Titre original : « Namous »
Lui :
Dès sa création, le cinéma soviétique ne se limite pas au cinéma russe, il comprend aussi une bonne dizaine de courants nationaux. Amo Bek-Nazarov (ou Bek-Nazaryan) est considéré comme le fondateur du cinéma arménien. Un des cartons du générique de l’époque l’annonce fièrement : « Ceci est le premier film réalisé par les Maîtres du cinéma d’Arménie Soviétique ». L’honneur est l’adaptation d’un roman d’Alexandre Shirvanzade : au XIXe siècle, Susanna est promise à Sejran, son ami d’enfance. Les deux jeunes gens ne doivent pas se voir avant le mariage mais ils bravent l’interdiction. Ils violent ainsi le namous (code d’honneur). Se considérant comme déshonoré, le père donne Susanna en mariage à un riche négociant. L’Honneur est donc un film sur le poids des traditions : Bek-Nazarov en présente le mauvais côté, ce carcan étouffant et même mortel, mais aussi le bon côté, par exemple quand il s’agit des traditions culinaires ou des réjouissances lors du mariage. Il faut bien reconnaître que le film n’est pas au niveau des meilleurs films de l’époque, le cadrage est très statique, les acteurs ont un jeu un peu appuyé mais, néanmoins, L’Honneur reste intéressant sur le plan historique, à la fois dans le domaine du cinéma comme témoin de la pluralité du cinéma soviétique renaissant et aussi dans le domaine de l’Histoire en tant que témoin des traditions de l’Arménie des XVIIIe et XIXe siècles.
Note :
Acteurs: Hovhannes Abelyan, Hrachia Nersisyan, Samvel Mkrtchyan
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