Elle :
Chabrol est toujours au mieux de sa forme quand il nous fait le portrait acidulé de la bourgeoisie locale. Dans La Fleur du Mal, il s’agit d’une famille bordelaise dont l’histoire familiale au passé pétainiste, aux meurtres inexpliqués et aux mariages consanguins se transmet de génération en génération dans la plus pure hypocrisie. Grande maison bourgeoise, week-ends au Cap Ferret, réceptions mondaines, vie politique locale corrompue, adultère, sourires et comportements de façade, tous les symboles du notable passent à la moulinette Chabrol. Et c’est avec grand plaisir qu’on pénètre ce monde factice dont les pans finissent par s’effondrer. Suzanne Flon joue à merveille la tante gâteau qui a vécu les pires horreurs, Nathalie Baye, la bourgeoise autoritaire qui veut construire sa carrière politique, Bernard Le Coq, le mari pourri et menteur.
Note :
Lui :
Avec cette Fleur du Mal, Claude Chabrol parvient bien à nous faire pénétrer cette famille de la haute bourgeoisie bordelaise dont les membres ont tissé des rapports pour le moins étranges entre eux. Il parvient bien à nous intriguer, même si l’on se sent assez étranger, spectateur, à cette famille. Les esprits chagrins pourraienht lui reprocher de broder toujours sur le même thème mais force est de constater que cela fonctionne toujours bien.
Note :
Acteurs: Benoît Magimel, Nathalie Baye, Mélanie Doutey, Bernard Le Coq, Suzanne Flon
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Sans doute un des films plus decévants de Chabrol qui est pourtant mon réalisateur préféré. L’ambiguïté et la perversité qui contituent la pierre angulaire de son oeuvre sont absentes. Son regard corrpsif s’émousse au fur à mesure des déplacements paresseux en voitures qui font de ce film une publicité étirée pour Renault. La nature explicite des personnages désarmocent l’intérêt du film: la gentille grans-mère, l’ingénue belle fille, la politicienne arriviste, le mari pourri jusqu’à l’os, le beu-fils prodigue… On est dans les clichés bien loin de ces personnages ambivalents et inquiétants tels que Jean Yann et Michel Duchaussoy qui dans « Que la bête meure » alternent successivement l’emploi de la victime et du bourreau.
Je pensais que ce film était une adaptation de Mauriac ? Tout semble correspondre, (le milieu bordelais, la classe sociale, le poids du crime, la déchéance des conséquences de l’acte initial, qui entraîne dans sa course les familles , toutes un peu responsables…)