4 avril 2010

Pour l’amour du ciel (1926) de Sam Taylor

Titre original : « For Heaven’s Sake »

For Heaven's SakeLui :
(Film muet) Un millionnaire, insouciant et légèrement égoïste, tombe amoureux d’une jeune fille qui tient un refuge pour les pauvres. Il va ainsi s’immerger dans un quartier plutôt mal famé… Film comique, Pour l’amour du ciel est remarquable par deux longues courses poursuites qui sont extrêmement riches en situations différentes. Dans la première, Harold Lloyd cherche à avoir le plus possible de malfrats à ses trousses pour les attirer quelque part ; c’est du pur « slapstick » avec moult coups de pied au derrière, tout en restant tout de même très original. Dans la seconde, il tente de conduire cinq compères complètement saouls à travers la ville notamment en utilisant un autobus à étages ; cette longue scène est hilarante de bout en bout, l’action étant constamment relancée. Ajoutez à cela deux catastrophes automobiles en début de film, la seconde étant assez… décoiffante. Pour l’amour du ciel avait au départ une longueur de sept bobines mais fut réduit à six après des projections-test : certains gags allaient trop loin et le public ne suivait pas… Le film n’est pas sans rappeler les films de Buster Keaton, surtout quand Harold Lloyd reste totalement impassible dans les pires situations. Le film évoque également Easy Street de Chaplin, court métrage qui explorait aussi le thème des bas-fonds et cette façon très chanceuse d’éviter les pires mauvais coups. Bizarrement, Pour l’amour du ciel est (aujourd’hui) l’un des longs métrages les moins connus d’Harold Lloyd. C’est étonnant car c’est un film sans temps mort et où l’inventivité des gags et la richesse des situations sont assez enthousiasmantes.
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harold Lloyd, Jobyna Ralston, Noah Young, Jim Mason, Paul Weigel
Voir la fiche du film et la filmographie de Sam Taylor sur le site IMDB.

Voir les autres films de Sam Taylor chroniqués sur ce blog…

Homonymes :
For Heaven’s sake (On va se faire sonner les cloches) de George Seaton (1950) avec Cliton Webb et Joan Bennett
For Heaven’s sake de Nat Christian (2008) avec Florence Henderson

3 avril 2010

Red Ensign (1934) de Michael Powell

Red EnsignLui :
The Red Ensign est un autre de ces « quota-quickies » (1), ces petits films réalisés par le tout jeune Michael Powell. Pour tenter de retrouver le succès du film précédent, The Fire Raisers, les deux mêmes acteurs principaux sont conservés : Leslie Banks et l’américaine Carol Goodner. Le thème est tout autre mais toujours basé sur un article lu dans la presse : The Red Ensign relate les efforts personnels d’un audacieux constructeur de navires marchands pour maintenir à flot l’industrie navale écossaise. Le film a un petit côté documentaire car il montre le fonctionnement d’un chantier de cette époque. Il a aussi un côté social que ne renierait pas le cinéma anglais d’aujourd’hui. Leslie Banks met probablement un peu trop d’emphase et de rigidité dans son jeu, il marque trop le caractère fonceur et obstiné de son personnage. Le film est moins convaincant que son prédécesseur.
Note : 2 étoiles

Acteurs: Leslie Banks, Carol Goodner, Frank Vosper, Alfred Drayton, Donald Calthrop
Voir la fiche du film et la filmographie de Michael Powell sur le site IMDB.

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Remarques :
« Red Ensign » (littéralement : pavillon rouge) est le nom du drapeau qui flotte à la poupe des navires anglais.

(1) « Quota » parce que les compagnies de cinéma en Angleterre devaient respecter un quota de 10% de films anglais (l’industrie cinématographique anglaise avait alors bien du mal à résister à la déferlante hollywoodienne après l’avènement du parlant) et « quickies » parce ces films devaient être réalisés très rapidement, le budget standard étant défini au mètre de pellicule (1 livre par pied, soit environ 6000 livres pour un film de 75 mn). Pour le jeune réalisateur Michael Powell qui n’avait pas encore trente ans, ces films lui permirent de se faire la main.

2 avril 2010

Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal (2008) de Steven Spielberg

Titre original : « Indiana Jones and the kingdom of the crystal skull »

Indiana Jones et le royaume du crâne de cristalLui :
Vingt-sept ans après Les Aventuriers de l’Arche Perdue, Steven Spielberg tourne le quatrième volet des aventures du célèbre archéologue après une bien longue interruption. Il le réalise dans un esprit très proche du tout premier de la série, dans le style et dans l’esprit. Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal utilise les mêmes ressorts, le même type d’histoire totalement abracadabrante qui semble sortie d’une bande dessinée. Les clins d’œil aux précédents volets sont nombreux, tous les objets ou scènes symboliques sont là. Bien exploité par le scénario, l’âge d’Indiana Jones ne l’empêche pas d’être passablement actif, Harrison Ford restant parfaitement crédible dans les nombreuses scènes d’action. Les longueurs sont rares, le rythme est enlevé et le spectateur n’a guère le temps de souffler. Malgré son intention première, Steven Spielberg a du utiliser les images de synthèse plus largement que prévu mais le film n’en est, heureusement, pas marqué. Le film a été mal accueilli par la critique qui n’en a pas apprécié l’esprit, c’est dommage : Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal est un excellent divertissement, un grand film d’aventures à l’ancienne (ce sont les meilleurs…)
Note : 4 étoiles

Acteurs: Harrison Ford, Cate Blanchett, Karen Allen, Shia LaBeouf, Ray Winstone, John Hurt, Jim Broadbent
Voir la fiche du film et la filmographie de Steven Spielberg sur le site IMDB.

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Remarques :
– Le logo Paramount qui ouvre le film est calqué sur celui des années 80.
– La première mouture du scénario a été écrite en 1993. Indiana Jones IV a été sans cesse repoussé depuis et il a fallu un ultimatum d’Harrison Ford (« C’est maintenant ou jamais ») pour que le projet voie enfin le jour.

La saga Indiana Jones (réalisés par Steven Spielberg à l’exception du dernier) :
1) Les aventuriers de l’arche perdue (Raiders of the lost ark) (1981)
2) Indiana Jones et le temple maudit (Indiana Jones and the temple of doom) (1984)
3) Indiana Jones et la dernière croisade (Indiana Jones and the last crusade) (1989)
4) Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal (Indiana Jones and the kingdom of the crystal skull) (2008)
5) Indiana Jones et le Cadran de destinée (Indiana Jones and the Dial of Destiny) (2023) réalisé par James Mangold.

Les dérivés :
Georges Lucas (qui rappelons-le a créé le personnage d’Indiana Jones en écrivant avec Philip Kaufman une petite histoire dans les années 70) a produit une série télévisée « Les aventures du jeune Indiana Jones » (The young Indiana Jones chronicles), 32 épisodes de 45 mn (1992/93) et 4 téléfilms de 90 minutes (1994/96), ainsi qu’un film : Les aventures du jeune Indiana Jones: Oganga, le sorcier blanc (The adventures of young Indiana Jones: Oganga, the giver and taker of life) de Simon Wincer (1999) avec Sean Patrick Flanery.