Elle :
Trois heures d’imprégnation dans la musique et l’univers de Charlie Parker. Clint Eastwood prend son temps pour nous faire découvrir au plus près la psychologie et la musique de ce grand saxophoniste. Magnifiques éclairages de pénombre au coeur des clubs de jazz enfumés des années 50. Forrest Whitaker interprète de façon remarquable ce personnage mythique sans jamais tomber dans les effets faciles. Défonce à l’héroine et alcool conduisent progressivement Charlie Parker vers sa tombe. Nostalgie d’une époque pour Clint Eastwood qui voit surgir le rock et l’apparition de boîtes de strip-tease à la place de ces clubs de jazz populaires.
Note :
Lui :
Clint Eastwood réussit là sans doute la meilleure biographie de musicien portée au cinéma. Il parvient parfaitement à recréer l’ambiance, l’environnement de la carrière de Charlie Parker, il nous enveloppe dans son monde. Il parvient parfaitement à trouver le bon équilibre, évitant soigneusement tout misérabilisme, tout jugement facile sur sa vie et accorde une grande place à la musique qui tient le tout premier rôle. Car c’est bien un film dédié à la musique qu’Eastwood a voulu réaliser. Forrest Whittaker interprète avec beaucoup de tact son personnage, avec beaucoup de retenue aussi, comme intimidé par l’énormité du bonhomme.
Note :
Acteurs: Forest Whitaker, Diane Venora
Voir la fiche du film et la filmographie de Clint Eastwood sur le site IMDB.
Voir les autres films de Clint Eastwood chroniqués sur ce blog…
Pour l’anecdote,j’ai acheté mon premier vinyl de jazz en 1989 et c’était justement un Charlie Parker.
J’avoue que bizaremment,je n’ai pas accroché des masses à ce film.Je l’ai même revisionné une deuxième fois mais rien n’y a fait..jamais deux sans trois,non? 😉
Cela fait 30 ans que j’essaie de comprendre le succès critique de ce film raté, qui n’est absolument à la hauteur du personnage dont il prétend raconter la vie.
Le film est un tas de clichés.
Un critique avisé avait dit que pour faire le portrait d’un tel homme il aurait fallu un Picasso, et qu’ Eastwood était très loin de compte.
Miles Davis, totalement absent du film alors qu’il était aux côtés de Bird entre 1945 et 1948, les meilleures années du quintette de Charlie Parker, avait refusé de voir ce film qui lui semblait être une imposture.
La « veuvissime » Chan Parker, qui avait orienté l’écriture du scénario, était satisfaite du film.
Comme Boutka, chaque fois que j’ai revu le film, les mêmes défauts m’ont sauté à la figure.
Je n’ai pas pu le voir jusqu’au bout, je n’accrochais pas mais je lui laisse une chance, car je considère que j’étais dans de « mauvais jours »… donc à voir (le DVD m’attend dans un coin). Par contre, « Invictus », je ne suis jamais allé jusqu’au bout, je n’ai pas pu : film de propagande antiraciste évident, probablement de commande (du moins c’est comme cela que je le ressent personnellement). Clint a, à mon avis, du payer son écot à la machine pour pouvoir continuer à tourner des films plus personnels. Trop, beaucoup trop manichéen pour être honnête (on pense par moment entendre J. Lang nous vanter les mérites de « la nation Arc-en-Ciel, c’est dire !). Lorsque l’on connaît la violence inouïe de la société sud-africaine post apartheid, on ne peut qu’être gêné par tant de naïveté. Rédhibitoire !
D’accord avec le point de vue de Fred sur le très déplorable »Invictus », où je m’ennuie beaucoup, sachant que la victoire des Springboks est inévitable.
De plus de sombres soupçons pèsent sur la performance de l’équipe des Boks, les All Blacks ayant été frappés d’une inexplicable intoxication alimentaire, dit-on, à la veille du match décisif, alors qu’ils avaient jusque là dominé la compétition.
La connaissance du rugby de ceux qui ont fait ce film est plus que douteuse, le film s’en ressent.