23 mai 2006

The unknown (1927) de Tod Browning

Titre français : « L’inconnu »

The Unknown Elle :
(pas vu)

Lui :
(Film muet) The Unknown (L’inconnu) est incontestablement l’un des films les plus puissants de Tod Browning et aussi de Lon Chaney : son interprétation d’Alonzo, l’homme sans bras, est assez phénoménale puisqu’il joue entièrement avec ses pieds. En face de lui, la jeune Joan Crawford campe son personnage avec beaucoup d’aplomb. L’actrice déclarera plus bien tard que, de toute sa carrière, ce fut le film où elle a le plus appris.

Lon Chaney et Joan CrawfordCette histoire d’amour fou se déroule dans le monde d’un petit cirque gitan, l’occasion pour Tod Browning et Waldemar Young, le scénariste, de justifier l’un des scénarios les plus improbables du cinéma. Et cette histoire, tout invraisemblable qu’elle soit, on y croit entièrement, comme envoûté par la puissance du jeu des acteurs et une intensité dramatique qui ne fait que croître pour culminer dans une scène finale qui en devient presque insoutenable. Et pourtant, aucune scène n’est horrible en soi, il me paraît d’ailleurs très réducteur de le classer dans les films d’horreur. Non, c’est un film sur la nature humaine où les personnages sont dominés par leurs émotions, par des sentiments simples et quasi-instinctifs. Le personnage d’Alonzo, très complexe, nous inspire à la fois compassion et condamnation, parfois dans la même scène. Le film, du moins dans la version qui a survécu, est très court, 49mn, ce qui le rend encore plus dense.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Lon Chaney, Joan Crawford, Norman Kerry
Voir la fiche du film et la filmographie de Tod Browning sur le site IMDB.

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22 mai 2006

Solaris (1972) de Andrei Tarkovsky

Titre original : « Solyaris »

Solyaris On présente souvent ce film comme une réponse de Tarkovski au 2001 Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Il est vrai qu’il est intéressant de constater que sur un thème similaire, le propos de Solaris est totalement différent. Il s’interroge plutôt sur les fondements de la notion d’humanité, comment l’essence de l’homme peut résister à un phénomène qui le dépasse. Il apporte des pistes de réponses, même si, tout comme 2001, sa fin est des plus énigmatiques. Solyaris Sur le plan des moyens mis en oeuvre, Solaris n’a en revanche rien à voir avec le film de Kubrick : ses moyens sont des plus simples et le nombre d’acteurs très réduit. Le rythme du film est très lent (2h45), étrange, presque hypnotique. Le scénario est assez différent du livre de Stanislas Lem. Certainement le plus grand film de science-fiction soviétique.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Natalya Bondarchuk, Donatas Banionis
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Voir nos commentaires sur le remake : Solaris par Soderbergh

22 mai 2006

La Pianiste (2001) de Michael Haneke

La Pianiste Elle :
Dans ce film franco-autrichien primé plusieurs fois à Cannes, notamment pour les prestations d’Isabelle Huppert et de Benoît Magimel, Michael Haneke fait preuve de maîtrise et de talent dans la mise en scène de cet univers violent et étouffant. Une vieille fille de quarante ans, professeur de piano rigide, frustrée et impassible aux émotions et sentiments vit avec sa mère castratrice (Annie Girardot). Elle rencontre un jeune homme qui tombe amoureux d’elle et tente de le soumettre à ses fantasmes. Haneke ne donne pas les clés de la souffrance de cette femme mais cherche à décrypter les tourments intérieurs qui agitent des êtres lisses et sans histoire.
Note : 3 étoiles

Lui :
Si l’interprétation d’Isabelle Huppert est impressionnante, le film est vraiment dérangeant, dans le mauvais sens du terme. C’est noir, sordide. Ce fut pour moi presque une épreuve de le regarder sans que cela m’apporte quoi que ce soit. Il me semble qu’il y a sur le personnage principal, une accumulation un peu gratuite de névroses et de fantasmes, dans le seul but de perturber le spectateur.
Note : 1 étoile

Acteurs: Isabelle Huppert, Annie Girardot, Benoît Magimel
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21 mai 2006

Königsmark (1935) de Maurice Tourneur

Königsmark Elle :
Une adaptation du roman de Pierre Benoit que j’aimais bien lire adolescente. Complot à la cour, mort suspecte du mari de la princesse, tels sont les ingrédients de ce film qui paraît assez artificiel dans sa mise en scène. L’adaptation est un peu inconsistante dans son scénario.
Note : 3 étoiles

Lui :
Une histoire assez classique de princesse d’un petit état germanique au début du XIXe siècle, tout à fait dans le style Pierre Benoit. Ce n’est pas franchement mal fait, mais pas franchement intéressant non plus. Vu actuellement, Königsmark apparaît surtout très kitsch…
Note : 3 étoiles

Acteurs: Pierre Fresnay, Elissa Landi
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21 mai 2006

Rendez-vous à Bray (1971) de André Delvaux

Rendez-vous à Bray Elle :
(en bref) Mis à part de beaux morceaux de piano, on reste sur sa faim ; il ne se passe rien. (Abandon).
Note : pas d'étoile

Lui :
(en bref) Le film s’étire en silences interminables, il ne se passe rien. Abandon à mi-film.
Note : pas d'étoile

Acteurs: Anna Karina, Mathieu Carrière, Roger Van Hool, Bulle Ogier, Boby Lapointe
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20 mai 2006

Et là-bas, quelle heure est-il? (2001) de Tsai Ming-liang

Titre original : « Ni neibian jidian »

Et là-bas, quelle heure est-il? Elle :
Cette histoire de solitude, d’errances sans but, d’incommunicabilité de trois personnages finit par lasser en partie à cause de sa très grande lenteur et de ses innombrables plans fixes à la Chantal Ackerman. On ne voit pas très bien où le cinéaste veut en venir.
Note : 1 étoile

Lui :
Rythme très lent, très très lent, très très très lent pour ce film taïwanais. On pénètre la vie d’un jeune vendeur à la sauvette qui pense sans arrêt à une jeune fille qu’il a croisé alors qu’elle allait à Paris. Et encore cette noirceur, ce vide, cette morosité, cet anonymat  que l’on retrouve si souvent dans les films tawainais récents.
Note : 1 étoile

Acteurs: Lee Kang-sheng, Chen Shiang-chyi, Jean-Pierre Léaud
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19 mai 2006

La felicità, le bonheur ne coûte rien (2003) de Mimmo Calopresti

Titre original : « La felicità non costa niente »

La felicità, le bonheur ne coûte rien Elle :
Suite à un accident, un architecte volage quarantenaire, interprété par le réalisateur en personne, fait une crise existentielle qui chamboule complètement sa vie. Il n’aime plus sa femme et s’en sépare, se fâche avec ses amis, délaisse son travail… Cette rupture brutale ne lui apporte pas pour autant le bonheur tant attendu. Ce film pessimiste sur la vie de couple, contient de bonnes choses sur la solitude, la relation aux autres mais a tendance à cultiver les clichés. Les allers et retours entre passé et présent sont un peu pesants. On a envie de bousculer ce perpétuel insatisfait issu de la bonne société pour qu’il trouve enfin un sens à sa vie.
Note : 3 étoiles

Lui :
Un quarantenaire aisé qui s’interroge sur le sens à donner à sa vie… le fond du scénario de La felicità, le bonheur ne coûte rien est très conventionnel. Il a même tendance à accumuler les clichés. Dans un premier temps, le film s’attarde à montrer comment ce personnage fortement égocentrique a fait peu à peu le vide autour de lui, pour ensuite le suivre dans sa tentative de remonter la pente. Le récit est totalement déstructuré, les flash-back arrivant pêle-mêle, ce qui finit par lasser un peu. Malgré cela, le film a ses bons côtés, essentiellement du fait de l’excellente prestation des acteurs (avec le réalisateur dans le rôle principal) mais ne laissera probablement que peu de traces.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Mimmo Calopresti, Vincent Perez, Francesca Neri, Fabrizia Sacchi, Valeria Bruni Tedeschi
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19 mai 2006

Hôtel du Nord (1938) de Marcel Carné

Hôtel du Nord Elle :
Très beau film populaire réaliste dans les magnifiques décors d’Alexandre Trauner aux éclairages noir et blanc contrastés. Le couple Jouvet / Arletty excelle grâce à ses dialogues gouailleurs et savoureux. Le couple Anabella / Jean-Pierre Aumont est très émouvant dans sa recherche d’un bonheur impossible. Les seconds rôles avec Bernard Blier, Paulette Dubost, François Périer contribuent fortement à mettre en avant cette atmosphère populaire et familiale. Une belle réussite qui parvient à traverser brillamment les générations.
Note : 5 étoiles

Lui :
C’est toujours un plaisir de voir ce petit bijou de Marcel Carné. Ses dialogues, notamment du couple Arletty/Jouvet, sont bien entendu mémorables mais aussi le scénario, l’équilibre global du film est exemplaire. Très complet, on y trouve aussi bien une étude de moeurs, qu’une intrigue policière ou encore une histoire d’amour. Marcel Carné, comme toujours, montre une très grande maîtrise de la mise en scène. Hôtel du Nord est un film qui ne vieillit pas.
Note : 5 étoiles

Acteurs: Louis Jouvet, Arletty, Annabella, Jean-Pierre Aumont, Bernard Blier
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Les décors sont l’oeuvre du grand chef-décorateur Alexandre Trauner.

18 mai 2006

Au bout du Monde à gauche (2004) d’ Avi Nesher

Titre original : « Sof Ha’Olam Smola »

Au bout du Monde à gauche Elle :
Un film à la fois drôle, grave et chaleureux pour cette histoire qui réunit deux familles, marocaine et indienne, dans un petit village d’Israël perdu au milieu du désert. Les différences de culture et de tradition et les préjugés s’affrontent. Les enfants jaugent leurs parents sur le terrain de leur émancipation et notamment deux adolescentes qui ont envie de bousculer fortement les codes familiaux. Les couples se font et se défont. La vie s’y déroule comme partout ailleurs sauf que là les gens sont obligés d’apprendre à se connaître pour vivre en harmonie. Le réalisateur a le mérite de donner une autre vision de ce pays, bien loin du conflit israélo-arabe. Les acteurs donnent beaucoup de crédibilité et d’émotion au film. On passe un bon moment.
Note : 4 étoiles

Lui :
Au bout du monde à gauche est un film assez original, en premier lieu du fait de l’angle choisi pour aborder le conflit israélo-arabe : un face à face ethnique, certes… mais entre un petit groupe de familles indiennes et un autre de familles marocaines. Et deuxièmement, le lieu est tout sauf ordinaire : c’est effectivement le bout du monde, un bout de désert montagneux avec seulement quelques immeubles et une usine. Ces deux groupes ethniques, qui cohabitent de force, subissent le même sort ; ils tous deux rejetés par la société qui les a oubliés. Tout un symbole… Le réalisateur parvient à faire un film plein de vie et d’humanité, de tolérance et de découvertes, et une bonne petite dose d’humour. Belles prestations des acteurs principaux, notamment de la part la jeune Netta Garti.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Netta Garti, Liraz Charhi, Aure Atika, Jean Benguigui
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17 mai 2006

Le sortilège du scorpion de jade (2001) de Woody Allen

Titre original : « The Curse of the Jade Scorpion »

Le sortilège du scorpion de jade Elle :
Woody Allen renoue avec sa fascination et la nostalgie des années quarante en usant de bon nombre de références aux films de ces années-là : femmes fatales, détectives, décors surannés, musique jazz. Malgré certaines bonnes répliques, la sauce à la Woody prend moins bien. Le scénario moins riche et plus répétitif que par le passé tourne surtout autour de l’hypnose de Woody Allen, Helen Hunt et de leurs vols de bijoux. Les dialogues sont trop théâtraux et semblent artificiels. Enfin Woody Allen en fait beaucoup dans le genre type qui n’y comprend rien. Espérons qu’il va se rattraper par la suite…
Note : 3 étoiles

Lui :
Cet hommage de Woody Allen au film noir des années trente et quarante n’est pas aussi convaincant que je ne l’aurais souhaité. Il y a quelque chose d’artificiel, même les dialogues (qui comportent pourtant de sacrés bons moments) donnent assez souvent l’impression d’être plaqués, l’histoire paraît souvent poussive, certains éléments semblent manquent de finesse ou sont trop évidents (comme cette nymphomane, copie beaucoup trop conforme de Veronica Lake). Bref, Woody Allen me semble avoir manqué de subtilité et le film n’a pas ce merveilleux équilibre auquel on est habitué. Malgré ces défauts, le film reste plaisant à regarder.
Note : 3 étoiles

Acteurs: Woody Allen, Helen Hunt, Dan Aykroyd, Charlize Theron, Elizabeth Berkley
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