29 novembre 2018

La Canonnière du Yang-Tsé (1966) de Robert Wise

Titre original : « The Sand Pebbles »

La Canonnière du Yang-TséChine 1926. Le chef mécanicien Jake Holeman a été affecté sur un navire de guerre américain qui patrouille sur le fleuve Yang-Tsé (1). La canonnière est censée rester neutre alors que les tensions montent entre les forces nationalistes de Tchang Kaï-chek et les communistes…
Adaptation d’un roman de Richard McKenna, La Canonnière du Yang-Tsé est une grande production qui se révèle assez décevante et terne. Renvoyant dos à dos nationalistes et communistes, le propos est apparu ambigu à sa sortie et il fut même accusé de justifier l’intervention américaine au Vietnam. Il aborde toutefois de front le comportement colonialiste à la petite échelle de ce bateau. La mise en scène est classique mais bien maitrisée. Le film est vraiment très long (3 heures), inutilement étiré dans les scènes sentimentales qui paraissent interminables. Steve McQueen incarne joliment ce héros qui n’en est pas vraiment un, désabusé et fataliste, avec une petite dose de romantisme. Le film connut un certain succès à sa sortie et fut nominé à de nombreux prix.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Steve McQueen, Richard Attenborough, Richard Crenna, Candice Bergen
Voir la fiche du film et la filmographie de Robert Wise sur le site IMDB.

Voir les autres films de Robert Wise chroniqués sur ce blog…

Voir les livres sur Steve McQueen

Remarque :
* Le titre original The Sand Pebbles (= les galets de sable) fait référence au surnom que se donnent les matelots de ce navire USS San Peblo.

La canonnière du Yang-Tsé
Steve McQueen et Richard Attenborough dans La Canonnière du Yang-Tsé de Robert Wise.

(1) Quelquefois appelé le fleuve bleu, le Yang-Tsé-Kiang est long de 6380 km ce qui en fait le plus long fleuve d’Asie et le troisième plus long fleuve du monde après l’Amazone et le Nil. Le fameux barrage des Trois-Gorges se trouve sur ce fleuve. L’histoire se déroule aux alentours de Changsha, soit quelque 1000 kms à l’intérieur des terres.

5 réflexions sur « La Canonnière du Yang-Tsé (1966) de Robert Wise »

  1. Je le trouve beau et passionnant ce film. L’aspect superproduction est tenu de main de maître par un Wise jamais dépassé par l’ampleur des moyens. Il y a un rythme indolent (pour vous ce sera terne) tout le long du film qui rend la ballade fascinante, et même la dimension romantique avec le très beau personnage de Candice Bergen se développe sans lourdeur. Le charisme unique de McQueen achève à mes yeux de rendre le film sublime.

    E.

  2. Merci pour ce point de vue différent.
    Vous avez raison d’employer le terme « indolent » qui s’applique aussi au héro avec sa nonchalance qui lui donne un charme certain. Même si le terme de « héros ordinaire » semble trop fort pour lui, le personnage incarné par Steve McQueen n’est pas moins attachant.
    En fait, mon principal reproche est sur la durée. 1h heure de moins et le film aurait été plus réussi. Toute la partie entre Frenchy (Richard Attenborough) et la jeune femme chinoise me semble ratée : l’intention était certainement de montrer l’ambiguité de la position américaine et plus généralement du colonialisme, mais elle n’exprime rien de tout cela.

    P.S. En plus de vos contributions au site DVDClassik, votre blog ( https://elias-fares.blogspot.com/ ) est très intéressant… et bien fourni en plus.

  3. Un de mes films de chevet.
    Enfant, il m’avait vraiment marqué, et je le trouve toujours très bon.
    Cette fin, vraiment poignante… ce romantisme noir et désespéré qui marque tout le film, car les destins personnels des personnages, sans exception, seront impitoyablement tous broyés par les événements.
    Ces types, sur un rafiot, qui vont retrouver une cohésion de groupe tellement mise à mal par les humiliations et la routine, lors de l’assaut du barrage des jonques.
    Et Steve Mc Queen… LE héros (blanc, américain) par excellence (avec John Wayne)… un modèle pour moi, enfant, adolescent, jeune adulte… des acteurs avec lesquels ont pouvait s’identifier : durs au mal mais non dénués de sensibilité ! De vrais hommes, quoi ! Sacré modèle : on est loin de la médiocrité du métrosexuel d’aujourd’hui !
    Long, mais sans longueur, en ce qui me concerne. Parfait !

  4. Merci pour le commentaire sur mes articles. 😉

    Je reconnais que la romance d’Attenborough n’est pas ce que je retiens du film, mais ça témoigne bien de cette façon d’aborder la superproduction à cette époque (qui touche à sa fin), où le luxe est autant dans les moyens visibles à l’écran, que dans le scénario qui ne cherche pas à resserrer son intrigue.

    E.

  5. En le voyant à nouveau, je l ai trouvé très beau. Un film qui parle de la complexité des rapports entre chinois et soldats américains qui cristalisent la haine. Et extraordinaire présence de Steve mc Queen , magnifique.
    Rien que sa démarche …unique.

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