Titre original : « Una giornata particolare »
Elle :
1938, à Rome le jour d’un défilé fasciste au moment de la visite d’Hitler à Mussolini. Une étrange relation va se nouer entre une mère de six enfants imprégnée des idées fascistes de son mari et un homosexuel subversif banni par les autorités politiques. Ces deux personnages si différents l’un de l’autre sont à la dérive dans cet immense immeuble vide. Insatisfaits de leur vie, ils vont finir par se rencontrer, se découvrir, se comprendre, raccorder leur point de vue, leur désir et entrer dans une vibrante et fascinante relation amoureuse d’un seul jour. Seule, la musique militaire fait vibrer les murs. Le quotidien reprendra le dessus pour la femme infidèle comme si rien ne s’était passé. Marcello Mastroianni et Sophia Loren sont très émouvants dans leur solitude sans issue.
Note :
Lui :
Une Journée particulière se déroule sur une journée. L’unité de temps que Scola a choisie est historique, la visite d’Hitler à Mussolini en 1938 à Rome. Dans une ferveur hystérique, toute la population d’un bloc d’immeubles populaires est partie acclamer les leaders, ne laissant derrière elle que deux êtres victimes, pour des raisons différentes, du système social. Ettore Scola prend deux grandes stars pour les employer à contre emploi : Sophia Loren, super star, en mère de six enfants de milieu populaire et Mastroianni, le grand séducteur, en homme que les femmes laissent froid. La rencontre de ces deux êtres, esseulés au fond d’eux-mêmes, est délicate, difficile même douloureuse. Le contexte historique pèse comme une chape de béton par le biais du son ; il apporte aussi ce sentiment de ne pouvoir échapper à son destin. Film amer, Une Journée particulière rencontra néanmoins un large succès ; Ettore Scola le voulut ainsi : un film pédagogique autant qu’émotionnel.
Note :
Acteurs: Sophia Loren, Marcello Mastroianni
Voir la fiche du film et la filmographie de Ettore Scola sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Ettore Scola chroniqués sur ce blog…
poignant
J’ aurais tendance à préférer Gassman ou Volonté à Mastroianni mais parfois il faut bien reconnaitre qu’ il est absolument fabuleux de nuances – c’ est un peu comme Montand – surtout dans ce film qui est l’ un des plus réussis, à mon avis, d’ Ettore Scola. La nostalgie et les histoires d’ amour impossibles c’ est tellement italien ! Merci pour ce blog que je ne connaissais pas – Internet est si vaste … qui me donne envie de plonger dans le noir pour y voir ses merveilleuses et vibrantes pellicules d’ amour et d’ humanité 😉
l’evenement du fascisme en italie avec bien decrit le phenomene de peste emotionnelle
le couple a trois improbable
sofia loren son mari et m mastroianni homosexuel qui couche avec la femme du fasciste
finalement cette histoire de fascisme se resume bien a cela une histoire de famille
a voir dans le mme genre le premier journal intime
Je n’hésiterai pas à qualifier ce film de chef-d’œuvre ! D’une intelligence sociale et d’une sensibilité peu commune, il aborde dans ses fondements le rapport à l’idéologie dominante et plus particulièrement la description dans une situation de relation « amoureuse » désespérée celui de l’effet en retour de cette ‘idéologie ; cette notion qui devrait permettre de comprendre la distorsion entre les intérêts d’individus ou de groupes sociaux et leur non-passage à l’acte, a très souvent échappée aux analyses politiques trop souvent aveuglées par les déterminismes économiques : ce qui est difficile à expliquer ce n’est pas « pourquoi un homme affamé se révolte mais pourquoi il ne le fait pas ». Cette rencontre interprétée par Sophia Loren et Marcello Mastroianni atteint les plus hauts niveaux de justesse et de sincérité. Ainsi émerge toute l’oppression sociale exercée par la Famille et l’Etat fasciste soulignée par le choc en contrepoint des propagandes officielles martelées par haut-parleurs .En face les délicates tentatives de laisser survivre l’émergence de leurs sentiments, malgré les différences culturelles et sociales qui les séparent, donnent, au travers de leur fragilité, une puissance aux deux personnages qui les place à la hauteur de symbole d’une résistance innocemment incarnée.
Oui chef d’oeuvre vraiment.
Homme-Femme : qui est qui, révélation grâce à l’autre, cet étranger absolu.
Toucher l’innocence fondamentale: avant le ralliement à la meute, le conditionnement, les peurs, le noir des chemises et tout ce qui se cache en dessous de plus noir encore.
Présence absolue :quand le Duce fascine, la femme respire.
Découverte de la pesanteur: inénarable.
Dans ces moments de grâce, la vérité montre le bout de son nez (mutin).