Titre original : « Der letzte Mann »
Lui :
Le portier très âgé d’un grand hôtel est écarté de ses fonctions pour être placé comme préposé aux toilettes. Autant il s’enorgueillait de sa fonction précédente, autant il a maintenant l’impression d’être devenu le dernier des hommes…
Tourné par Murnau deux ans après Nosferatu, Le Dernier des hommes se situe dans un registre tout à fait différent. Il marque le début d’un nouveau courant réaliste. Mais son côté le plus spectaculaire est incontestablement l’utilisation que Murnau fait de la caméra. Il réalise des effets visuels, soit par superposition ou effets de flous, soit par des mouvements étonnants qui contrastent avec la rigidité habituelle de l’époque. Il fait preuve d’une inventivité quasi permanente. Il faut aussi remarquer que ce film muet est totalement dénué d’intertitres, un film muet sans paroles pourrait-on dire… Pourtant cette absence n’est à aucun moment gênante. L’histoire de cet homme qui ne vit que par le regard des autres est assez poignante ; un angle de lecture du scénario est de rapprocher la perte de l’uniforme de ce portier à la situation de l’Allemagne désarmée par les Alliés en ce début des années 20. Le film s’achève cependant de façon amusante, avec une pirouette finale de scénario annoncée comme invraisemblable par le film lui-même. Le Dernier des hommes valût à Murnau de se faire inviter à Hollywood où il tournera ses 4 derniers films.
Note :
Acteurs: Emil Jannings, Maly Delschaft
Voir la fiche du film et la filmographie de F.W. Murnau sur le site imdb.com.
Voir les autres films de Friedrich Wilhelm Murnau chroniqués sur ce blog…