Elle :
Ce jeune cinéaste allemand très inspiré par la musique classique réalise avec une maîtrise étonnante un huis clos qui enveloppe peu à peu ses personnages dans la noirceur. Le jeune Paul qui débarque sans prévenir chez son oncle Stefan, sa tante Anna et leur fils Robert jette le trouble et fait exploser sans le vouloir le calme apparent de cette famille bourgeoise faussement heureuse. Un mari absent et indifférent, une épouse délaissée et autoritaire, un fils pianiste, alcoolique et mal dans sa peau. Les frustrations de chacun éclatent peu à peu au grand jour avec toute l’ambiguïté et la tension que Matthias Luthardt sait instiller en ses personnages. Les évènements créent un flux de résonances malsaines ; l’univers devient étouffant. La présence de l’étang contaminé et de la piscine en construction exacerbent ce climat de mal être et de malaise profond.
Note :
Lui :
Une maison plutôt cossue entourée d’un jardin, une piscine est en construction, une famille en apparence heureuse. Paul, le jeune neveu, arrive à l’improviste pour chercher une certaine stabilité après avoir vécu un drame dans sa famille. Pingpong est le premier long métrage de l’allemand Matthias Luthardt. Avec un lieu unique et quatre personnages (et un chien), il parvient à réaliser un film particulièrement fort qui monte très graduellement en puissance, montrant ainsi une très grande maîtrise dans le déroulement de son récit. Le climat devient de plus en plus étrange, troublant pour finir perturbant, le tout avec une simplicité et une retenue qui en accroissent d’autant l’intensité. Pingpong nous révèle un cinéaste à suivre et nous laisse espérer un renouveau du cinéma allemand.
Note :
Acteurs: Sebastian Urzendowsky, Marion Mitterhammer, Clemens Berg, Falk Rockstroh
Voir la fiche du film et la filmographie de Matthias Luthardt sur le site imdb.com.
Autres films homonymes (mais qui n’ont rien à voir avec celui-ci) :
Ping Pong (1986) du chinois Leong Po-Chih
Ping Pong (2002) du japonais Fumihiko Sori.