Elle :
Déception pour ce film de Patrice Leconte, inspiré du roman de Patrick Modiano « Ville Triste ». Le réalisateur s’applique à recréer l’ambiance des années 60 mais avec trop de soin et d’artificialité. Les décors font toc et l’esthétique apparente de la photographie est bourrée de clichés faciles : gros plans, cadrages appuyés. Côté interprétation, si J.P. Marielle et Hippolyte Girardot s’en tirent à peu près bien, on ne peut hélas en dire autant de l’actrice qui interprète la belle Yvonne. Le milieu bon chic bon genre que Leconte dépeint est peu crédible. Ce n’est qu’une jolie carte postale remplie de poncifs et de propos inintéressants. Reste à savoir si le livre de Modiano est aussi barbant.
Note :
Lui :
Il est jeune, riche et beau. Elle est charmante, sourit à longueur de journée et a une belle robe blanche qui vole au vent sur le pont des bateaux. Jean-Pierre Marielle interprète le 3è larron de cette histoire et donne l’impression de chercher son personnage pendant tout le film. Sur un scénario fort ennuyeux, Leconte réussit à faire un film ennuyeux, plein de belles images très convenues, et tente de retenir notre attention en saupoudrant le tout d’un érotisme léger et convenable. Sans résultat… du moins en ce qui me concerne.
Note :
Acteurs: Jean-Pierre Marielle, Hippolyte Girardot, Sandra Majani, Richard Bohringer
Voir la fiche du film et la filmographie de Patrice Leconte sur le site imdb.com.
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Personnellement,j’avais plutôt bien aimé ce film. 🙂
Je vous trouve bien sévère dans votre jugement. Sans doute ce film a t il des faiblesses surtout vers la fin mais il ne mérite pas une critique aussi péremptoire.
L’intrigue est légère mais elle est fidèle à l’esprit du roman, et de ceux en général de Modiano qui est particulièrement difficile à adpater au cinéma. L’action y est nulle et va à rebours.
Le film réussit à batir une intrigue certes inconsistante mais pas moins habile. Lecomte reconstitue merveilleusement l’évanescence des personnages, le charme et la précarité de la jeunesse qui ne dure qu’une saison, la sesnsualité de l’instant de grâce.
Il faut souligner la performance de Marielle qui compose un personnage loufoque qui tire de sa langueur ce film dans laquelle il se complaît. Girardot est le meilleur exemple du héros d’un roman de Modiano: identité trouble, passé incertain, avenir inconnu, toujours en attente, en état de suspension.
Sandra Majani fut sans doute choisi par son physique avantageux et sensuel. Son jeu désincarné est à l’image du personnage que Modiano décrit comme « paresseuse comme une algue ».
Si on ajoute une composition musical plein de charme de Pascal Estève, Patrice Lecomte réussit à faire un film sur la suavité des sens, sur la mélancolie d’une jeunesse qui s’enfuit inexorablement, d’une légèreté malancolique. Résultat, malgré ses insuffisances, je ne me lasse pas de le voir. C’est la petite madeleine de Proust que je déguste avec plaisir et componction.
Merci pour ce commentaire qui nous fait voir ce film sous un éclairage différent…
Cela me donne envie de le revoir.