3 octobre 2015

Phantom of the Paradise (1974) de Brian De Palma

Phantom of the ParadiseLe compositeur Winslow Leach se fait voler sa musique par un grand magnat du disque, Swan, qui cherche une musique pour l’ouverture de son club « Le Paradise ». Swan parvient même à le faire envoyer en prison sous une fausse accusation mais il parvient à s’en évader et revient, bien décidé à détruire son oeuvre… Phantom of the Paradise (quelquefois nommé Le Fantôme du Paradis en français) est une version moderne du Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux, mâtiné d’une bonne dose de Faust. Brian De Palma l’a voulue sous la forme d’un opéra-rock et a eu toutes les peines du monde à monter son projet. C’est finalement Paul Williams qui en a écrit la musique et en interprète le rôle principal. De Palma de son côté puise dans de nombreuses sources ce qui peut donner une impression de fourre-tout à l’ensemble. Sur le fond, le film dénonce le mercantilisme du monde de la musique où signer un contrat équivaut à signer un pacte avec le diable. Le public n’est pas épargné, montré comme une foule décérébrée prête à aduler n’importe quoi dans de véritables hystéries collectives. On trouve déjà certains des thèmes qui deviendront récurrents chez le réalisateur, notamment le voyeurisme, puisque Swan utilise de nombreuses caméras vidéo pour asseoir son pouvoir, mais aussi celui du double, de la victime, du monstre. Même s’il fut remarqué et apprécié pour sa musique, Phantom of the Paradise fut un échec commercial à sa sortie. Ce n’est qu’avec le temps qu’il a bâti sa renommée. Il la mérite car c’est un film à nul autre pareil.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: William Finley, Paul Williams, Jessica Harper, Gerrit Graham
Voir la fiche du film et la filmographie de Brian De Palma sur le site IMDB.

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Remarques :
* La séquence de la bombe dans le coffre est un hommage à Orson Welles (Touch of Evil, La Soif du mal), celle de la douche est bien évidemment un hommage à Hitchcock (avec une chute très amusante) et le tireur dans la salle de concert également (L’homme qui en savait trop), l’éternelle jeunesse évoque Le Portrait de Dorian Gray d’Oscar Wilde (adapté par Albert Lewin au cinéma), la présentation du nouveau chanteur dans un cercueil fait inévitablement penser au Cabinet du docteur Caligari, le show d’ouverture du Paradise à Frankenstein.

* La maison de disque devait s’appeler Swan Song Records. Pour éviter tout conflit avec la maison de disque de Led Zeppelin (Swan Song), elle fut rebaptisée en Death Records et le logo fut recouvert après tournage (parfois pas très bien).
* On peut penser que le personnage de Swan est vaguement inspiré de Phil Spector.
* Phantom of the Paradise aurait influencé le groupe Daft Punk dans leur décision de se cacher derrière des masques.

Phantom of the Paradise
William Finley et Paul Williams Phantom of the Paradise de Brian De Palma

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