Elle :
Ed Harris passe pour la première fois à la réalisation et incarne Jackson Pollock, le célèbre peintre américain, inventeur du « dripping » qui consiste à jeter de la peinture sur une toile posée au sol. Pour un premier film, c’est plutôt réussi et intéressant. Ed Harris ne cherche pas à faire passer de message sur le renouveau de l’art abstrait. Il retrace avec sincérité la vie d’un artiste rongé par l’alcool qui exprime de l’intérieur son mal-être sur une toile. Il connaît la misère dans les années 40 puis c’est sa femme Lee Krasner qui le soutient et l’introduit dans les grandes expositions. On croise Pegyy Guggenheim, les marchands d’art, De Kooning et d’autres peintres du moment. Ce parcours chaotique se terminera par la mort dans un accident de voiture en 1956. La mise en scène est de qualité et la personnalité de ce grand créateur écorché par la vie provoque l’émotion.
Note :
Lui :
Ce qui est remarquable dans ce film, c’est la façon dont Ed Harris a réussi à éviter tous les écueils du film à tendance misérabiliste (le genre « création douloureuse et drame de l’alcool ») pour se concentrer sur le fait de redonner vie à une grande figure de la peinture américaine moderne. A la fois devant et derrière la caméra, Ed Harris est étonnamment crédible dans son interprétation de Jackson Pollock, presque une identification tant la passion transparaît. S’il ne joue pas avec nos sentiments, il parvient à faire passer beaucoup d’émotion et aussi une bonne dose de fascination, fascination pour le personnage mais avant tout pour le cheminement qu’a suivi son processus créatif. Les scènes où on le voit peindre dans atelier sont d’ailleurs passionnantes. Une belle réussite.
Note :
Acteurs: Ed Harris, Marcia Gay Harden
Voir la fiche du film et la filmographie de Ed Harris sur le site IMDB.
Il existe un court métrage montrant Pollock au travail… étonnant et fascinant pour les amateurs de ce géant de l’expressionnisme abstrait américain. Un livre a d’ailleurs été tiré de ces images.