A perdre la raison s’inspire d’un fait divers particulièrement tragique survenu en Belgique en 2007, un quadruple infanticide commis par une jeune mère de famille. Joachim Lafosse a pris le parti de nous dévoiler l’issue de ce drame dès les premières minutes, tout le film étant ensuite un flashback. La mise en place est alors assez longue malgré de très grandes ellipses. Il nous fait ensuite suivre la lente descente de cette jeune femme sans excès de sentimentaliste, nous dévoilant plus un faisceau d’indices, de petits éléments qui pris isolément peuvent être considérés inoffensifs et anodins mais qui, ensemble, vont conduire à une issue tragique. Toutefois, il ne parvient pas à fournir réellement d’explication, se refugiant derrière la « perte de raison ». Son film est toutefois assez remarquable par sa façon de montrer comment une tragédie peut avoir été engendrée par ce qui lui est normalement antinomique : la douceur, la sécurité, l’empathie. Sur ce point, le personnage du docteur/père/protecteur tenu par Niels Arestrup est remarquablement bien écrit, avec beaucoup de finesse. Le réalisateur belge fait donc, une fois de plus, preuve d’une grande sensibilité.
Elle:
Lui :
Acteurs: Niels Arestrup, Tahar Rahim, Émilie Dequenne
Voir la fiche du film et la filmographie de Joachim Lafosse sur le site IMDB.
Voir la fiche du film sur AlloCiné.
Voir les autres films de Joachim Lafosse chroniqués sur ce blog…
Petite rectification : il s’agit d’un quintuple enfanticide qui s’est déroulé le 28 février 2007 à Nivelles : Yasmine, Nora, Myriam, Mina et Medhi, âgés de 3 à 14 ans.