27 janvier 2006

Balzac et la petite tailleuse chinoise (2002) de Dai Sijie

Balzac et la petite tailleuse chinoise Elle :
Dai Sijie adapte son propre roman à l’écran et nous transporte dans un camp de rééducation chinois où deux jeunes hommes lisent en cachette des romans occidentaux interdits dans la Chine communiste. Ils tombent amoureux de la petite tailleuse que la lecture de Balzac transforme à jamais. Même si la première partie du film a un peu de mal à se mettre en place et à impliquer le spectateur, la seconde partie est nettement plus riche et émouvante. Le thème du pouvoir des livres sur le destin des êtres humains est original. La disparition sous les eaux de cette région reculée aux paysages impressionnants est également bouleversante.
Note : 4 étoiles

Lui :
C’est une histoire à la fois simple et aussi assez forte du séjour de deux jeunes chinois dans un camp de rééducation. Aucune scène spectaculaire, tape à l’oeil ou image d’Epinal : il s’agit au contraire d’un récit empreint d’une grande authenticité, racontée simplement mais joliment, une histoire assez forte et surtout touchante. Un très beau film.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Zhou Xun, Chen Kun, Liu Ye
Voir la fiche du film et la filmographie de Dai Sijie sur le site IMDB.

Voir les autres films de Dai Sijie chroniqués sur ce blog…

4 réflexions sur « Balzac et la petite tailleuse chinoise (2002) de Dai Sijie »

  1. Je viens de voir la diffusion faite sur France 3 de ce film…dont j’avais entendu parler à l’époque mais que j’avais raté…j’étais trés peu attiré à priori , à cause d’une tendance actuelle de trouver tous les films asiatiques comme géniaux …mais là…c’est tout le contraire..on est dans l’intelligence simple , pas de prétention , pas de « tu as vu comment, je film bien… »…c’est une déclaration d’amour à la culture, l’art en général…c’est vraiment un ravissement, car on ne parle pas que de balzac, le cinéma est présent…la musique aussi…le message est net, et retransmis avec une poésie profonde…alors, vraiment c’est à conseiller en DVD…j’ai le meme plaisir avec « le festin de Babette »…

  2. Merci pour ces commentaires.
    Vous avez raison de souligner que ce film est assez différent des autres films chinois actuels, ou du moins de l’image que l’on peut avoir des films chinois actuels, car c’est tout de même un cinéma qui est déjà assez riche.

    Vous savez, il y a peut-être, comme vous le dites, une tendance à trouver les films asiatiques géniaux, mais c’est sans doute parce que c’est un cinéma qui nous offre des films que les autres cinémas ne peuvent faire. Et ce film en est le meilleur exemple : je peux me tromper mais j’ai l’impression que le cinéma français serait incapable de faire un tel film et Hollywood encore moins…

  3. J’ai également beaucoup aimé le livre (qui je crois n’est pas qualifiable de roman) de Dai Sijie (attenti-on à l’IMDb qui impose l’ordre prénom-nom aux noms chinois !), et l’adaptation qu’il en a faite lui-même. C’est déjà une démarche intéressante que celle de voir un auteur s’adapter lui-même.

    Mais en écho aux réactions précédente, je souhaiterais également avoir les moyens de me pencher sur une autre problématique : Dai Sijie vit en France, a écrit son livre en français, et a fait son film en Chine avec des fonds quasiment tous français. Est-ce que cela facilite donc notre approche du film ? Celle-ci aurait-elle été différente s’il avait été, culturellement et en matière de production, à majorité chinoise ?

    Je ne le pense pas, parce que le cinéma chinois a montré sa capacité à s’adapter aux normes de perception occidentales (thématiques, traitement, techniques, etc. – cf. p.ex. les récents de Zhang Yimou), et peut-être aussi parce que notre regard s’est familiarisé avec le cinéma asiatique. Mais je serais heureux de lire ce qu’en pense des personnes averties.

  4. Merci pour ce commentaire.
    Il est vrai qu’IMDB a introduit une certaine confusion en inversant nom/prénom chinois depuis 2-3 ans….

    La question que vous soulevez est intéressante. Je ne suis pas franchement une « personne avertie » sur la question, mais je suppose que le fait que Dai Sijie vive en France facilité notre approche de son récit. Cela me paraît inévitable. Il est certain que des cinéastes comme Zhang Yimou montrent leurs capacités à occidentaliser leur cinéma, mais de tels cinéastes me semblent être dans une approche très commerciale, ce qui ne me semble pas être le cas pour Dai Sijie.

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