15 avril 2012

The Artist (2011) de Michel Hazanavicius

The ArtistA Hollywood à la fin des années vingt, la star du cinéma muet George Valentin refuse de croire à l’avènement du cinéma parlant. La jeune et pétillante Peppy Miller y croit et sa célébrité ne fait que grandir… The Artist est avant tout un pari audacieux : il faut oser réaliser en 2011 un film muet, en noir et blanc, en format 4:3 et filmé en focales fixes (pas de zooms) (1). Michel Hazanavicius fait ainsi la symbiose entre le sujet et la forme ce qui rend déjà la démarche séduisante. La reconstitution est minutieuse, la photographie est remarquable avec un superbe travail sur l’éclairage et les contrastes pour faire un vrai noir et blanc. Par rapport à un vrai film muet de l’époque, la différence est surtout au niveau du jeu des acteurs (moins expressif) et le faible nombre d’intertitres (les films muets sont généralement bien plus « bavards »). Mais, cela n’empêche pas l’histoire d’être très compréhensible, ce qui témoigne de la réussite de l’ensemble. Le personnage joué par Jean Dujardin est très inspiré de Douglas Fairbanks. Le film comporte de nombreux clins d’œil cinématographiques. The Artist est un bel hommage à ces grandes années du cinéma à Hollywood, même s’il donne une vision faussée, ou au moins réductrice, du cinéma de cette époque. The Artist est aujourd’hui le film français le plus primé de toute l’histoire du cinéma, il est allé chasser sur les terres américaines avec succès. C’est incontestablement une belle réussite.
Elle:
Lui : 4 étoiles

Acteurs: Jean Dujardin, Bérénice Bejo, John Goodman, James Cromwell, Penelope Ann Miller
Voir la fiche du film et la filmographie de Michel Hazanavicius sur le site IMDB.
Voir les autres films de Michel Hazanavicius chroniqués sur ce blog…

Remarques :
A noter la petite apparition de Malcom McDowell (le majordome assis à l’extérieur à qui parle Peppy lors de sa première audition).

(1) Le film muet précédent de grande ampleur est La dernière folie de Mel Brooks (Silent Movie) de Mel Brooks (1976) mais il s’agissait d’un film parodique et il était en couleurs et en format large.

10 réflexions sur « The Artist (2011) de Michel Hazanavicius »

  1. Bonjour « Lui ». « Elle » va bien ?

    Ah ? Il y avait davantage de cartons dialogue dans les vieux films muets ? J’aurais juré du contraire. Comme quoi, j’ai des lacunes cinéma à rattraper !

    Je sais que le cinéma muet est la plus grande faille de ma filmographie. J’ai toujours le projet d’en découvrir, mais c’est moins évident, bien sûr. D’ailleurs, je me dis que je vais à terme appréhender un cinématographie très variée, aussi variée que celle qui parle.

    J’ai beaucoup aimé « The artist », film fait avec beaucoup de sincérité et d’amour pour le cinéma. Bérénice Béjo et Jean Dujardin ont su me transporter.

  2. J’avoue ne pas avoir compté les intertitres… 😉
    C’est une impression que j’ai eue. Les films des années vingt, surtout dans le registre des drames, sont généralement plus « bavards ». Dans le registre comique, c’est bien entendu différent puisque le visuel prend une place plus importante.

    L’histoire de The Artist est, ceci dit, plus simple que la plupart des grands drames du cinéma muet. C’est d’ailleurs intelligent de l’avoir gardée simple car plus d’intertitres aurait certainement bloqué une partie du public.

    Sinon, il est certainement normal d’avoir une « lacune en cinéma muet », je crois que l’on en a tous une. Moi le premier, d’ailleurs : plus j’en vois et plus j’ai l’impression qu’il me reste tant à découvrir… La décennie des années 20 est certainement celle où le cinéma a le plus évolué, ce qui rend cette période très riche et très variée. Une période fabuleuse. On peut se demander si le cinéma n’aurait pas évolué de façon plus intéressante sans l’invention du parlant… 🙂

    (sinon, oui, « Elle » va bien mais elle est moins disponible en ce moment… ;-))

  3. Dans la catégorie des « films hommage à la transition entre muet et parlant », Chantons sous la pluie reste tout-de-même très supérieur (tant sur le plan de l’hommage que de l’humour ou du rythme).

    Mais je reconnais que The Artist est un très bon film, bien fichu, original (et assez audacieux), agréable à voir. Il y a une ou deux idées un peu téléphonées (mais pas plus que dans les films muets d’époque !)… mais également plusieurs très bonnes idées dignes de Woody Allen (sans sa virtuosité, mais ça reste intéressant).

    Certaines scènes méritent le détour (que ce soit sur le plan visuel comme celle où la jeune aspirante actrice enlace le costume de la star ; sur le plan conceptuel et woodyallenien comme la scène étrange [que je ne vais pas décrire pour ne pas dévoiler d’éléments à ceux qui n’ont pas vu le film] située vers le tiers du film ; sur le plan de la parabole comme la scène de mutisme entre la star et sa femme, avec la réplique-intertitre si éloquente de cette dernière…).

  4. J’ai trouvé aussi la scène de l’actrice avec le costume vraiment superbe. Je ne sais pas si c’est une idée originale (je ne me rappelle pas avoir vu cela dans un autre film)… si c’est le cas, c’est une belle trouvaille.

  5. Il me semble avoir déjà vu la scène du costume ailleurs. Pas sûr. Et de toute façon, je ne sais plus où exactement. De mémoire, ce n’était pas traité exactement de la même façon. Désolé… je me rends compte que je ne fais pas beaucoup avancer le schmilblick…

    Bon. C’était en tout cas joli dans « The artist », ça, c’est sûr 🙂

  6. Personnellement, je n’ai pas trouvé un grand intérêt à ce film. Mais surtout je crois que ce qui m’a gêné c’est l’interprétation de Dujardin. L’idée n’était pas mauvaise, mais j’ai trouvé ça un peu longuet et convenu.

  7. L’humilité, l’audace, l’idée originale et presque folle, la palette d’acteur de Jean Dujardin, qui nous renvoie l’image d’un homme capable de multiples émotions – et pas seulement la dureté, qui caractérise trop souvent le jeu des acteurs américains -, le destin des personnages principaux qui a dû émouvoir les nombreux membres des académies, s’identifiant à l’émergence et à la chute de la star de cinéma, à l’ambition de la jeune comédienne-figurante, à la solidarité entre artistes, la volonté de faire rêver…

    Faire revivre les origines de ce cinéma américain… et ériger les claquettes comme seule concession artistique que s’autorise le héros pour survivre, quoi de plus salvateur?

    (c’est une claquettiste qui vous parle! 😉

  8. Voilà un film bien consensuel encensé ici et là par la critique et le milieu du cinéma qui semblent (re)découvrir le cinéma muet.
    Voici un hommage appuyé, vain et assez ennuyeux (la faute à un scénario presque inexistant, ce qui est tout de même embêtant) au cinéma muet avec un Dujardin (que j’aime bien au demeurant) qui en fait des tonnes, nettement moins bon que Bérénice Béjo.
    Dans un commentaire, il est dit « quelques idées téléphonées mais pas plus que dans les muets de l’époque » ! Pas d’accord, revoir « La foule », « L’Aurore », « La Grande parade », pas du tout d’idées téléphonées mais une inventivité de tous les instants. Or, « The Artist » vient quasiment 100 ans après ces films là ! Difficile de pardonner donc des facilités…
    Qui plus est, on sent que le film a été fabriqué dans l’optique de ramasser la maximum de prix, en France, comme à l’étranger… Ce qui fut effectivement le cas.
    Au final, pas totalement désagréable, sincère sans doute mais terriblement ennuyeux !

  9. L’objectif de ce film était-il de rivaliser avec les oeuvres de l’époque? Je pense qu’il s’agissait plus de faire revivre cette époque, avec une histoire simple, certes. Mais elle met en scène avec une belle progression assumée par Jean Dujardin, un personnage qui se bute et s’enferme dans son incapacité à vouloir évoluer ou bien dans son « intransigeance » artistique… C’est là que j’ai perçu l’intérêt du film : quelle place occupe l’art(iste) face aux innovations technologiques?
    D’une manière plus générale, devons-nous vendre notre âme à toutes les avancées techniques?
    Il s’agit de la résistance destructrice d’un artiste, et non d’une résignation passive; dans ce(t) (en)jeu, je trouve pour ma part Jean Dujardin particulièrement bouleversant 😉

  10. Avec IP Leanware on a développé une web série pour se mieux faire connaitre. On a beaucoup aimé « The Artist » alors on a choisi de leur dédier le premier épisode de Billion Dollar Factory, notre web-série. The Cubist c’est un épisode où les personnages se retrouvent dans les années 30 pour un épisode muet et en noir et blanc : http://youtu.be/xtAcFRZUY_I . N’hésitez pas à nous donner votre avis.

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