26 janvier 2006

Un mauvais fils (1980) de Claude Sautet

Un mauvais fils Elle :
Quelle justesse de ton dans cet excellent film psychologique de Sautet qui contrairement à son habitude choisit de brosser les portraits d’un père et d’un fils dans un milieu ouvrier. Patrick Dewaere et Yves Robert révèlent toutes les facettes de leur talent pour exprimer la solitude, la frustration, la colère, le remords. Une grande partie de ce manque de communication passe également par les regards. Du beau cinéma à la fois sobre et plein d’émotion.
Note : 5 étoiles

Lui :
Sautet nous avait habitué à regarder évoluer la haute bourgeoisie, il parvient tout aussi bien à nous tracer le portrait de ce fils et de son père ouvrier de chantier. Très près de ses personnages, il nous met presque en intimité avec eux, on a l’impression de parfaitement partager ce qu’ils ressentent. Dewaere est assez merveilleux dans ce rôle de fils qui fait tout pour remonter la pente.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Patrick Dewaere, Brigitte Fossey, Jacques Dufilho, Yves Robert, Claire Maurier
Voir la fiche du film et la filmographie de Claude Sautet sur le site IMDB.

Voir les autres films de Claude Sautet chroniqués sur ce blog…

5 réflexions sur « Un mauvais fils (1980) de Claude Sautet »

  1. JE TROUVE CE FILM MERVEILLEUSEMENT BIEN SERVI PAR LES ACTEURS TOUS EXCELLENTS DANS L’HISTOIRE CONFLICTUELLE D’UN FILS AVEC SON PERE AVEC UNE PALETTE D’EMOTION ADMIRABLEMENT BIEN MISE EN SCENE ET JOUEE PAR DES COMEDIENS DONT UN PATRICK DEWAERE MAGISTRAL . UN FILM SOMBRE MAIS QUI NOUS LAISSE ENTREVOIR UN BONHEUR QUI PEUT IMMERGER DE TOUS CES SENTIMENTS HUMAINS DONT SURTOUT LA COLERE ET LA SOLITUDE. UN FILM TOUT EN EMOTION ET EN SUBTILITE

  2. UN CESAR D’HONNEUR POUR PATRICK DEWAERE
    http://www.uncesardhonneurpourpatrickdewaere.com

    Chers internautes,

    Je m’adresse à vous car je viens de créer un site internet dédié à Patrick Dewaere. Outre le fait de perpétuer le souvenir de cet acteur hélas trop tôt disparu, le concept de cette réalisation va permettre aux internautes de solliciter les membres de l’Académie des Arts et Techniques du Cinéma, de façon à ce qu’un César d’honneur lui soit enfin attribué.

    Avant de vous inviter à vous rendre sur ce site, je vais tout d’abord essayer de vous dépeindre les circonstances dans lesquelles j’ai appris son décès il y a déjà vingt cinq ans ! L’adolescent que j’étais à cette époque, lui vouait une admiration indéfectible. Voici donc mon histoire : en cette fin de journée de ce vendredi 16 juillet 1982, je me trouvais alors dans une ambulance qui me conduisait en direction du domicile de mes parents en Normandie.

    Deux jours auparavant, c’est en Angleterre que je me faisais littéralement « casser la figure » par un skinhead dans la commune de Durrington. Voilà l’exemple type d’une bourgade où il ne faisait pas bon être un jeune homme de couleur ! Je filais sur mes quinze ans et mon séjour linguistique au pays natal de Shakespeare touchait prématurément à sa fin.

    Lors de mon rapatriement pour la France, je me souviens que ma charmante accompagnatrice d’Europ Assistance était aussi intarissable que moi quant à sa carrière cinématographique. A bord de l’Airbus qui de l’aéroport de Gatewick nous ramenait à destination de celui de Roissy CDG, nous n’avions de cesse que nous entretenir à ce sujet. Arrivés à destination, c’est au moment où nous nous apprêtions à prendre la route pour le département de l’Eure que nous avons appris par je ne sais plus quelle grande station de radio nationale, la nouvelle… Nous étions complètement médusés !

    Aujourd’hui, il me tient à cœur de vous faire savoir que j’ai pu mesurer auprès de certains de mes proches et autres, la puissance de l’impact que ce grand artiste a encore laissé dans le paysage audiovisuel français. Le verdict est sans appel : LA MAGIE FONCTIONNE TOUJOURS !

    Au-delà de ce phénomène dont je me réjouis, tous néanmoins s’accordent à dire que derrière le personnage public subsistait avant tout, un être humain ! Je forme donc le vœu que la présence d’une telle lucidité soit le prélude à d’autres actions de qualité en faveur de celui que nous ne sommes guère enclins à oublier. A ce titre, je pense également qu’il serait formidable que la Ville de Paris commémore les vingt cinq ans de sa disparition avec l’inauguration d’un théâtre, d’un Centre culturel, d’une avenue, d’une rue, d’une place ou bien d’un monument à sa mémoire.

    Si le récit que je vous ai fait de ma passion pour ce monstre sacré du cinéma français vous intéresse, je vous invite à vous la faire partager en vous rendant tout simplement sur mon site : http://www.uncesardhonneurpourpatrickdewaere.com

    Patrick GOSSELIN

  3. un TRES grand film.
    Sur le sujet bateau de l’incommunicabilité Sautet réalise un film complet où tout est senti, vécu, fouillé, sensible

    La tirade de Dufillho « jettez-vous… » est un petit chef d’oeuvre

    Bien sûr Dewaere est écorché, pantelant, et tous les autres sont dans cette atmosphère où chacun peine à trouver un peu de bonheur, un peu de chaleur

    Mais Sautet laisse la porte ouverte « le bonheur est possible… »

    TRES GRAND film

  4. Les durs moments de ma jeunesse ressurgissent à l’occasion de la diffusion du film ce 18 août sur Ciné star. Dewaere, Dufilho, Fossey sont aussi poignants que le sujet -entre tant d’autres- traité.

  5. confiné devant ma télé, UN MAUVAIS FILS hier soir sur arte, c’est pas si mal

    AU NOM DU PERE ET DU FILS
    Je me souviens de l’affiche dans les couloirs du métro à la sortie du film, que notre hôte à postée, un dessin comme un fusain, portrait de Patrick Dewaere/le mauvais fils, en noir et gris sur fond blanc. Seule minuscule tâche de couleur au bout des doigts de sa main droite : le ticket de métro parisien de la nouvelle carte orange
    Après six ans d’absence (prison à l’étranger pour trafic de stupéfiants) Patrick 29 ans débarque à Paris où il n’a qu’une seule adresse (plus valable), celle de son père, son seul lien
    Le film narre le long chemin de cette reconquête car entre les deux hommes le courant a du mal à se rétablir, ou plus exactement s’établir. Même s’il présente d’autres personnages et une certaine évolution, c’est ce thème du rapport difficile fils/père qui sous-tend le film
    Sautet qui s’attaque à un autre univers en changeant de classe sociale – classe tous risques – n’oublie pas les cafés, les copains, la pluie, les chantiers, les reflets, les femmes, les rues, le métro, les plans serrés, un montage fluide, et l’amour des acteurs
    L’échappée vers un ailleurs est fournie par un emploi offert dans une librairie ancienne tenue par un esthète (Jacques Dufliho épatant) où bosse une toxico récidiviste entre deux cures de désintoxication (Brigitte Fossey) dont tombe amoureux Patrick. Echappée qui les conduit du coté de Ouistreham le temps d’une séquence entre rire et larme
    C’est un film sombre et sobre à l’émotion permanente qui se dirige à la toute fin vers un apaisement souhaitable qui reprend la posture du portrait de l’affiche. Il est totalement irradié par la présence et le jeu de Patrick Dewaere, très grand acteur qui exprime ici à travers son corps et les expressions du visage une sobriété et une fragilité qui sans sa moustache habituelle lui donnent l’aspect d’un adulte encore adolescent étonné, prêt à tout pour s’en sortir
    A ses cotés tous sont parfaits dans la même galère des sales coups de la vie, à commencer par le père (Yves Robert)

    Patrick s’est donné la mort a 35 ans, l’âge qu’avait son père quand il est mort, père longtemps prétendu inconnu. Son talent n’a jamais été récompensé par les professionnels de la profession malgré six nominations successives aux Césars, dont une pour ce mauvais fils

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