Titre original : Interiors
Elle :
Woody Allen surprend avec ce film aux forts accents bergmaniens qui tranche avec son cinéma comique et romantique de l’époque. Il se lance avec gravité dans l’analyse des rapports familiaux qui font suite à l’abandon d’une femme et de ses trois filles par son mari. Ce départ suscite interrogations, espérance et introspection. C’est presque une leçon de psychanalyse. C’est avec délicatesse et finesse que le réalisateur met peu à peu à jour les fêlures, les blessures, les manques affectifs, les erreurs, les regrets et la profonde culpabilité qui ronge les personnages. Cette confrontation de personnalités fragiles est émouvante, sobre et intéressante. Elle interroge sur le sens et la valeur de la vie.
Note :
Lui :
En tournant un drame bergmanien juste après Annie Hall, Woody Allen prit tout le monde à contre-pied. Les critiques furent globalement mauvaises et il en fut assez mortifié. Avec Intérieurs, il avait voulu à la fois explorer de nouvelles voies, mettre l’humour de côté et rendre hommage à son réalisateur préféré. Certains parlèrent même de mimétisme tant les éclairages, l’utilisation du décor et bien entendu le propos du film évoque Ingmar Bergman. Cette vision est assez injuste car Intérieurs a d’indéniables qualités propres et s’inscrit parmi les films les plus profonds de Woody Allen. Ce drame familial se transmet au spectateur avec une force certaine et pour un premier film dramatique, c’est un coup de maître. Le film n’est toutefois pas exempt d’imperfections techniques et on peut juger l’interprétation un peu inégale.
Note :
Acteurs: Diane Keaton, Geraldine Page, Mary Beth Hurt, Kristin Griffith, E.G. Marshall, Maureen Stapleton
Voir la fiche du film et la filmographie de Woody Allen sur le site imdb.com.
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