Titre original : « Nu astepta prea mult de la sfârsitul lumii »
Assistante indépendante de production, Angela parcourt la ville de Bucarest pour le casting d’une publicité sur la sécurité au travail commandée par une multinationale : elle doit aller filmer des accidentés du travail avant que le choix final ne soit fait et le tournage effectué. Elle en profite pour mettre en scène son avatar digital, un sombre crétin, dans de petites vidéos humoristiques…
N’attendez pas trop de la fin du monde est un film roumain écrit et réalisé par Radu Jude. Le moins que l’on puisse dire est que ce film ne ressemble à aucun autre, « un collage chaotique » comme le définit son créateur. Son principal défaut est d’être un peu hermétique : on pourrait penser qu’il ne s’agit là que d’une fable corrosive, prétexte à un défoulement tous azimuts mais le propos du réalisateur est plus que cela. Il a voulu dresser un parallèle entre le portrait d’une femme chauffeur de taxi sous la dictature communiste et celui d’une jeune femme désinhibée, elle aussi au volant d’une voiture, dans la société post-totalitaire d’aujourd’hui. Il a donc entremêlé un film de 1981 dans les scènes actuelles (avec des ralentis dont on ne voit pas le sens au premier abord mais il y en a bien un (1)). Il y a beaucoup d’humour, une vulgarité outrancière, et aussi hélas de sérieuses longueurs. La scène du tournage de la publicité vaut le détour, dans le genre humour absurde, un plan-séquence en caméra fixe de plus de 30 minutes assez ubuesque qui clôt le film. Pas banal…
Elle: –
Lui :
Acteurs: Ilinca Manolache, Ovidiu Pîrsan, Nina Hoss
Voir la fiche du film et la filmographie de Radu Jude sur le site IMDB.
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(1) Le film intégré est un long-métrage roumain de 1981, Angela merge mai departe, réalisé par Lucian Bratu. Il met en scène une femme chauffeur de taxi et son quotidien sous la dictature communiste. « En y regardant de plus près, j’ai découvert que ce film regorgeait d’éléments subversifs, lancés comme des bouteilles à la mer. Par exemple, il est tourné dans les beaux quartiers de Bucarest. Mais comme on est aussi dans du cinéma direct, on y voit parfois brièvement des choses qui ne devraient pas y figurer: des pauvres aux vêtements miteux qui attendent le bus, des gens qui font la queue pour de la nourriture, des murs délabrés, etc. Ce sont de brefs instants, quelques secondes maximum. […] C’est pourquoi j’ai ralenti ces moments qui ont échappé à la censure, pour les rendre visibles aux spectateurs d’aujourd’hui et permettre leur analyse. »
Remarque :
* Le réalisateur de séries Z Uwe Boll fait une petite apparition dans son propre rôle. Souvent qualifié de « nouvel Ed Wood », il a tourné de nombreux films. En 2008, une pétition sur internet a été lancée pour le supplier d’arrêter le cinéma. Elle a obtenu plus de trois cent mille signatures (dixit Wikipédia). Le fait qu’il ait boxé des critiques est apparemment véridique, tout comme sa phrase : « Un poing dans la gueule, c’est le meilleur moyen d’aimer mes films! »