21 février 2018

Tootsie (1982) de Sydney Pollack

TootsieMichael Dorsey est un comédien qui a la réputation d’être difficile à gérer. Personne ne veut l’embaucher. Persuadé qu’il peut tout faire, il décide de se travestir en femme et réussit à décrocher un rôle dans un soap-opéra…
Tootsie occupe une place à part dans la filmographie de Sydney Pollack. Il s’agit d’une comédie assez impersonnelle qui se contente de jouer sur les stéréotypes hommes / femmes. Pollack dit être parti de l’idée d’un homme qui devient meilleur en se féminisant. Il a pris soin de ne jamais tomber dans la vulgarité et a su contrôler Dustin Hoffman dans ses velléités d’aller toujours plus loin. En grand amateur des tours de force, l’acteur s’en donne à coeur joie et ne ménage pas sa peine ;  il fait  une prestation remarquable. Mais l’ensemble reste anodin et se compare difficilement aux grands réussites du genre comme I Was a Male War Bride, Certains l’aiment chaud ou Victor Victoria sorti quelques mois plus tôt. Tootsie fera pourtant presque dix fois plus d’entrées que ce dernier et restera, de loin, le plus grand succès au box-office de la carrière de Sydney Pollack.
Elle:
Lui : 2 étoiles

Acteurs: Dustin Hoffman, Jessica Lange, Teri Garr, Dabney Coleman, Charles Durning, Bill Murray, Geena Davis
Voir la fiche du film et la filmographie de Sydney Pollack sur le site IMDB.

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Tootsie
Sydney Pollack et Dustin Hoffman dans Tootsie de Sydney Pollack.

Remarques :
* Dans les films sortis en 1982 aux USA, Tootsie est en seconde place  en nombre d’entrées. Seul E.T. a fait mieux.
* Dustin Hoffman aurait mérité un Oscar pour sa performance. Ce sera Jessica Lange qui aura l’Oscar réglementaire (ce qui peut laisser perplexe…)
* Première apparition à l’écran de Geena Davis.

Tootsie
Jessica Lange, Dustin Hoffman, Dabney Coleman et George Gaynes dans Tootsie de Sydney Pollack.

9 réflexions sur « Tootsie (1982) de Sydney Pollack »

  1. Seulement 2 étoiles pour ce film? Votre jugement est très sévère, trop d’ailleurs. J’adore ce film qui est une de mes comédies préférées. Le scenario est très bien écrit et certaines scènes sont désopilantes grâce au jeu des acteurs, même Sydney Pollack est bon dans ses scènes.

    Il était impossible que Dustin Hoffman obtienne l’Oscar du meilleur acteur car 1982 est l’année de « Gandhi », le film de Richard Attenborough qui en a rafle 8. C’est Ben Kingsley qui joue le rôle titre de ce film qui l’emporta. « Gandhi » est le genre de films que l’Académie des Oscars adore, « E.T, l’extra-terrestre » de Spielberg n’avait aucune chance non plus. Et pourtant, c’est un bien meilleur film.

    Pour en revenir a « Tootsie », il faut noter que l’entente entre le metteur en scène et son acteur principal fut exécrable. Il parait que la tension sur le plateau était inversement proportionnelle au ton du film. Sydney Pollack détestait tellement Hoffman qu’il a refuse de faire « Rainman » a cause de lui. Pour finir, vous avez oublié de mentionner Bill Murray, un des meilleurs acteurs américains dans un de ses premiers rôles marquants au cinéma.

  2. D’après ce que j’ai pu lire, je ne crois pas que Pollack *détestait* Dustin Hoffman. C’est plutôt qu’ils ont eu des discussions interminables sur l’orientation à donner au film. Dustin Hoffman voulait montrer tout le travail que le personnage devait faire pour passer pour une femme : comment se faire une poitrine, comment marcher, etc… Travail que lui-même a dû faire.
    Pollack pensait (à juste titre) que cela n’intéressait personne… hormis les acteurs.

    Tout le tournage a été une suite de discussions et d’ergotages. Ce n’est pas de la haine car Pollack a une grand estime pour Hoffman et inversement. A la fin du tournage, Pollack a dit : « Je retravaillerai certainement avec Dustin mais avant cela, j’ai besoin d’une bonne cure de repos! ».

    Quant à Rainman, Pollack dit que c’est surtout le sujet qui ne l’attirait pas.

    Tout à fait d’accord avec vous pour dire que Gandhi est un film à Oscars. Personnellement, ce n’est pas un film que j’ai envie de revoir.

  3. Une petite mise au point quant aux Oscars.
    L’attribution de ces distinctions (réalisation, interprétation, scénario, technique, etc.) est gérée et dirigée par l’association professionnelle « Academy of Motion Picture Arts and Sciences ». Cette association compte plus de 6 000 membres et représentants liés à l’industrie du cinéma possédant le droit de vote.
    Cette prestigieuse récompense n’est donc pas forcément attribuée au meilleur film, mais bien à celui qui a fait travailler le plus de collaborateurs parmi les votants ! « Gandhi » en est la preuve…

  4. Oui, il y aurait beaucoup à redire sur le fonctionnement de l’attribution des Oscars, qui relève du domaine du lobbying.
    L’Oscar est avant tout une récompense industrielle…

  5. Ayant revu Tootsie récemment, j’y ai pris plaisir et trouve le film réussi. La performance d’acteur de Dustin Hoffman aurait certainement mérité un Oscar dans l’absolu… mais je n’irai jamais contester celui obtenu par Ben Kingsley cette année-là, tant il était extraordinaire dans le rôle de Gandhi.

    Je ne comprends d’ailleurs pas bien votre reproche sur le film Gandhi. C’est une super-production, oui, mais vraiment réussie. Ce film réussit à raconter la vie (et la prise de conscience politique progressive) de ce grand homme en captivant le spectateur, ce qui n’allait pas forcément de soi. Et les épisodes historiques racontés, le cheminement intellectuel et moral de Gandhi, tout cela est historiquement, philosophiquement et politiquement d’une importance et d’un intérêt capitaux.

    Il fallait quand même de l’audace pour montrer aussi crument la répression monstrueuse exercée par la Grande-Bretagne. La scène du massacre sur une place de marché (je ne m’en rappelle pas le nom mais peu importe : c’est un évènement historique authentique et un crime contre l’humanité évident), avec les soldats britanniques méticuleux et inflexibles dans leur crime, relève d’un vrai courage cinématographique… et elle est parfaitement réalisée sur la forme.

    Il fallait sans doute moins d’audace pour la partie en Afrique du Sud, qui s’inscrit dans la dénonciation croissante du régime d’apartheid à cette époque, mais cela reste historiquement important dans la vie de Gandhi et politiquement important à l’époque du film.

    Enfin, et ce n’est pas rien, le film ne cachait rien des échecs de Gandhi, de son désespoir face à la partition de l’Inde et du Pakistan et aux violences afférentes, des calculs politiciens de Nehru et Jinnah, des doutes qui subsistent sur l’efficacité des stratégies adoptées par Gandhi, de sa tristesse à la fin de sa vie.

    Désolé, mais je me souviens que Gandhi était à l’époque un film « couillu », fort, une grande fresque certes, mais une fresque engagée, audacieuse, porteuse d’une vision politique originale et essentielle. Ce n’est pas juste un film à grand spectacle.

    Et la prestation de Ben Kingsley était exceptionnelle, quoi qu’on pense du film de toute façon.

    Mais cela nous éloigne de l’aimable comédie qu’est Tootsie.

  6. Concernant Tootsie, j’avais vu une vidéo de Dustin Hoffman où il expliquait que le tournage du film l’avait amené à vivre au quotidien dans la peau d’une femme (pour parfaire son rôle) et à prendre conscience du sexisme et des discriminations à l’égard des femmes.

    En particulier, il faut reconnaître que la femme qu’il incarne n’est pas très séduisante… et Hoffman était blessé de voir que ça le/la desservait. Il a pris conscience de la tendance des mecs à accorder plus d’attention aux jolies femmes, et il se disait « mince, je vaux mieux que ce regard condescendant sur mon physique, je suis une femme intéressante au-delà de l’apparence ! ». Cette formule amusante montre à quel point il s’était investi dans cette transformation et à quel point ça l’a conduit à changer de perception sur le comportement de notre société à l’égard des femmes.

  7. @Jacques C : Pour être honnête je n’ai qu’un souvenir très lointain de Gandhi, si ce n’est que je l’avais très moyennement apprécié. Quand je disais que je n’avais pas envie de le revoir, c’est surtout parce que le cocktail « grand sujet / biographie de grand homme / acteur habité par son personnage / flopée d’Oscars » fait un peu soupe hollywoodienne à mes yeux.
    Bon, sauf que, dans le cas présent, c’est un film anglais… ce qui devrait théoriquement nous épargner le style pachydermique. 😉

  8. @ Extremer Cine: je ne suis evidemment pas d’accord avec votre opinion sir « Tootsie » qui 36 ans se regarde avec toujours autant de plaisir.

    Mais je le suis avec vous sur Sydney Pollack, cineaste tres surestime, qui n’a fait que peu de tres bons films en definitive, celui-la, « On acheve bien les chevaux » et « Out of Africa ». Il faudrait que je revoie « Jeremiah Johnson » dont je ne me souviens que tres vaguement, ce qui n’est pas bon signe, vous en conviendrez.

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