Titre original : « Cassandra’s dream »
Elle :
Ce film sombre tourné en Angleterre est plutôt décevant. Avec un scénario aux accents de tragédie grecque, Woody Allen nous plonge au début du Rêve de Cassandre dans une analyse de classes sociales avec cette famille modeste qui dépend financièrement d’un oncle richissime vivant aux Etats Unis. Cette réussite humilie le père et fait rêver les fils de grandeur et de luxe. Jusque là tout va bien, on se croirait presque dans un film de Ken Loach… Les deux fils de cette famille se trouvant confrontés avec une (énorme) dette de jeu à rembourser pour l’un et une jeune actrice à éblouir pour l’autre, sont amenés par leur oncle à envisager l’inconcevable pour se sortir de cette impasse. C’est alors que tout se gâte ; le film ne fonctionne plus car on ne croit pas vraiment à cette histoire. Woody Allen choisit d’entraîner ses personnages dans des situations très exagérées pour montrer à quel point la cupidité puis la culpabilité peuvent ronger et détruire mais il en fait vraiment trop. Ce n’est plus qu’une suite de petits événements successifs qui s’enchaînent sans grande profondeur ni crédibilité.
Note :
Lui :
Le Rêve de Cassandre est le troisième film que Woody Allen tourne à Londres et il semble s’éloigner de plus en plus de son style new-yorkais. Le film débute par une peinture sociale au travers de deux frères qui souhaitent tous deux, mais chacun à sa manière, sortir de leur milieu qui ne les satisfait pas. Ensuite Woody Allen grossit (beaucoup trop) le trait en donnant une dimension plus dramatique et noire qui semble sortie d’un mauvais roman policier. L’ensemble n’est guère crédible, tout sonne faux et le son, qui donne souvent l’impression d’acteurs jouant sur une scène, n’arrange rien. Il reste la belle prestation d’Ewan McGregor et aussi de Colin Farrell dans un registre tourmenté qui ne lui est pas habituel. Le Rêve de Cassandre marque sa différence aussi par la musique et ce, dès le générique du début : en lieu et place du jazz habituel, nous avons cette fois une musique composée par Philip Glass… On sent le besoin chez Woody Allen de marcher sur de nouveaux sentiers. Souhaitons-lui plus de réussite la prochaine fois.
Note :
Acteurs: Ewan McGregor, Colin Farrell, Tom Wilkinson, Hayley Atwell, Sally Hawkins
Voir la fiche du film et la filmographie de Woody Allen sur le site IMDB.
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plus bobo comme analyse tu meurs…
Ce film n’a rien d’une critique sociale, c’est une variation sur le thème déjà abordé par Allen de la liberté de l’homme dans un monde sans contrainte religieuse (sans Dieu). Contrairement à « Crimes et Délits » où le personnage après l’assassinat de sa maitresse surmonte les reproches de sa conscience et continue à vivre sa vie, et à « Match Point » où l’assassin arriviste est totalement amoral, ici un des personnages qui commet l’assassinat est submergé par les remords et provoque lui-même sa perte.