Titre original : « The last hunt »
Lui :
La dernière chasse est un western original et assez courageux. La chasse dont il est question est celle des bisons qui ont vu leur population réduite presque à néant dans la seconde moitié du XIXe siècle. En plus du massacre des bisons, le film de Richard Brooks aborde deux autres sujets majeurs : l’extermination des indiens et la fascination pour les armes à feu. C’est sur ces grands thèmes que La dernière chasse met en scène une rivalité entre deux hommes aux caractères opposés, forcés de se côtoyer pour une dernière chasse. C’est Robert Taylor qui endosse le rôle du fanatique maniaque de la gâchette, un rôle de méchant assez inhabituel pour lui qui attire habituellement la sympathie. Le film n’eut aucun succès, Brook expliquant cela par le fait que son film éveillait une certaine mauvaise conscience de l’Amérique. C’est assez probable et il faut ajouter cela le désenchantement qui suinte à chaque minute de La dernière chasse. Le film de Richard Brooks n’est toutefois pas sans défaut, les caractères paraissant typés un peu trop lourdement et les côtés mélodramatiques de l’histoire sont certainement trop appuyés. Néanmoins, pour son audace et son message, La dernière chasse mérite d’être vu.
Note :
Acteurs: Robert Taylor, Stewart Granger, Lloyd Nolan, Debra Paget, Russ Tamblyn
Voir la fiche du film et la filmographie de Richard Brooks sur le site IMDB.
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Remarque :
Comme indiqué en début de film, les scènes mettant en scène un troupeau de bisons ont été filmées dans un Parc National américain. Les tirs mortels sur les animaux sont bien réels, filmés lors d’opérations de réduction du troupeau par des tireurs agents de l’Etat Fédéral.
Robert Taylor et Stewart Granger avaient également tourné ensemble dans un très bon film d’aventure, « All the Brothers Were Valiant » (La perle noire) de Richard Thorpe, ou les rôles étaient inversés: Robert Taylor y était le personnage sympathique et Stewart Granger (il s’agissait là aussi d’un contre-emploi, l’acteur ayant lui aussi une image positive) plus ambigu à défaut d’être totalement mauvais.
je pense que ce film aurait mérité plus d’attention , le sujet est audacieux , les personnages sont bien écrits par Brooks, les seconds rôles ont une place importante dans le film, le personnage du vieil homme unijambiste donne le ton au deux protagonistes d’ailleurs la magnifique scène où le vieil homme empêche le personnage de Robert Taylor de poursuivre Stewart Granger en fuite avec la jeune indienne prend tout son sens, jamais une scène a été aussi bien maîtrisée , la mort de celui-ci donne une dramaturgie qui dépasse le cadre d’un simple western d’ailleurs le personnage du jeune indien donne une autre approche de la folie du personnage de Taylor lorsque celui-ci lui montre que l’arme ne contenait pas de balles dans le barillet , la folie de Taylor prend tout son sens. C’est pour cela que je pense que ce western mérite d’être revue pour la modernité du sujet, j’ai oublié aussi de parler de l’actrice Débra Padget qui donne au personnage de l’indienne la position d’une femme volontaire n’hésitant pas à donner son avis sur la peau du bison et l’attitude des colons envers les indiens en disant » Vous tuez mon peuple mais vous tuez aussi ses croyances » , quel phrase audacieuse pour l’époque je trouve.