Elle :
Cette longue errance de 3h 30 nous entraîne aux côtés de trois survivants d’une prise d’otage sanglante dans un bus. Un frère et sa jeune sœur sont pris sous la protection du chauffeur de ce bus. Cet évènement dramatique marque à jamais leur existence sous le sceau de la malédiction. Les enfants devenus autistes et le chauffeur malade et dépressif ne parviennent pas à sortir de leur traumatisme. Le réalisateur travaille beaucoup ses images et l’environnement sonore pour provoquer l’émotion. Il utilise des palettes noir et banc, sépia avec de subtils passages à la couleur quand l’espoir renaît. Les panoramiques offrent de beaux cadrages et éclairages. Les paysages encombrés de pylônes, de poteaux, de verticales accentuent l’effet d’emprisonnement. Les dialogues peu nombreux, le son ambiant ponctué parfois de musique répétitive contribuent à restituer cette ambiance de désolation et de solitude. Ce voyage intérieur immobile au début puis itinérant ensuite mérite le détour malgré quelques petites longueurs.
Note :
Lui :
C’est le récit d’une lente reconstruction de trois personnages qui ont subi un véritable cataclysme dans leur vie, le genre de catastrophe qui balaie tout sur son passage et bouleverse à jamais la personnalité. Shinji Aoyama adopte un rythme très lent à l’image des évolutions de ses personnages. Jouant habilement avec le noir et blanc (ou sépia) et avec des images très composées, il parvient à traduire par une beauté assez crue le dénuement intérieur de ses personnages et une grande mélancolie. Même si le propos est au fond assez sombre (tendant à démontrer que l’on recommence avec les mêmes schémas), il n’est jamais franchement négatif ou désespéré. Un très beau film.
Note :
Acteurs: Kôji Yakusho, Aoi Miyazaki, Masaru Miyazaki, Yoichiro Saito
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Ahhhh EUREKA.
lorsqu’il est sorti en salle, je suis allé le voir 4 jours consécutifs tant j’ai été frappé et j’ai attendu 3 longues années pour trouver une version DVD et enfin pouvoir le partager avec mes proches.
J’étais si frustré de parler d’un film que personne ne connaissait.
Sur le papier, il a tout contre lui, sa durée, son format, son rythme mais à l’image, on est subjugué.
Je ne suis pas certain que shinji Aoyama puisse un jour rééditer son ce coup de maître mais c’est sans importance, il a réalisé Eureka.