment surtout fait sourire de consternation.

    Le prologue reste correct selon moi, car il est utile pour qu’on connaisse un peu le personnage avant son crash. Ce n’est pas un personnage très sympathique, pas antipathique non plus. Pas très intéressant, un peu mou, plutôt gentil sans plus. Et c’est bien comme ça : ce n’est pas un héros.

    La partie principale sur l’île est vraiment réussie. Plein de petits détails, des échecs, des blessures (j’avais anticipé qu’il se « brûle » les mains à essayer de faire tourner un bâton pour allumer un feu, sachant que c’est impossible de cette manière si l’on est seul : ça ne marche que si l’on est 2 ou 3 à se relayer, sinon on se brûle les mains sans arriver à allumer un feu — et c’est intéressant de placer ce genre de détail réaliste et documenté). L’idée de couper le bout des chaussures qui étaient, sinon, trop petites pour lui. L’exaltation d’avoir fini par allumer un feu. Les astuces pour récupérer de l’eau de pluie. L’amitié avec son ballon Wilson. J’aurais même aimé que l’ellipse de 4 ans soit moins large et qu’on le voit plus longtemps s’intaller progressivement dans sa routine solitaire. Cette partie aurait pu être plus longue sans que ça ne soit ennuyeux.

    D’une certaine manière, je suis moins sévère que « Elle » sur le retour à la vie normale, car il me paraît intéressant qu’elle soit difficile, douloureuse, décevante. En revanche, je reproche deux choses à cet épilogue :
    — Paradoxalement, qu’est-ce qu’il est bavard ! C’est quand même un comble d’avoir eu trois-quarts de film avec très peu de répliques et un bel usage du cinéma, pour finir sur un enchaînement de scènes bavardes, bavardes !
    — Le héros aime toujours son ex, elle l’aime toujours. Leur amour est toujours fort et réciproque. Mais, juste parce qu’elle s’est mariée entretemps et qu’elle a une fille, ils se disent adieu. C’est vraiment une morale étatsunienne-réactionnaire très désagréable. « Parce qu’elle est mariée et qu’elle a une fille elle ne doit pas se remettre avec l’homme de sa vie ». Les scénaristes ignorent donc que le divorce est légal aux États-Unis et qu’une fille peut être élevée en garde alternée ou tout simplement par le nouveau mari de sa mère ? La stabilité obsessionnelle de la cellule familiale nucléaire doit passer avant l’amour réciproque, quitte à ce que tout le monde soit malheureux, du moment que la morale réactionnaire est sauve ? Décidément, Zemeckis travaille toujours avec des scénaristes réacs, ça ne peut pas être vraiment un hasard. Dommage.

    Mais mise à part cette partie gênante de l’épilogue, le fait que ça conduise à une fin décevante mais ouverte est plutôt une bonne chose. C’est toujours mieux que les happy ending habituels.

    Un film plutôt réussi, oui. Et toute la partie principale sur l’île est bien rythmée, minutieuse, réaliste à hauteur humaine.

  4. NB : Il est vrai en y repensant que le prologue est quand même un peu long, à cause des longues scènes initiales où l’on suit un colis puis un autre pour enfin arriver au personnage principal. Mais… autant a-priori j’aurais dit que ce sont des longueurs inutiles typiques d’une ambition stylistique déplacée de la part de Zemeckis, autant une fois le film fini je dois reconnaître que ces scènes apparemment fumeuses ont une vraie utilité pour faire le lien avec la toute fin du film. C’est un peu long, un peu lourd, mais il y a une vraie cohérence et un choix narratif défendable.

  5. La meilleure scène pour moi ce sont les retrouvailles avec Helen Hunt (fantastique actrice), moment très émouvant qui décrit par petites touches comment le temps qui a passé constitue maintenant un obstacle infranchissable pour « recoller les morceaux » et empêche Hanks et Hunt de se remettre ensemble. Cette scène est assez impressionnante dans son déroulé dramatique, très bien construite, on pourrait la rapprocher de la scène des retrouvailles entre Nathalie Wood et Warren Beatty dans le film de Kazan « La fièvre dans le sang », un constat désabusé sur les occasions manquées dans la vie.

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